C’est quoi une canicule ? Quelles sont les moyennes de saison, les records ? Il fait chaud l’été, c’est normal ? Plus de 50°C au thermomètre de ma voiture ! Voici un article météo pédagogique où l’on vous explique tout au sujet de la chaleur.
Les moyennes de saison, c’est quoi ?
En météo, il faut prendre le temps de comprendre les choses. Et surtout, ne jamais confondre météo et climat ! En été, nombreuses sont les personnes qui pensent que « c’est normal qu’il fasse chaud ». Certes, mais à quel point ? Parlons déjà des « moyennes de saison ». Cela correspond à la température maximale moyenne sur une période donnée. Ci-dessous, la carte des températures maximales moyennes pour un mois de juillet en Occitanie, sur la base des températures relevées par les stations météorologiques entre 1991 et 2020. On aurait pu également prendre des relevées plus amandines pour le calcul, jusqu’à 1920 mais évidemment, il faisait beaucoup moins chaud donc la température maximale moyenne serait encore plus basse. C’est là qu’on parle de climat ! Ces données sont 100% fiables puisqu’elles sont enregistrées par des appareils homologués et surs. Exemple, la moyenne de saison en juillet à Montpellier est de 29,5°C et de 31,5°C à Nîmes. Ça, c’est l’été. Quand les températures atteignent ou dépassent les 40°C, il s’agit donc de températures supérieures de 10°C aux moyennes de saison, et donc, caniculaires et non « normales » !
Il faut bien comprendre que les températures évoquées par les météorologues, tous confondus, sont des températures dites « sous abri normalisé », à l’ombre. Cela veut dire clairement que les valeurs sont prévues ou relevées par des stations météorologiques répondant à divers critères d’exposition. Il ne faut jamais se fier à un thermomètre de voiture, de terrasse ou de pharmacie. La valeur est toujours surestimée, parfois de plusieurs degrés. Ainsi, cela peut parfois nous tromper. Un internaute qui lit que 40°C sont prévus peut se dire que finalement, ce n’est pas si rare puisqu’il voit cette température à chaque fois qu’il monte dans sa voiture chaque été… Et bien non ! Un 40°C sous abri donnera sans doute un 50°C sur votre voiture en plein soleil, une valeur donc erronée.
Canicule, quels sont les seuils ?
Quand peut-on alors parler de chaleur normale ou de canicule ? Et bien en France, les seuils de canicule sont différents d’un département à l’autre. Ils sont établis par le Ministère de la Santé, l’ARS et Météo-France. Pour exemple dans le Gard, où les seuils sont les plus élevés de France, on parle de canicule quand la température dépasse les 36°C en journée et 23°C la nuit ET quand cela dure minimum trois jours et trois nuits. En dessous de ces seuils, on parlera plutôt de pic ou de vague de chaleur.
Recors de chaleur en France
Quels sont les records de chaleur absolu en Occitanie et en France ? Soyons très clairs. En climatologie, les relevés météorologiques fiables et exploitables remontent à maximum 120 ans environs, soit depuis les années 1900. A ce jour, la majeure partie des records absolus de chaleur, tous mois confondus, remontent à 2019, au mois de juin. Cette fameuse journée historique, du vendredi 28 juin 2019. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez visionner toutes les valeurs de records absolus de chaleur en Occitanie. Quelques exemples : Montpelier avec 43,5°C, Toulouse-Francazal avec 44°C, Nîmes-Courbessac avec 44,4°C, Gallargues-le-Montueux avec 45,9°C et Vérargues avec 46°C. Cette valeur de 46°C est à ce jour le record absolu de chaleur en France. Et ce, depuis le début des relevés météorologiques datant de 1900 à 1920 selon les endroits.
En conclusion, il faut bien comprendre que les étés « normaux » correspondent à des températures maximales voisines des 28°C à 32°C à l’ombre selon les endroits. Les périodes de canicule sont de plus en plus fréquentes et intenses au cours des dix dernières années. Dans ce contexte de dérèglement climatique, il faut s’attendre à battre de nouveau les records de chaleur dans les années à venir. Il n’est pas « délirant » de penser que l’on atteindra les 50°C sous abri à l’ombre d’ici 2040 ou 2050. Paradoxalement, cela n’empêchera pas d’avoir encore des extrêmes froids l’hiver. Tout comme des épisodes neigeux en plaine, mais ils seront évidemment plus rares que dans les années 1900.