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Occitanie : projet Anymal, politique, vidéos, où en est Rémi Gaillard ?

En 2017, Rémi Gaillard, que l’on ne présente plus, a lancé « Anymal » pour le bien-être des animaux.
Après plusieurs années et sa rencontre avec Carole Delga, Présidente de Région qui s’est engagée à le soutenir, où en-est le projet ?
Si l’endroit est encore tenu secret, nos équipes ont été invitées sur la propriété pour suivre l’avancement des travaux.
À cette occasion, Rémi Gaillard a accepté de répondre à toutes nos questions : animaux, politique, vidéos, tout y passe.

Élagage sur la propriété : Rémi et un bénévole.

«Un colibri parmi d’autres»

Le projet Anymal avance à un rythme convenable selon vous ?
Il y a un proverbe chinois qui dit “Ne vous inquiétez pas d’avancer lentement, inquiétez vous seulement si vous êtes arrêté.” Je suis désolé de vous le dire encore, je suis chinois.

Vous voulez dire que ça avance petit à petit ?
Tu connais la légende du colibri ?

Non, c’est quoi la légende du colibri ?
Le colibri est un petit oiseau. Un jour, il y a eu un grand incendie de forêt. Les animaux terrifiés, observaient impuissants. Seul le colibri allait chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur les flammes. Le tatou lui dit : « Colibri, tu fais quoi ? C’est pas avec des gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Le colibri répondit : « Je sais, mais je fais ma part. »

Vous êtes le colibri de Montpellier ?
Un colibri parmi d’autres. Après, vous savez, il n’y a plus de forêt à Montpellier.

C’est-à-dire ?
Comme je l’ai déjà dit sur les réseaux, je trouve dommage de connaître le nouveau maire uniquement pour avoir empoté quelques arbres au centre-ville, alors qu’il défend aussi un projet routier qui détruit une forêt de 70 hectares et plus de cent espèces protégées.

Puisque vous évoquez Michaël Delafosse, un jour il a dit : « Il fait quoi Rémi Gaillard pour les gens ? »

Pourquoi, il fait quoi lui ? Il utilise notre argent pour subventionner son projet de démolir la ville, il sponsorise ses propres publications sur Facebook, il se verse des salaires cumulés de Maire et Président de Métropole ?
Moi, j’ai fait des vidéos qui sont gratos sur le net. Et, je n’ai pas utilisé l’argent des montpelliérains pour me faire élire.

Vous pensez quoi de la politique de Michaël Delafosse concernant les animaux ?
Lors de la campagne des municipales 2020, il s’est positionné « contre la corrida ». Une fois élu, il a déclaré qu’il voterait contre l’abolition de la corrida. Ça en dit long sur sa moralité et sa crédibilité.
Il a quand même quelque chose d’animal en lui, il est le perroquet de Macron !

En 2020, le Parti Animaliste s’est pourtant allié sous sa bannière « Montpellier Unie » ?
Oui, je le disais déjà en 2020 : dans animaliste, il y a liste. Moi je suis animal.
Je ne suis pas sur la liste du maire-tartuffe et je ne perçois aucune indemnité d’élu. D’ailleurs, je n’ai fini sur aucune liste au second tour des élections.

«Au lieu de sauver des animaux, je vais devoir sauver la banque»

Si on doit comprendre que la ville de Montpellier n’aide pas le projet Anymal, avez-vous des partenaires qui vous accompagnent ? Des soutiens financiers, logistiques et humains ?
En 2022, je me suis tourné vers des investisseurs privés. Parmi eux, Philippe Ginestet, président du groupe GIFI et ami des animaux. Il est d’une aide précieuse. Et vous savez, dépendre uniquement des politiques ne serait pas une idée de génie.

La Région Occitanie s’est engagée à soutenir votre projet. C’est toujours le cas ?
Chirac disait « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ». Heureusement, Carole Delga, elle, a dit « La confiance ne se bâtit jamais sur des promesses mais sur des actes concrets et des moyens »…

Comme on peut le constater, les travaux d’aménagement sont importants.
En 2023, Anymal a emprunté pour acquérir une propriété sur 2 hectares. Et je suis personnellement impliqué dans le contrat de prêt avec la banque. C’est-à-dire que si l’association ne peut pas payer les mensualités de remboursement de crédit, au lieu de sauver des animaux, je vais devoir sauver la banque.
Alors, même si nous avons engagé des travaux pour construire des enclos, la priorité c’est la sérénité. Et la sérénité a un prix.
Heureusement, en attendant, des amis participent aux travaux. C’est parfois dangereux, mais c’est gratuit ! Cet été, ça s’est joué à 2 centimètres que je ne prenne pas un arbre sur la tête.

«Passer sa vie à raconter ce que font les autres, c’est beaucoup plus facile que de faire…»

Quelles sont les prochaines étapes du projet ?
Finir la construction des premiers enclos.
Et continuer de trouver des investisseurs privés pour, notamment, m’épargner les leçons des autres, dont beaucoup de journalistes. Je suis d’accord avec Bernard Tapie ; passer sa vie à raconter ce que font les autres, c’est beaucoup plus facile que de faire. Quand on fait, on fait des fautes, on fait des choses biens ou moins bien, c’est le lot de tous les gens qui font des choses. Si je passais ma vie à les raconter, j’aurais toujours raison.

