Var : le chien Smoke a été euthanasié, « on ne lâchera rien, ça ira très loin »

Malgré une intense mobilisation, le chien Smoke, pensionnaire de la SPA de Flayosc dans le Var, a été euthanasié mardi dernier.
© DR. Le chien SMOKE.

« On a euthanasié le chien ce mardi, en fin de matinée. J’y suis allé, je voulais être là », détaille le président de la SPA de Flayosc (Var), Jacques-Charles Fombonne, qui annonce la triste nouvelle dans les colonnes de Var-matin. Sollicité par nos soins, ce dernier nous avait indiqué que la procédure d’euthanasie du chien Smoke était intervenue suite à une commission, conformément aux statuts de l’association, permettant d’autoriser l’euthanasie d’un chien pour « cause médicale ».

« On a euthanasié le chien ce mardi« 

Ce dernier, avec les membres de cette commission, ont donc jugé que le chien présentait des troubles du comportement, pouvant être assimilés à une « cause médicale ». Jacques Fombonne nous avait confirmé que la « commission chiens difficiles » , mise en place depuis 2021, se réunissait sur « proposition du refuge, à la demande du chef du refuge ».

« Smoke, un amour de chien »

Les actions auront été vaines. Lundi 18 août dernier, le collectif pour sauver Smoke s’était mobilisé devant la sous préfecture de Draguignan, aux côtés d’autres associations de protection animale dont Extrême Sauvetage. Une pétition en ligne avait été lancée pour atteindre plus de 70 000 signatures. Une procédure juridique avait été déclenchée afin de suspendre l’euthanasie et in fine trouver une autre solution.

« Je suis halluciné par l’ampleur qu’a pris cet événement »

En cause de cette décision d’euthanasie, le comportement jugé « dangereux » du chien, qui aurait notamment mordu un bénévole au sein du refuge. Pourtant, Smoke est décrit comme « un amour de chien » par d’autres bénévoles du refuge qui sont allés à l’encontre de cette décision d’euthanasie. Pas plus tard qu’en avril 2025, nos confrères d’ICI Provence (ex France Bleu) avaient même publié un article pour solliciter son adoption, en titrant « Smoke, un amour de chien à la SPA de Flayosc » . L’activiste Rémi Gaillard s’était saisi du sujet en proposant d’adopter lui-même le chien, de nombreux bénévoles ont appelé à une autre solution, ajoutant que des structures d’accueil spécialisées existent.

« Il y a vraiment des gens malveillants, haineux »

« Je suis halluciné par l’ampleur qu’a pris cet événement. C’est incompréhensible ! Il y a vraiment des gens malveillants, haineux, qui, pour une raison que j’ignore, veulent se mettre en avant ou en veulent à la SPA, sans connaître le dossier », avance le président de la SPA de Flayosc à Var Matin. Nadège Azoulay, ancienne bénévole et membre du collectif, est en larmes. Au téléphone, elle rétorque : « à chaque rassemblement, nous étions calmes et pacifiques, les gendarmes et les journalistes peuvent en témoigner ».

Le président de la SPA de Flayosc justifie auprès de Var matin : « Ce chien-là, il est dangereux de façon imprévisible. Moi, président, je ne donne pas un chien à une famille si c’est une grenade dégoupillée et qu’il peut se passer n’importe quoi, à n’importe quel moment ». Nadege Azoulay pointe de son côté une insuffisance de traitement : « c’est faux, des examens avaient été proposés par un vétérinaire pour de possibles crises d’épilepsie, rien n’a été fait. Un traitement devait lui être administré pendant trois mois, il n’a été testé que quinze jours ! ». Cette dernière réfute le terme d’« imprévisibilité » avancé par le président, « cela faisait presque trois ans qu’il était dans ce refuge, il n’y avait jamais eu d’accident. Ce bénévole n’était pas en mesure de s’occuper de lui, de rentrer dans son box et de lui donner des ordres ».

« C’est faux et mensonger ! », clame une ancienne bénévole

Le président poursuit dans le même média : « C’est abject ce qu’on voit sur les réseaux sociaux (…). Des agents se sont fait insulter, traiter de tous les noms, menacer dans leur voiture… ». Nadège Azoulay, ancienne bénévole, livre une autre version : « C’est faux, on les connait tous, à aucun moment ils n’ont été insultés. On sait, pour les bénévoles qui sont restés, combien c’est dur de travailler dans ces conditions, avec si peu d’agents et autant d’arrêts maladie… On se parle tous, on est solidaires ».

« Ce mois-ci, Smoke a été vu six ou sept fois par les éducateurs. Le chien a été diagnostiqué mordeur par un vétérinaire, puis un vétérinaire comportementaliste. Il a été déclaré dangereux et imprévisible au niveau le plus élevé », avance le président de la SPA dans cette même interview. Nadège Azoulay pointe un élément : « les deux responsables du refuge et le vétérinaire se sont vus avant de faire l’examen du chien. La référente de Smoke, qui elle connait très bien l’animal, a été écartée à ce moment-là, elle était contre l’euthanasie. On aimerait savoir exactement ce qu’il s’est dit lors de cet échange… ».

« Ça ira très loin, il y a beaucoup de dysfonctionnements dans cette SPA »

Concernant la procédure de référé heure par heure, le président de la SPA précise dans les colonnes de Var matin : « On a entendu parler de cette procédure fin juillet ». Nadège Azoulay s’étrangle, « c’est faux et mensonger ! Mon mari est allé leur remettre en main propre au refuge le référé en question, il ne l’a pas « entendu » comme il prétend. Le responsable régional était présent, le directeur général national était également au courant. Ils n’ont pas respecté la décision du tribunal, et ont supposé que les magistrats étaient en vacances, c’est ignoble ». Nadège Azoulay et la dizaine d’autres bénévoles ayant quitté le refuge entendent « poursuivre le combat » : « on ne va rien lâcher, ça ira très loin, ils vont entendre parler de nous longtemps car il y a beaucoup de dysfonctionnements au sein de cette SPA. On montera jusqu’à Paris ».

Prévisions météo

Consultez notre carte et les prévisions de votre ville

MA MÉTÉO
update FIL INFO 24/7

L'app InfOccitanie

Restez connectés

OBTENIR