Entretien politique : « il faut une vraie alternative à Michaël Delafosse », Jean-Louis Roumégas (EELV)

Un moment avec Jean-Louis Roumégas, député Ecologiste de l'Hérault, candidat aux municipales 2026 à Montpellier.
© Linda Mansouri / InfOccitanie. Jean-Louis Roumégas, député écologiste de l’Hérault. .

InfOccitanie : Vous avez été élu chef de file des Ecologistes pour 2026 à Montpellier, et L’Après vous a rejoint dans le ‘Rassemblement écologiste social et citoyen’. Carole Delga a dernièrement déclaré : « Rien d’autre à faire que d’attaquer un maire de gauche ? ». Que lui répondez-vous ?

Jean-Louis Roumégas : Je suis heureux de provoquer une solidarité entre Socialistes. En 2020, il y avait une grosse réflexion dans les hautes sphères du PS, en faveur de Mohed Altrad… Carole Delga ferait mieux de s’occuper de la Région parce qu’elle n’est pas experte en union de la gauche. En 2022, elle avait, comme Michaël Delafosse, soutenu des dissidents face à des candidatures de la NUPES. Au sein du Parti socialiste, ils passent leur temps à faire la guerre à Olivier Faure qui est un vrai unioniste. On ne peut pas prétendre incarner l’union alors qu’on ne respecte pas le programme du NFP, comme le moratoire sur les projets autoroutiers tel que l’A69 ou le COM soutenus par Michaël Delafosse et Carole Delga. Et puis, il n’y a pas de risque à Montpellier d’extrême droite, ni de droite.

InfOccitanie : Auriez-vous rejoint Michaël Delafosse si le RN avait été aux portes de la mairie ?

Jean-Louis Roumégas : Nous, Ecologistes-EELV, avons toujours pris nos responsabilités. Notre logique a toujours été intransigeante quand il s’agit de l’extrême droite ou même du potentiel danger de la droite. Prenez le cas de Nîmes ou de Béziers, les Ecologistes sont en faveur de l’union, seule façon d’éviter l’extrême droite. La situation à Montpellier n’a rien à voir, aux dernières élections, près de 70% des voix étaient à gauche. Il n’y a pas que des Ecologistes opposés à cette majorité, il y a également les Insoumis ou Génération.s ou l’Après.

InfOccitanie : De 2001 à 2008, vous étiez allié à Georges Frêche. La politique est une affaire de compromis, accepteriez-vous de faire alliance avec Michaël Delafosse en 2026 dans l’entre-deux-tours ?

Jean-Louis Roumégas : Nous avons clairement posé l’objectif de construire une majorité alternative à Michaël Delafosse. Nous avons constaté avec l’expérience que rester dans cette majorité actuelle ne permettait pas de changer les choses de l’intérieur, puisque Michaël Delafosse ne respecte pas ses partenaires. Il n’y a qu’à voir le départ de François Vasquez alors en charge des déchets, puis de Coralie Mantion et d’autres. Je ne me vois absolument pas être adjoint de cette majorité. Il faut être clair, il faut du courage pour défendre ses idées, aller au combat pour défendre son projet. Le projet des Ecologistes nous distingue dans la façon de diriger et de construire la ville qui est un échec. On le voit notamment avec l’abandon de la clinique Clémentville à la Mosson.

InfOccitanie : Vous aimez prendre l’exemple de Paris…

Jean-Louis Roumégas : Tout à fait, les sondages placent David Belliard, tête de liste Ecologiste, en tête des municipales en 2026. Le successeur d’Hidalgo est 3e il me semble dans les intentions. Même après une participation à une majorité comme à Paris, les Ecologistes peuvent peser. Je rappelle que c’est un scrutin à la proportionnelle, si l’on n’existe pas, on sera une force d’appoint, on le refuse.

InfOccitanie : Demain, mercredi, sera soumise au vote la nouvelle DSP pour l’usine Amétyst et donc le nouvel opérateur pour la construction du CSR, l’incinérateur de déchets non recyclables controversé. René Revol, vice-président en charge des déchets, soutient que la Métropole sera très rigoureuse sur le choix des filtres. Êtes-vous convaincu ?

Jean-Louis Roumégas : C’est un sujet très grave. Il s’agit d’implanter en pleine ville, dans une zone habitée, un incinérateur désastreux pour notre santé et l’environnement. Même avec un filtre moderne, les émanations seront polluantes et sont des perturbateurs endocriniens. Nous allons faire intervenir des scientifiques qui vous expliqueront tout en détails. Il y a une façon plus saine de gérer nos déchets, par une politique ambitieuse de réduction des déchets. Il y a 4 ou 5 ambassadeurs dans la Métropole alors qu’on devrait en avoir environ 50… Je ne comprends pas que René Revol, qui se prétend anticapitaliste, vienne au secours de M.Delafosse alors que son parti LFI prône une alternative au maire actuel ! Et de surcroit, qu’il soutienne une filière industrielle plutôt qu’une démarche citoyenne basée sur l’éducation populaire.

InfOccitanie : Pistes cyclables, ligne 5, extension ligne 1, bustram, rénovation des logements, circuit court… Tout est à jeter dans le bilan de l’exécutif ?

Jean-Louis Roumégas : Il y a des points qui ont avancé dans le bon sens, bien sûr. Je pense notamment à la politique cyclable, l’alimentation et au circuit court. Le logement ? Trop peu a été fait. On reste dans une vision globale qui n’a pas intégré la transition écologiste. Le projet reste celui de Georges Frêche, celui de la mégalopole, de la marche vers la mer, de la concentration des activités économiques au sein de la métropole et donc de la bétonisation. Le COM et le PLUi, n’en parlons même pas !

infOccitanie : Justement, 2/3 d’espaces agricoles et naturels sont préservés dans le PLUi qui sera soumis au voté ce mercredi. Une victoire amère selon vous ?

Jean-Louis Roumégas : 2/3 à l’échelle de la Métropole… Il faut regarder ce que cela représente au regard de l’aire urbaine… Zone Cambacérès, Ode à la mer, Sablassou, chaque dent creuse doit être construite avec cette majorité. Le COM est soutenu par le maire, alors qu’un autre projet mieux dimensionné est proposé par les Ecologistes. L’autorité environnementale a relevé dans son rapport l’absence d’étude sur le trafic induit qui, selon Vinci, n’existe pas. Evidemment qu’en construisant une nouvelle infrastructure, cela augmente le trafic et donc les pollutions.

InfOccitanie : Vous dénoncez également un manque de concertation avec les parties prenantes…

Jean-Louis Roumégas : prenez l’exemple des 4 Boulevards, comment fait-on aujourd’hui un plan de circulation sans concertation ? Dernièrement, on a assisté à l’échec de la venue de la clinique Clémentville dans le cadre de la ZAC Mosson, suite aux 12000 contributions défavorables issues de l’enquête publiques. Les habitants veulent garder la mosquée qui est un lieu de référence pour les fidèles, et la clinique. Les deux ne sont pas incompatibles. Surtout qu’a Montpellier il manque de salles pour les musulmans qui sont parfois contraints de prier dans la rue alors qu’on leur refuse des permis de construire. La diversité de Montpellier est une richesse, il y a un vrai problème pour le vivre ensemble avec cette majorité.

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