Toni est un artiste de plage, il réalise des structures avec le seul sable présent sur cette côte de La Grande-Motte. Des représentations d’animaux fantastiques jusqu’à la Cène, tout est bon pour faire de l’art des sables.
Une casquette vissée sur le crâne, quelques outils rudimentaires dans les mains et pour matières premières simplement du sable et de l’eau. Cela fait désormais trois décennies que le loup blanc des plages de La Grande-Motte émerveille petits et grands avec ses créations.
Une vocation artistique
La passion de cet Allemand lui provient de ses voyages. “En Espagne, en 1994, quelqu’un faisait des sculptures de sable, j’ai beaucoup observé et je me suis lancé. Ma technique a évolué avec les années ; aujourd’hui avec mes 30 ans d’expérience, je mélange des choses que je connais et puis ça sort comme ça”, explique Toni avec son accent d’outre-Rhin.
Pour lui, c’est une certitude, “c’est de l’art, je fais de l’art”. Comment en douter au vu de ces réalisations aussi monumentales que d’une grande finesse technique. Loin des beaux-arts, Toni travaille en toute sobriété et sans grande prétention. En cette journée de juillet, il s’attèle à terminer un bestiaire singulier. Composé d’une impressionnante tortue, d’un kangourou et d’une marguerite à visage humain ; son travail est aussi réaliste que fantaisiste. Pour réaliser cette fresque 3D, il lui aura fallu 15 heures réparti sur 3 jours.
Plus qu’une passion, le travail d’une vie
Avec son petit pot à pièce disposé à côté du panneau “Ne pas toucher SVP”, Tony tente tant bien que mal de vivre de sa passion. “Au début, je le faisais pour l’argent, c’est rapidement devenu une passion. Maintenant, je dirais que c’est un peu des deux. Ça fait 30 ans que je mange donc de manière générale cela fonctionne même s’il y a de bonnes journées et des plus mauvaises”, confie Toni.
Loin de se voir arrêter, Toni se pense plutôt à la moitié de sa vie d’artiste. “Je vais continuer 30 ans si mes mains me le permettent et s’il y a encore des pièces, peut-être même que j’installerai un SumUp après qui sait. C’est la passion, trop tard pour changer”, conclut-il ironiquement.