La chenille processionnaire est le stade larvaire du papillon de nuit. Elle se nourrit des aiguilles du pin et tisse dans l’arbre un cocon afin d’y passer l’hiver au chaud. « Elle est surtout connue pour son caractère extrêmement urticant, dangereux pour les animaux et les hommes mais également pour leur déplacement en file indienne, d’où leur nom de chenilles processionnaires. Une fois installés, ces cocons blancs représentent un danger surtout lorsqu’ils se trouvent dans des résineux plantés dans les cours d’écoles ou encore sur le parcours de santé des Petits Pins« , détaille la Ville de Lunel dans un communiqué de presse.
« C’est une véritable problématique »
Aussi, depuis plusieurs années, la Ville de Lunel « soucieuse de garantir la sécurité dans ces lieux fréquentés » essaie différentes méthodes comme les pièges installés dans les pins. Dernièrement, le Conseil municipal des enfants a choisi de miser sur les prédateurs des chenilles processionnaires, à savoir les mésanges en créant et installant 4 nichoirs à oiseaux aux Petits Pins.
Aujourd’hui, la Ville de Lunel teste une nouvelle méthode avec le tir de phéromones. La collectivité justifie : « Car sur le site de détente et de pratique sportive situé à la sortie de la ville, c’est une véritable problématique. Nombre de riverains et de public utilisant les installations des petits Pins ont fait remonter aux services municipaux la présence et les nuisances engendrés par les chenilles processionnaires. » Afin de lutter contre leur prolifération, la Ville a opté pour cette solution « respectueuse de l’environnement » : les
billes qui seront tirées sont fabriquées à base de cire naturelle sont 100% biodégradables.
Créer une « confusion sexuelle »
Sur le terrain, au moyen d’un fusil de paintball, des billes remplies de phéromones micro encapsulées sont projetées sur la cime des arbres. « Ce procédé ne cible que l’espèce voulue : la chenille processionnaire. La bille de phéromone sexuelle contient à l’intérieur le composant actif de la phéromone naturelle (acétate
de (Z)-13-hexadecen-11-yn-1-yle) », détaille la Ville de Lunel. Cette substance est excrétée naturellement par la femelle et entraîne une attraction de caractère sexuel chez le mâle adulte de la même espèce. Le principe de la confusion sexuelle consiste à saturer les récepteurs des papillons mâles en phéromone afin que ces derniers soient dans l’incapacité de localiser les femelles et donc de s’accoupler, réduisant ainsi drastiquement la population de chenilles.
« Cette technologie permet de remplacer le piégeage par la méthode de confusion sexuelle plus aisée à mettre en œuvre », complète la Ville. La durée de diffusion de la phéromone est de 3 à 4 mois couvrant la période de vol des papillons. Dans les prochains jours, avec une météo favorable, des tirs seront donc effectués par les agents municipaux dans les cours d’écoles et sur le parcours de santé des Petits Pins.