Voilà un document obligatoire pour les collectivités dépassant le seuil des 50 millions d’euros annuel d’achats publics. Le Département du Gard tutoyant les 443 millions d’euros en 2024, ce document faisait largement sens. Une longue appellation : le Schéma départemental de promotion des achats publics socialement et écologiquement responsables, ou SPASER, a été mis au vote de l’assemblée du Département vendredi 27 juin. Le SPASER, terme peu sexy, pour autant crucial, a été élaboré en lien avec les autres schémas du Département, tels que l’ESS ou celui de la Solidarité.
« L’idée c’est d’acheter mieux, moins et moins cher »
Débutée en 2022, la politique d’achats responsables du Gard entend bien se renforcer au regard des désastres climatiques qui planent sur nos têtes. « L’idée c’est d’acheter mieux, moins et moins cher », détaille Sylvie Nicolle, du groupe Républicain et socialiste et écologiste. La présidente de l’assemblée rappelle par ailleurs que le Département est le seul à impulser ce genre de schéma dans le Gard, espérant ainsi inspirer d’autres collectivités. En 2024, 36% des fournisseurs du Département était gardois, pour 52% du montant des achats publics. Une opportunité donnée d’accélérer les efforts en matière d’achats publics vertueux, mais également de concrétiser des retombées économiques pour les petites entreprises, dont celles issues de l’ESS du Gard.
« Un acte politique » plutôt qu’un document administratif
Le SPASER, fruit d’une large concertation, fixe des « actions concrètes et réalistes » afin de les rendre accessibles au maximum d’entreprises gardoises. Ce document qui « a vocation à durer dans le temps, n’est pas figé, et sera à terme revisité ». Il repose ainsi sur 5 grands axes et 39 actions concrètes. Il s’agit alors de favoriser l’insertion et l’égalité, réduire l’impact environnemental, soutenir l’économie locale, promouvoir la santé et la biodiversité et accompagner les acheteurs publics. Réunissant plus de 50 contributeurs, agents du Conseil départemental, partenaires institutionnels, acteurs économiques et sociaux, ce document ne se résume pas à une formalité administrative mais se révèle être un « acte politique », insiste Sylvie Nicolle.
39 actions concrètes
Parmi les propositions mises sur la table : une cartographie des achats opérationnels, des référents SPASER dans les services du Département, généraliser la clause d’insertion à toutes les catégories d’achats, développer le photovoltaïque sur l’ensemble des équipements du Département, démocratiser les vélos à disposition des agents ou le recours aux matériaux bio sourcés et bas carbone.