Le gestionnaire des Arènes d’Arles, Ludi Arles Production, a été assigné en justice pour « parasitisme », par la société de production de Nagui, « Banijay Production Media », détenteur des droits de l’émission de télévision « Intervilles ». Cette dernière, qui estime que l’émission « Le choc des Arènes » s’inspire de manière trop marquée du concept d’Intervilles, réclame un dédommagement de 270 000 euros. Arlésiens, Nîmois et touristes sont venus nombreux assister au premier Choc des Arènes ce lundi 21 juillet 2025. Des jeux, de la compétition et de la bonne humeur sans oublier les vachettes reines de la fête.
« Avant que monsieur Nagui ne se ridiculise davantage »
« Avant que monsieur Nagui ne se ridiculise davantage. Nous tenons à le ramener à la réalité, en lui rappelant que s’il est bien détenteur des droits d’une émission télé, ce n’est pas le cas pour notre culture et nos jeux taurins », peut-on lire dans une pétition en ligne ouverte par Alexis Chabriol, président de l’UJPL, Union des Jeunes de Provence et du Languedoc, et signée par presque 5000 personnes.
« Votre propre émission est directement inspirée de nos jeux taurins »
Ce dernier invoque longuement l’histoire et la genèse des jeux de village : « comment oser attaquer l’évènement le ‘Choc des Arènes’ quand votre propre émission est directement inspirée de nos jeux taurins ? […] À la fin des années 50 un éleveur de taureaux Camargue (manadier) du nom d’Émile Bilhau, a pour idée d’agrémenter les courses de vaches, dites « pour amateurs », afin de les rendre plus amusantes. C’est en ce sens qu’il créera le taureau piscine, en mettant pour la première fois une piscine au centre de l’arène. Suite à ce premier succès, Émile Bilhau aura l’idée de faire s’affronter les jeunes des villages dans des jeux par équipes bon enfant, avec taureaux et vaches au centre de la piste. Ce sera l’« Intervillages », créé au début des années 60. C’est alors que Guy Lux, de passage en Camargue, décèlera le potentiel de ces jeux et approchera Émile Bilhau pour lui demander l’autorisation d’en faire un jeu télévisé. Monsieur Bilhau acceptera, à la seule condition que ses vaches participent à l’émission. C’est le début de l’émission « Intervilles » en 1962. Si quelques années plus tard Guy Lux, se tournera vers les vaches landaises pour continuer son émission, ce jeu télévisé n’en reste pas moins inspiré, si ce n’est même originaire des jeux taurins camarguais ».
« Une attaque à la culture camarguaise »
Attaquer le ‘Choc des Arènes’ et Ludi Arles Production, est une « attaque à la culture camarguaise, ses coutumes et ses jeux taurins » selon le président Alexis Chabriol. La pétition de poursuivre : « Car nous n’avons pas attendu l’existence d’ Intervilles pour organiser ces jeux, mais c’est bien l’émission Intervilles, qui à l’origine, a en partie repris le concept de ces jeux pour exister ».
Alexis Chabriol, abonde : « Si votre émission n’a pas eu le succès espéré, ce n’est pas une raison pour passer votre frustration sur nos coutumes camarguaises. D’autant plus que votre version d’« Intervilles » sans les vaches n’a plus rien à voir avec nos jeux. […] Vous ne pourrez pas non plus empêcher les gens d’appeler ces évènements « intervilles », lorsque deux villes se défient, puisque c’est la dénomination logique d’un jeu taurin, qui a mené à la création de l’émission que vous avez rachetée« .