Les Français sont-ils dépendants de leurs écrans ? La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), en partenariat avec Toluna Harris Interactive, a publié la 5ème édition de son baromètre sur les usages des écrans des Français. Cette année, le baromètre met en lien l’intensité des usages des réseaux sociaux et la santé mentale dégradée des Français.
Le numérique au quotidien : une pratique généralisée
Au quotidien, les Français sont largement connectés. Une majorité d’entre eux indiquent communiquer en ligne tous les jours, rechercher des informations ou regarder des contenus tout public sur les réseaux sociaux.
Certaines pratiques numériques sont plus rares mais concernent malgré tout une part importante de la population, qu’il s’agisse d’achats en ligne (94% le font, dont 4% tous les jours) ou des jeux d’argent et de hasard (50%, dont 7% tous les jours).
Une connexion accrue chez les jeunes
Les plus jeunes sont plus concernés par ces pratiques. De manière générale, ils utilisent plus souvent les pratiques numériques au quotidien, et se démarquent particulièrement sur certaines d’entre elles : communiquer en ligne dans le cadre personnel, regarder des contenus sur les réseaux sociaux ou sur les plateformes de streaming ou encore jouer à des jeux vidéo.
La fréquence des pratiques numériques diffère également selon le sexe. Les hommes semblent privilégier la pratique des jeux vidéo, les jeux d’argent ou de hasard ou la consommation de contenus incitant à consommer de l’alcool, tandis que les femmes semblent se tourner davantage vers le visionnage de contenus sur les réseaux sociaux.
Quand le numérique rencontre la détresse psychologique
Qu’en est-il du niveau déclaré de « détresse psychologique » ? D’après le baromètre, les Français étant les plus fragiles psychologiquement déclarent effectuer plus fréquemment que la moyenne des activités numériques. Les plus jeunes sont sur-représentés dans la catégorie des Français les plus « en détresse » psychologiquement : 17% des 15-24 ans et 13% des 25-34 ans appartiennent au groupe des individus les plus fragiles, contre 9% pour l’ensemble des Français.
Mais, est-ce que la pratique intensive des activités numériques est pour autant l’une des principales causes de ce « mal-être » chez les plus jeunes ou est-ce que ces derniers ont simplement plus de facilités que leurs ainés à assumer leurs émotions liées à l’anxiété ou la dépression ? « Cette étude n’a pas la prétention de répondre à cette question, mais établi des liens clairs entre jeunesse, sur-connexion et santé mentale, sans pour autant en définir la nature », déclare le baromètre.
Un usage massif des réseaux sociaux, aux effets parfois négatifs
64% des Français déclarent passer au moins une heure par jour sur les réseaux sociaux, et 9% ne les utilisent pas du tout. Plus d’un Français sur cinq indique même y passer trois heures ou plus par jour.
Le niveau de dépendance dont témoignent les Français qui utilisent les réseaux sociaux est également prononcé : près de huit d’entre eux sur dix estiment y passer plus de temps que prévu (79%), dont près de la moitié de manière fréquente (46%), un taux qui double chez les 15-24 ans (80%), et qui est également très élevé chez les 25-34 ans (68%).
Interrogés sur leur perception générale des réseaux sociaux, une très large majorité des Français estiment leur impact important sur la société. Cet impact est par ailleurs majoritairement perçu comme étant négatif (70%).