Vous visez des journalistes en particulier ?
Certains médias, qui font la propagande du maire de Montpellier, se demandent, par exemple, où est l’argent récolté du festival. Voilà, il y à ceux qui font des choses et il y a ceux qui racontent…
Le festival Anymal est avant tout une fête, c’est de la communication aussi. Voir Shaka Ponk, Bigflo et Oli, Alpha Blondy ou encore Tryo pour 20€, parfois le même soir, c’est un cadeau.
Puis organiser un festival de cette ampleur, c’est un pari risqué, c’est des centaines de milliers d’euros investis : en 2019, la location de l’Arena + les frais de salle c’est plus de 80.000€. Monter les plateaux ou affréter un avion de ligne pendant les grèves, ça ne se paye pas en croquettes. Accueillir les artistes, payer les agents de sécurité, les techniciens, les frais d’hébergement, tu fais comment ? Tu payes en pâté pour chien ? Tu ne peux même pas compter sur la recette des buvettes qui est gérée par des prestataires de services.
Bref, moi je continue de faire ma part, je suis un colibri.

«Le festival Anymal n’est pas un business, c’est un moment de vie»

Organiser un festival Anymal ça représente combien ?
J’ai pas les chiffres en tête. Je me souviens de 2019 : 270.000€ environ.
Puis ça représente des mois de préparation surtout. Et quand le mouvement des Gilets Jaunes bloquent l’accès en 2018, quand la plus grande manifestation en France depuis l’élection d’Emmanuel Macron tombe le jour J en 2019, ça coûte toujours plus.
Ces infos devraient plaire à La Gazette de Montpellier et à tous les troufions du maire. N’oubliez pas de transmettre.

Depuis 2017, le festival a rapporté combien d’argent à l’association ?
J’ai pas envie de dire des conneries, mais de quoi construire un ou deux enclos peut être. Après, je le redis, le festival Anymal n’est pas un business, c’est un moment de vie. Ça rapporte bien plus que de l’argent. Beaucoup de festivals sont incroyables, un seul est de légende.

Le dernier festival date de 2019, est-ce que la légende s’est arrêtée là ?
Après les années de Covid, j’ai imaginé un format différent. Pas facile à mettre en place, mais la grandeur provient de la difficulté. Si le festival revient ce sera grand.

« Le projet n’est pas de devenir une SPA »

À quand les premiers animaux sur la propriété ?
Il y a déjà des renards, des écureuils, des rapaces ici. J’ai vu des cerfs aussi. Et ça donne d’autres idées comme protéger la nature de proximité. L’association pourrait recueillir des animaux sauvages en détresse, les soigner et les relâcher. Si c’est illégal de soigner un animal classé nuisible, moi je trouve ça utile. J’ai fait l’expérience avec l’association Goupil en 2020.

À partir de quand ce sera ouvert au public ?
Le projet n’est pas de devenir une SPA ou Disneyland. Anymal s’inspire du refuge La Mare Auzou de la Fondation Brigitte Bardot. Leur devise : « Ni boxes, ni cages pour nos protégés ». Aucune euthanasie n’est pratiquée : chaque animal est soit adopté, soit pris en charge jusqu’à la fin de sa vie.

Janvier 2024, le projet Anymal avance

Il y a combien d’adhérents Anymal ?
Il n’y a pas d’adhérent Anymal. En général, les adhérents payent une cotisation périodique. Et si c’est vrai que ça peut rapporter beaucoup, moi je crois que ça peut rapporter des emmerdes. S’il y a des adhérents, les petits journalistes du maire vont sortir un petit article du style « les adhérents se questionnent sur l’utilisation des cotisations ». Ces gens-là ils sont capables de tout. Pour une petite subvention en plus, un petit poste en plus…

Vous faîtes allusion à La Gazette qui a fabriqué des fake news concernant le projet Anymal ?
Moi, j’aimerai bien savoir qui subventionne ce genre de propagande. Combien donne la ville et la Métropole de Montpellier ? Est-ce que pour le maire actuel, les lecteurs sont plutôt des électeurs ?
Puis, est-ce que ma proposition de stopper les publicités de la ville, subvention déguisée, dans les médias politiques, fait chier mou certains rédacteurs en chef ? Visiblement oui !
Je vais vous faire une confidence. Dans l’entre-deux-tours des municipales, Delafosse a souhaité me rencontrer. Je l’ai vu à l’Hotel de Région. Je lui ai demandé, s’il était élu, d’arrêter de subventionner La Gazette. À l’époque, La Gazette lustrait Philippe Saurel qui était au pouvoir. Delafosse a accepté. Une fois élu, La Gazette s’est mis à lustrer Delafosse…

S’il a accepté, comment se fait-il que vous n’ayez pas trouvé un accord ?
J’ai vite compris qu’il était un politique, au sens fourbe du terme, un politique qui promet. La suite m’a donné raison.

Vous subissez des pressions pour votre engagement ? Des menaces ?
Quand le cabinet de Delafosse me menace de mort, pourquoi la presse locale n’en parle pas ? Les subventions ça sert à quoi ? À acheter les médias ?

Rémi Gaillard menacé de mort ?

«Pour ceux qui pensent que je suis con, je ne suis pas encore au max. Je pense l’être en 2026»

Votre dernière vidéo postée sur Youtube est énigmatique, on vous voit enterrer les logos de tous les réseaux sociaux. Est-ce que cela signifie que vous arrêtez les vidéos pour vous consacrer 100% aux animaux ?
Il faut toujours connaître les limites du possible. Pas pour s’arrêter, mais pour tenter l’impossible dans les meilleures conditions.

Vous aimez rester énigmatique. Parce que vous n’êtes sûr de rien ?
N’oubliez pas, il y a le feu, c’est le grand incendie. Et moi je ne suis qu’un colibri, je fais de mon mieux, je fais ma part.

Vous pensez vous représenter aux prochaines Municipales de Montpellier ?
Je l’ai dit aux dernières élections, «pour ceux qui pensent que je suis con, je ne suis pas encore au max». Je pense l’être en 2026. Peut-être en 2027… ou en 2028. (Il se lève et s’en va)

En 2027 ou 2028, c’est à dire ?
Je suis un colibri.

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