Ne dit-on pas que la nature reprend toujours ses droits ? Répondant aux inquiétudes des usagers de la plage nord et de la plage sud de Port Camargue, le maire du Grau-du-Roi a organisé une réunion publique, jeudi 7 août dernier, à la salle du Yacht Club de Port Camargue. Plus de 250 personnes étaient présentes pour débattre notamment de l‘herbier de zostères à la plage nord, qui « ne permet plus la baignade sur près de 300 mètres », et entraine selon certains résidents, des chutes et un effet de vase désagréable.
« Production d’oxygène, captation du carbone, réserve halieutique », un herbier bénéfique
Lors de cette réunion, des usagers de la plage nord ont confié une pétition significative de 1000 signatures au maire, Robert Crauste, lequel a précisé vouloir écouter également les usagers de la plage sud. Après avoir rappelé la genèse de Port Camargue, résultat de la mission Racine et la création du plus grand port de plaisance d’Europe avec ses marinas et ses résidences collectives, Robert Crauste a donné la parole à plusieurs spécialistes de l’Institut marin Seaquarium, dont une des missions est l’observation et le suivi des évolutions des milieux marins. « Et notamment des herbiers de zostères et la biodiversité marine qui s’y développe, dans une dynamique écologique vertueuse : production d’oxygène, captation du carbone, réserve halieutique. Il a été rappelé et souligné le caractère non toxique de la zostère naine, plante aquatique marine, qui n’est pas une algue et qui ne génère pas d’odeur », tient à préciser le maire du Grau-du-Roi.
« Le caractère non toxique de la zostère naine »
Il n’en reste pas moins que l’aspect des dépôts et l’herbier sous-marins sont vécus comme une gêne, voire une nuisance et ne permettent plus l’agrément balnéaire. Le maire avait invité également les techniciens du Symadrem : « syndicat mixte avec lequel nous étudions l’évolution de notre trait de côte à 30 ans et à 100 ans, compte tenu du réchauffement climatique et de la montée annoncée du niveau de la mer à l’échelle du delta du Rhône dont nous faisons partie ». Étaient aussi présents, les techniciens de l’Entente du golfe d’Aigues-Mortes avec lesquels la mairie travaille sur les problématiques et enjeux littoraux allant de Sète au Grau du Roi.
« Dans l’immédiat, les services communaux augmenteront la fréquence de nettoyage des plages concernées »
Lors de cette réunion, le maire dit avoir apporté des réponses, expliqué les différentes actions déjà conduites sur le domaine maritime selon les répartitions, « parfois complexes », des compétences (commune, Région, État, …). « J’ai proposé d’inviter les représentants des usagers à intégrer un comité de pilotage aux côtés des services de l’Etat rapidement à l’issue de la saison estivale et d’établir un comité technique. Ceci afin d’explorer les solutions à court et à moyen terme, comme, par exemple, la possibilité de réaliser un grand re-profilage de la plage. Dans l’immédiat, les services communaux augmenteront la fréquence de nettoyage des plages concernées« , poursuit-il. Robert Crauste a rappelé par ailleurs que la qualité des eaux de baignade du Grau-du-Roi étaient controlées quotidiennement. « Pour rappel, le Grau du Roi est d’ailleurs la seule commune à pratiquer un relevé quotidien. Cette année les analyses, à ce jour, se sont montrées conformes à des eaux de bonne qualité pour la baignade. Pour 2025, le label pavillon bleu nous a été à nouveau attribué », abonde l’édile.
« C’est surprenant de découvrir cette problématique à six mois des élections »
Charly Crespe, conseiller municipal d’opposition (droite non encarté), et candidat en 2026, a tenu à assister à la réunion, comprenant la « plainte des concitoyens tout à fait légitime ». Le candidat au 2nd tour en 2020 dit s’être rendu sur la plage : « j’ai constaté en effet l’absence de serviettes et de parasols sur la plage à l’endroit des herbiers. J’ai également chuté dans l’eau« , narre-t-il. S’il ne contredit pas les bienfaits de cette plante, il dénonce une absence de sensibilisation de la part du maire. « Robert Crauste a plutôt tendance à noyer le poisson, à reporter les actions à plus tard alors que les conséquences sont déjà visibles. Les riverains, habitants et résidents secondaires constatent ce changement de façon brutale », avance-t-il. Le même dénonce également la temporalité des annonces : « il annonce la création d’un comité de suivi, c’est surprenant de découvrir cette problématique à six mois des élections, ce n’est pas très crédible. Cela fait cinq ans que ces herbiers commencent à se developper dans cette zone là, rien n’a était fait ». Charly Crespe ne milite pas pour « arracher ces zones protégées », mais plutôt pour « remodeler et aménager les plages afin de garantir la propreté et abonder avec du sable de meilleure qualité ».