Ils sont 8 élus du groupe majoritaire du maire de Mauguio-Carnon, Yvon Bourrel, à avoir claqué la porte. Mardi 4 mars dernier, Rachel Barthès, Claude Clavel, Sophie Eglème, Caroline Favier, Laurence Gély, Marie Levaux, Stéphanie Maggion et Patricia Moullin-Traffort ont étayé leur décision dans un communiqué. Un départ dommageable pour le maire : la démission de ces 8 élus (dont l’adjointe aux finances) portent donc à 17 sur 33 le nombre d’élus dans l’opposition. Yvon Bourrel se retrouve par conséquent sans majorité au sein de son conseil municipal.
Pourquoi cette démission ?
Les élus démissionnaires évoquent « une décision mûrement réfléchie » qui découlerait « d’un constat d’incompatibilité croissante avec les orientations et les méthodes de gouvernance actuelles ». Le stationnement payant à Carnon est l’un des points de friction. « Instauré sans réelle concertation avec les citoyens et sans prise en compte des impacts économiques et sociaux pour les habitants et commerçants, malgré de nombreux avertissements de la majorité« , détaillent les élus dans un communiqué. Patricia Moullin-Traffort, élu de la majorité au Conseil départemental de l’Hérault par ailleurs, contextualise : « nous avions constitué un groupe de travail afin de proposer des alternatives. Le manque de concertation a motivé notre choix, cette mesure n’a jamais été acceptée socialement ».
Parking, PLU, démocratie…
La densification urbaine ? « Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) actuel ne reflète pas les engagements que ces élus ont toujours défendus, notamment en matière de logement et de cadre de vie. La Font de Mauguio, projet d’envergure, risque d’entraîner une perte d’identité et de qualité de vie pour les résidents », s’insurgent les élus démissionnaires. « On s’est vite rendu compte que nous allions revivre la même situation vécue sur les parkings de Carnon. Malgré nos demandes de concertation, nos propositions d’alternatives, cela a fait un effet miroir », déplore l’élue Patricia Moullin-Traffort qui précise ne pas être encartée.
« Une décision qui interpelle », réagit le maire
Le maire Yvon Bourrel a réagi dans la foulée : « Une décision qui interpelle à un an des échéances électorales. Depuis le début du mandat, mon engagement a toujours été guidé par l’intérêt général. Avec l’équipe municipale en place, nous poursuivrons notre action avec détermination et responsabilité, fidèles aux engagements pris devant les habitants. Nous restons mobilisés pour assurer la continuité du service public et mener à bien les projets engagés au bénéfice des Melgoriens, des Carnonnais, des habitants de Vauguières et des Garrigues ».
Rejoindre le groupe Alternative citoyenne ? Une candidature en 2026 ?
Le groupe formera-t-il une liste aux municipales 2026 dans la commune ? Quelle en sera la tête ? « Ce n’est pas la priorité, je ne suis pas sur la ligne de mire pour 2026, pour l’heure, nous entendons travailler pour les habitants », rétorque l’élue. Un travail qui sera désormais plus « libre ». « Ce glissement dans l’opposition va nous permettre d’annoncer plus librement les désaccords et d’avoir une liberté d’action afin de relancer le débat », détaille celle qui fut suppléante du député de la majorité présidentielle, Patrick Vignal. Pas de querelle de personne toutefois : « je suis depuis 2014 avec le maire, je n’ai pas d’animosité envers lui mais envers le système et ce manque de concertation. Notre ne sommes pas une opposition d’obstruction, ni de posture », clarifie Patricia Moullins-Traffort précise. Les 8 élus rejoindront-ils le groupe d’opposition Alternative Citoyenne qui compte 6 élus ? « Vous savez, nous avons à peine démissionné il y a 48 heures, la force de notre groupe est de rester soudé, peu importe les épreuves. Nous futures décisions se prendront en concertation avec le groupe ».
« Je regrette que cette démission arrive bien tard »
Dans l’opposition, les 8 démissionnaires vont notamment seront sur les bans de l’opposition, avec 9 autres élus, dont les membres du groupe divers gauche de l’Alternative Citoyenne dirigée par l’élu Daniel Bourguet. Ce dernier a commenté la décision : « A 1 an de l’élection municipale et après avoir voté il y a une semaine le dernier budget de la mandature (ce que je déplore ), cette démission collective dont des rumeurs circulaient en ville n’est pas si surprenante. […] En conséquence, je peux comprendre la colère de ces élus, et leurs revendications sont notre combat depuis plus de 10 ans mais je regrette que cette démission arrive bien tard, quelques années trop tard dirai-je, après le vote du dernier budget (et de tous les budgets précédents), après le saccage de la Font de Mauguio, après la mise en place du stationnement payant à Carnon, après le projet Carnon 2030 qui ne correspond pas du tout aux attentes des « carnonais », après la construction d’immeuble qui poussent comme des champignons au cœur des lotissements .etc »
Quid du budget voté ?
« Ils sont dans l’opposition, forcément, ils font leur travail d’opposant. Sortir était la façon la plus simple de faire quelque chose. Nous avons essayé de faire bouger les choses de l’intérieur, de proposer des solutions, malheureusement nous avons échoué sur la problématique de stationnement », regrette la conseillère municipale. Le vote du budget ? « Nous l’avons fait en responsabilité, vous avez vu le contexte national lorsque le budget n’arrive pas à être voté ? Par ailleurs, ne pas voter le budget, c’est aussi impacter d’autres projet que nous ne rejetons pas », rétorque Patricia Moullin-Traffort.