Sécurité sociale : le gouvernement Barnier projette d’aligner le public sur le privé en allongeant les jours de carence.

Le gouvernement, dirigé par Michel Barnier, a annoncé ce dimanche 27 octobre une série de mesures pour réaliser 5 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Parmi ces propositions, le prolongement des jours de carence dans la fonction publique a été dévoilé, visant à « s’aligner sur le privé » et à atteindre trois jours d’absence non rémunérés, contre un seul actuellement.

Cette décision suscite une vive réaction à gauche et parmi les syndicats représentatifs, qui dénoncent une « injustice » envers les agents publics. En effet, dans le secteur privé, les salariés supportent trois jours de carence avant de pouvoir bénéficier d’une indemnisation par l’assurance-maladie, une mesure imposée par le Code du travail. Actuellement, dans la fonction publique, un seul jour de carence est appliqué depuis 2018, signifiant que les agents malades ne sont payés qu’à partir du deuxième jour d’arrêt.

Le budget de la sécurité sociale en ligne de mire

Le gouvernement justifie cette réforme en s’appuyant sur une étude de l’INSEE, indiquant que l’introduction d’un jour de carence a réduit l’absentéisme de 23 % dans la fonction publique. Toutefois, dans le secteur privé, les mutuelles d’entreprise compensent souvent les jours de carence, un avantage qui n’existe pas dans le public.

Un second amendement vise à limiter la prise en charge de l’arrêt maladie ordinaire en réduisant l’indemnisation à 90 % de la rémunération, au lieu de 100 % actuellement. Cette harmonisation avec le privé est prévue pour générer 1,2 milliard d’euros d’économies par an.

Ces projets seront soumis à l’examen des députés, dont le vote reste incertain. Pour l’exécutif, cette rigueur budgétaire reste cruciale pour atteindre les objectifs économiques fixés.