À l’occasion de la Journée mondiale des MICI, le service d’hépato-gastro-entérologie du CHU de Nîmes, en partenariat avec l’Association François Aupetit (AFA), tiendra un stand d’information et de sensibilisation sur cette pathologie qui touche presque 1 français sur 10.
Les Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (ou MICI) regroupent la maladie de Crohn (MC) et la Rectocolite hémorragique (RCH). Toutes deux se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal. Cette inflammation incontrôlée est responsable de lésions tissulaires et de la chronicité de la maladie. Son origine semble résulter de la combinaison complexe de facteurs environnementaux, associés à une susceptibilité génétique du patient et à la réactivité particulière de son système immunitaire.
Une maladie méconnue qui touche les jeunes
Diagnostiquées entre 20 et 30 ans, la fréquence des MICI varie d’un pays à l’autre, notamment en raison du niveau de développement du pays. Ces pathologies, qui concernent également 15 % des enfants, concernent presque 300 000 personnes en France. Douleurs abdominales, diarrhées, et parfois atteinte de la région anale, les symptômes des MICI, culturellement demeurent tabous et en parler reste parfois un cap difficile à franchir pour les personnes impactées. La Journée du 22 mai, développée autour de l’information et de la sensibilisation, existe depuis plus de dix ans pour briser ce tabou et libérer la parole.
Diagnostic et prise en charge au CHU de Nîmes
Un parcours de soins dédié aux patients porteurs d’une MICI a été organisé depuis 2014 au sein du CHU, coordonné par le Dr Ludovic CAILLO, hépato-gastro-entérologue et Mme Audrey BOREL, infirmière coordinatrice MICI.
« Le diagnostic d’une MICI (Crohn ou RCH) est porté sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et morphologiques. Les patients qui nous consultent accèdent ainsi au plateau technique d’endoscopie digestive du CHU pour rechercher des lésions digestives via une gastroscopie, une coloscopie, une rectosigmoïdoscopie, ou une vidéo-capsule » précise le Dr Ludovic CAILLO. « Dès le diagnostic posé, nous organisons une prise en charge personnalisée et individuelle » indique Mme Audrey BOREL, « en impliquant différents acteurs de santé du service d’hépato-gastro-entérologie : Médecins, IDE, Assistante sociale, Psychologue, Diététicienne, Pharmacien ».
Au CHU de Nîmes, le patient dispose d’un parcours comportant soins et programmes d’éducation thérapeutique sur les MICI, en partenariat avec l’association AFA Crohn RCH France. Dans le cadre de leur suivi, les patients peuvent avoir accès en gastro-entérologie au CHU aux services d’hospitalisation complète et de jour pour l’administration de traitements d’urgence ou d’induction en cas de poussée sévère ou de biothérapies intraveineuses programmées à intervalles réguliers pour les traitements d’entretien.
Côté suivi externe (consultations, ambulatoire), une cellule de coordination a été mise en place, gérée par une infirmière de consultation formée à la prise en charge des patients atteints de MICI, à la détection des poussées et des échecs de traitement, à l’administration et à l’information des thérapies innovantes sous-cutanées et orales.
Le Dr Ludovic CAILLO précise enfin que « dans le cadre du partage d’expérience et de la collaboration forte entre nos hôpitaux, nous organisons des réunions de concertation multidisciplinaire en partenariat avec le CHU de Montpellier. Nous participons également à de nombreux protocoles de recherche clinique permettant aux patients d’avoir accès à de nouvelles stratégies thérapeutiques ou à des traitements innovants ».