Doit-on opérer une différence entre l’homme que fut l’abbé Pierre et l’utilité sociale de la fondation éponyme ?
Déjà plus de vingt témoignages de femmes victimes présumées d’agressions sexuelles entre les années 1950 et la mort en 2007 de l’abbé Pierre. La figure emblématique de la lutte sociale a longtemps été la personnalité préférée des Français. Dernièrement, c’est au tour de la cellule investigation de Radio France de révéler des courriers menaçants signés de la main même du fondateur d’Emmaüs.
Paris est passé à l’acte
La question se pose des places et autres boulevards dans les communes de France portant le nom de l’abbé Pierre. Doivent-elles être débaptisées ? À Perpignan, une avenue porte le nom de l’abbé Pierre. Sur 800 mètres, entre deux ronds-points elle relie le boulevard Saint-Assiscle à l’avenue Torreilles et longe une large piste cyclable.
« Rien n’est encore décidé »
Contactée par nos confrères de France 3, la municipalité a réagi : « Une réflexion est en cours après les accusations contre l’abbé Pierre mais rien n’est encore décidé ou acté. Il est toutefois envisageable de rebaptiser cette avenue à l’avenir. » La Ville de Paris a, quant à elle, pris les devants et annonce débaptiser les « jardins Abbé-Pierre » après de nouvelles révélations. Sylvie Chamvoux, directrice de la fondation de l’abbé Pierre à Montpellier, confiait à nos confrères de la Gazette de Montpellier qu’il « était trop tôt pour évoquer les conséquences et parler d’un éventuel changement de nom ».