Cyrille Chauvel est co-gérant de l’enseigne Miramar au Grau-du-Roi, regroupant la plage privée, le restaurant et l’hôtel 3 étoiles. Il dresse un premier bilan de la fréquentation touristique de ses établissements et évoque le cahier des charges rigoureux qui pèse sur les paillotes.
InfOccitanie : Pourriez-vous nous donner quelques chiffres permettant de dresser le portrait de vos établissements ?
Cyrille Chauvel : La plage privée Miramar, ouverte il y a 6 ans, fonctionne avec 22 employés. L’hôtel trois étoiles, ouvert depuis 7 ans, compte 25 employés. L’hôtel propose 20 chambres, la plage comprend 45 transats et 10 ‘beds’. La paillote s’étend sur 750m². Je suis également associé à la tête d’un hôtel dans le Finistère sud nommé Ty-ys et d’un hôtel aux Saintes-Maries-de-la-Mer nommé La Casa Marina.
Comment s’est portée la fréquentation en juin et juillet au sein de Miramar ?
Nous avons réussi à maintenir un chiffre quasi similaire à 2023, à 2% près, sur nos établissements. 2023 était une très bonne année pour nous. Le tout, malgré la météo qui n’a pas été au rendez-vous avec des orages, la pluie et les périodes de vent, notamment en juin. L’hôtel Miramar, qui propose un bon rapport qualité prix, a été occupé entre 80 et 90% en juillet. Je précise que c’est un hôtel familial, il est certainement plus difficile de remplir un hôtel à 100 chambres. Nous étions complet tout le mois de juillet sur la plage, avec une activité lissée sur la semaine et un léger rebond le week-end.
Comment l’expliquez-vous, alors que quelques acteurs touristiques gardois se plaignent d’une baisse de la fréquentation ?
C’est le travail des équipes que je remercie beaucoup. Ils ont su fidéliser la clientèle de 2023. Les touristes qui se sont rendus cette saison sur la station du Grau-du-Roi se sont souvenus de notre plage et n’ont pas hésité à réserver. C’est un travail de fond qui implique la relation client, elle est primordial pour nous. Des confrères sur le Grau-du-Roi font le même constat que moi en juillet. Je pense qu’iI faut être vigilant sur la perception que l’on peut avoir de la densité du public dans la station, qui peut être biaisée. C’est toujours difficile de quantifier le monde présent.
Outre le service client, en quoi Miramar se distingue des autres paillotes ?
L’ambiance musicale joue beaucoup. Notre ‘playslist’ est bien choisie. On évite de mettre de la grosse musique pendant les repas, pour éviter de stresser nos clients. On privilégie des musiques plutôt douces le matin et lors des repas. Notre décoration est travaillée, la qualité du mobilier en bambou et de nos matelas est au rendez-vous. On sert de la ‘beach food’, ‘finger food’, des cocktails variés. On organise par ailleurs les jeudis « sunset », une soirée avec saxophoniste, violoniste ou percussionniste. On ne met jamais la musique très fort puisqu’il nous faut respecter la tranquillité publique en centre-ville.
Quelles sont les contraintes règlementaires qui pèsent sur les plages privées et de qui émanent-elles ?
De la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer, ndlr), et je peux vous dire que le cahier des charge est plutôt lourd au moment de répondre à l’appel d’offre. Pour commencer, on ne doit pas dépasser 6 mois d’ouverture de la plage à l’année, comptez un mois pour le montage et le démontage, on travaille environ 4 mois et demi. La paillotte ouvre de fin avril jusqu’au 15 septembre. La plage doit être rendue à la nature dans un état impeccable, ce qui est normal. Des agents de la DDTM viennent vérifier plusieurs fois par mois si l’on ne déborde pas, l’accessibilité PMR, le bon fonctionnement de la douche et WC, etc. Puis il y a le service d’hygiène qui contrôle notamment la cuisine. Sur les 750m2 de la plage, 300m2 maximum doivent être dédiés à autre chose que les transats, dont par exemple la partie restauration, bar, etc.
Avez-vous une distance à respecter entre la paillote et la mer ?
Bien sûr, cela dépend de chaque plage, de sa typologie et de sa configuration. Ici c’est dix mètres, pour d’autres c’est cinq. L’idée étant de laisser libre le flux de passants et de préserver l’environnement. Je précise également que la paillote assure quelques missions de service public. Nous avons à l’entrée plusieurs informations destinées au public : le drapeau de baignade, la qualité de l’eau… Autre aspect qui va de soi, en cas de blessure à laquelle nous sommes témoins, nous alertons immédiatement les secours.
Pratique : Playa Miramar, avenue Frédéric Mistral, 30240 le Grau-du-Roi. Site internet : cliquez ici. Plage ouverte de 8h à 23h, réservations en ligne. Numéro de l’hôtel : 04 66 51 40 51.