L’association qui milite pour le classement à l’Unesco de la Camargue s’inquiète des projets d’aménagements qui menaceraient selon elle l’équilibre du parc naturel.
Si la Camargue est déjà inscrite sur la liste indicative de l’Unesco, l’association La Camargue à l’Unesco, créée en 2023, entend obtenir le classement de ce territoire au Patrimoine mondial de l’Unesco. « Il s’agit d’un joyau et l’un des deltas les mieux préservés de Méditerranée, souligne Stanislas Blohorn, président de l’association. Par l’endiguement de la mer et du Rhône, depuis plus d’un siècle, il a su conserver un équilibre fragile entre la préservation de la biodiversité, les paysages et le développement économique. »
Ligne THT, contournement routier…
Les militants de l’association dévoilent toutefois leurs inquiétudes. « Cet équilibre est aujourd’hui menacé par plusieurs projets d’aménagement. L’Unesco a récemment alerté l’État, ainsi que les gestionnaires de la Réserve, d’un risque de déclassement dû aux effets négatifs sur les écosystèmes », listent les membres. Parmi ces projets, la ligne THT Jonquières/Fos-sur-mer, le contournement autoroutier d’Arles et le remplacement du bac de Barcarin par un pont routier, « pourraient avoir des conséquences désastreuses sur la Camargue », alerte Stanislas Blohorn.
« Cet équilibre est aujourd’hui menacé »
L’association La Camargue à l’Unesco demande ainsi aux pouvoirs publics de réaliser une étude d’impact environnementale des effets cumulatifs de ces projets sur l’écosystème. Il s’agit notamment, « de prioriser ceux qui ont le moins d’impact et de proposer des alternatives adaptées au changement climatique. »
« Il est impératif que les préfets, le Parc naturel régional de Camargue et le Syndicat mixte de la Camargue gardoise assument leur responsabilité envers le patrimoine naturel, culturel et humain de Camargue, ainsi que les engagements internationaux de la France en matière de reconnaissance et de protection de ce territoire unique », déclare Stanislas Blohorn. Lequel demande aux pouvoirs publics de « procéder à une large consultation du public dans le cadre de la révision de la Charte du Parc naturel régional de Camargue et de solliciter l’avis du Conseil scientifique de la Réserve de biosphère ».