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Santé : pourquoi la Maison d’Adrien à côté de Cannes est inédite ?

© A la Maison d’Adrien, les enfants sont les héros. Crédit photo : Maison d’Adrien.

La Maison d’Adrien est un havre de paix pour les enfants atteints du cancer. Zoom sur ce centre inédit en France qui accueille nombre de familles en provenance d’Occitanie.

Ce n’est plus un secret. Le bien-être mental joue un rôle propice dans la guérison des enfants atteints du cancer. La Maison d’Adrien est là pour le prouver. Située a Pégomas, à trente minutes de Nice, cette bulle de bonheur accueille les familles pour des séjours de quelques semaines, au cœur d’un complexe riche d’équipements. Les enfants y sont des héros, les décors sont immersifs.

« J’ai épargné pendant 10 ans »

Avec émotion, René Molinès nous dévoile les raisons de ce projet de longue haleine, dont les travaux ont été bouclés en octobre 2023. 3M€ ont été mis sur la table. « J’ai épargné pendant 10 ans et j’ai tout placé dans la pierre », nous confie-t-il. Le projet d’une vie, l’essence d’un combat. Un centre de vacances à s’y méprendre, adoucissant les cœurs dans la rudesse de la maladie. 5700m² de terrain, nichés dans la campagne, au cœur d’un cadre bucolique, entre Cannes et Mandelieu la-Napoule. La Maison d’Adrien est une bouffée d’oxygène.

René Molines est le fondateur de l’association Adrien. Crédit photo : La Maison d’Adrien.

Une bouffée d’oxygène pour les parents

Cet hébergement temporaire non médicalisé est conventionné avec le centre Antoine Lacassagne à Nice. Les enfants sont atteints de cancer divers et font notamment l’objet d’un traitement à la pointe : la protonthérapie. Seuls trois centres en France proposent un parcours de soin pour la prise en charge par protonthérapie. Cette dernière correspond à une forme de radiothérapie ultra précise qui utilise des faisceaux de protons. Elle limite donc les effets secondaires et permet de traiter les tumeurs situées à proximité d’organes très sensibles.

Seuls trois établissements en France

Les établissements se situent à Caen, Paris ou Nice. Les familles venant d’Occitanie n’ont donc d’autre choix que de se diriger à Nice pour se soigner. Ils trouvent refuge à la Maison d’Adrien, dont il ne soupçonnaient pas l’existence. « Ils nous ont accueillis royalement, les petits ont des activités, ils retrouvent le sourire. Je suis seul avec mon fils atteint d’un Sarcome d’Ewing, une tumeur osseuse, ce n’est pas évident », témoigne Gabriel Chiffre, originaire de Béziers, terminant un séjour de six semaines à la Maison d’Adrien.

A la Maison d’Adrien, les enfants voyagent avec la fiction. Crédit photo : La Maison d’Adrien

La Maison d’Adrien tient racine dans l’histoire meurtrie de son fondateur, dans les plaies de son âme. Son fils Adrien – de qui la maison héritera le nom – a succombé à une maladie orpheline incurable : l’hypertension artérielle pulmonaire primitive (HTAPP). A l’annonce de la nouvelle, c’est l’hécatombe. Le cofondateur de l’association Adrien en 2005, se souvient avec douleur : « des maisons pour accueillir les parents, cela n’existait pas en 2021, il a fallu que je paye l’hôtel pour accompagner mon fils, c’était très couteux. »

« Les enfants retrouvent le sourire »

D’autres maisons existaient, sur un modèle different ou pour un public senior : « vous veniez pour une certaine durée et après, vous étiez à la rue ». La Maison d’Adrien refuse cette idée : « on ne prend pas de nouvelles familles si l’on n’est pas certain que les soins sont terminés ». Ici, l’hébergement est pris en charge par la Sécurité sociale, dans le cadre de la convention avec l’hôpital Lacassagne. « Certains faisaient des cagnottes pour pouvoir être hébergés et accompagner leur enfant, ils ne savaient pas que nous existions ! », déplore Monsieur Molinès qui tente de faire connaitre la Maison d’Adrien par tous les moyens.

Les enfants ont pléthore d’activités. Crédit photo : La maison d’Adrien

Yannick Noah, Gad Elmaleh, Didier Deschamps

Yannick Noah, Gad Elmaleh, Didier Deschamps ont déjà foulé le sol de la Maison. « J’aimerais bien que Julien Doré vienne chez nous », nous confie l’intéressé. Ici, les familles viennent, soit dans le cadre d’un parcours santé (gratuitement), soit « en répit », à raison d’un forfait de 80 euros par jour pour une famille de quatre personnes. Les enfants accueillis sont atteints de maladies diverses ou en situation de handicap. Depuis le mois d’avril 2024, plus de 300 nuitées ont été comptabilisées, huit chambres de prises sur dix.

Des chambres pour 4 personnes

Les familles y trouvent 10 appartements de 22m², un grand lit pour deux personnes, un lit superposé, une salle de bain et un réfectoire pour se concocter de quoi manger. Les chambres portent le nom d’enfants emportés par la maladie, « des êtres de lumière qui se sont battus courageusement ». Le tenancier précise : « Les familles ont la charge de faire les courses, en raison des précautions d’allergie ».

« Il nous faut trouver des mécènes »

René Molinès est à la tête d’une grosse machine à 80 000 euros de frais de fonctionnement par an. « Il nous faut trouver des mécènes pour pérenniser cette maison du bonheur », appelle-t-il de ses vœux. « Ceux qui sont conventionnés viennent sauver leurs enfants, l’environnement est indispensable pour les aider au combat », abonde-t-il. René Molinès est par ailleurs en quête d’un fournisseur de panneaux solaires pour une développer une énergie propre.

Dinosaures en vue ! Crédit photo : La Maison d’Adrien

« Les parents de René Molines aident beaucoup, on ne manque de rien », rend hommage Gabriel Chiffre. Et de lister les équipements : babyfoot, terrain de boules, ping-pong, salle d’arcade, billard, city stade… Pas de quoi s’ennuyer ! « Ils organisent également des activités, des visites dans les grottes, un test de casque virtuel, etc… », détaille le pensionnaire. Quant aux infirmières qui passent tous les jours pour des perfusions par exemple : « elles sont très gentilles, très à l’écoute ». Cerise sur le gâteau : « ici, les accompagnants ne paient pas, ce n’est pas le cas dans d’autres maisons… ».

Babyfoot, terrain de boule, ping-pong, salle d’arcade

Sans compter les trajets quotidiens en taxi jusqu’au centre hospitalier, entièrement pris en charge par la Sécurité sociale. A partir du 1er septembre prochain, René Molinès deviendra directeur du centre. Le policier municipal devra rendre le tablier pour une présence en continue à la Maison d’Adrien. Il s’y adonnera au jardinage, à la comptabilité, aux relations publiques, au ménage et bien plus encore. Le combat d’une vie. On lui dit merci. Plus d’informations, cliquez ici. La maison d’Adrien : 1480 Rte de la Fènerie, 06580 Pégomas ; 06 67 33 72 95.

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