C’est en 2018 que le projet germe dans l’esprit d’Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier, en charge du bien-être animal et coprésident du Parti animaliste. « A l’époque, j’avais trouvé un pigeon blessé. Je me suis dit qu’il serait bien d’avoir un centre de soins pas trop éloigné, plutôt en centre urbain », se remémore l’élu, alors déjà militant en faveur du bien-être animal. Les centres actuels, à l’image de Goupil connexion ou de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) n’ont pas une capacité illimitée et nécessitent de faire un peu de trotte. « Tout le monde n’a pas la voiture, ni le temps d’y aller pour déposer un animal blessé ou abandonné », précise l’adjoint.
Un projet qui germe depuis 2018
A l’époque, Eddine se concerte avec la présidente de Goupil connexion pour dessiner l’ébauche d’un centre de soins à Montpellier. « Je l’avais mis au programme de notre alliance avec EELV au 1er tour des municipales en 2020, puis nous avons fusionné avec le PS au second tour, et il a été intégré au projet commun », rembobine-t-il. Ce lundi, un goéland juvénile est tombé du nid, « j’ai sollicité mon réseau, quelques bénévoles, c’est finalement la LPO qui le récupère. Il aurait été accueilli dans ce nouveau centre de soins sinon ».
1.500 animaux devraient être accueillis la 1ere année
Le projet a trainé en longueur mais il devrait voir le jour. Installé à proximité du zoo, cet hôpital pour la faune sauvage s’inscrit dans le projet plus vaste du Grand Parc du Lunaret. Le centre de soins ou hôpital pour les animaux sauvages accueillera la faune diverse : hérisson, goéland, renard, écureuil.. « Ce sera l’un des seuls de France à accueillir des loutres », précise l’adjoint qui souhaitait inclure également l’accueil d’espèces plus « communes », tel que le pigeon. Oiseaux tombés du nid en raison de la chaleur, bêtes percutées par des voitures ou blessées par la chasse ou les lignes électriques, tous pourront élire domicile dans ce centre de soins de 6000m2 en bas avec enclos et, 1000m2 à l’étage dédié à l’accueil. En tout, trois étages seront dédiés aux animaux sauvages pour une enveloppe de 5 millions d’euros financés par la Ville. « Nous allons également chercher d’autres subventions », souligne l’adjoint en charge. La première année, 1.500 animaux devraient être accueillis dans ce centre.
« Il a fallu mener quatre études »
Pourquoi le projet a tardé à se concrétiser ? « Il a fallu mener quatre études, pour définir la zone d’implantation par exemple. On a ensuite donné mandat à la SERM, lancé un concours pour la maitrise d’œuvre remporté par le groupe TLA qui aura à charge la construction« , liste Eddine ARIZTEGUI. TLA pourra instruire le permis de construire d’ici la fin de l’année. Fin 2025, début d’année 2026, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sera lancé afin de trouver une association qui aura la gestion, soutenue par une subvention de fonctionnement de la Ville. Le centre de soins devrait être effectif fin 2027, début 2028. « Je pensais honnêtement qu’on allait l’ouvrir dans les deux ans. Mais quand une administration crée un bâtiment, elle doit respecter des procédures longues et diverses, des délais règlementaires, des mises en concurrence, des délais de recours obligatoires », précise-t-il.
« Je l’inaugurerai en 2026 quand je serai maire »
Une autre personnalité du territoire, engagée de longue date pour le bien-être animal commente : « Michael Delafosse est au pouvoir depuis presque six ans. Il a parlé de ce projet en 2020, rien n’a a été fait depuis… », regrette Remi Gaillard. Le même clarifie : « je dis souvent que c’est en faisant n’importe quoi que l’on devient n’importe qui, mais c’est plutôt en faisant quelque chose que l’on devient quelqu’un. Si jamais le projet se concrétise, c’est une très bonne chose pour les animaux, j’en serai très heureux ». L’activiste et candidat en 2020 à Montpellier précise : « c’est très bien, je l’inaugurerai en 2026 quand je serai maire ! ».
« Il était hors de question que je me mette à quatre pattes »
Il nuance toutefois : « ce mandat d’Eddine Ariztegui, Michael Delafosse me l’avait proposé à l’époque. J’ai refusé par conviction. Il était hors de question que je me mette à quatre pattes pour être à genoux comme un taureau dans l’arène. Je précise tout de même que Michael Delafosse est un défenseur de la corrida, il ne voulait pas voter contre l’abolition au motif des traditions. La corrida et la chasse à courre, on peut difficilement faire pire en termes de souffrance animale ! »