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Occitanie : « l’eau du Rhône pourrait alimenter Perpignan », Fabrice Verdier, BRL

© Occitanie : « l’eau du Rhône pourrait alimenter Perpignan », Fabrice Verdier, BRL. Crédit photo : Linda Mansouri .

Et si l’eau du Rhône était acheminée vers Perpignan et les Pyrénées-Orientales, victimes d’une sècheresse redoutable ? Décryptage avec Fabrice Verdier, président de BRL, Compagnie Bas-Rhône Languedoc.

InfOccitanie : le programme Aqua Domitia est porté par la Région Occitanie, qui en a confié la réalisation à BRL, concessionnaire du Réseau Hydraulique Régional. Quels en sont les contours ?

Fabrice Verdier : Il s’agit d’un projet d’extension hydraulique régional d’une longueur de 140 km, de Montpellier, jusqu’au Biterrois et au Narbonnais. Le transfert d’eau est de l’ordre de 2,5 m3 / seconde, soit 12 millions de m3 par an. Il reste un surpresseur à réaliser et deux maillons à poursuivre, le maillon minervois dans l’Aude, et le maillon au nord de Montpellier dans l’Hérault. 40M€ de réseaux secondaires hydroagricoles ont été réalisés pour près de 6 000 d’hectares équipés à l’irrigation à terme. Nous sommes à 80 % de l’objectif de réalisation pour un coût total du projet de 220M€.

Quelles sont les utilisations de cette eau prélevée ?

Le projet, lancé il y a 12 ans, vise à sécuriser durablement l’accès à l’eau des territoires dans un contexte démographique à la hausse. Il vise également à permettre à l’agriculture régionale de s’adapter face aux enjeux climatiques. Cette eau transférée servira à 40% pour l’agriculture, à 40% pour l’eau potable, et viendra pour 20% se substituer et soulager les ressources locales, le Canal du midi dans l’Aude et l’Orb, ainsi que la nappe astienne.

Quels sont les financeurs ?

Sur les opérations réalisées entre 2016 et 2022, la Région est financeur à hauteur de 50% (90M€), le Département de l’Hérault à hauteur de 14% (26M€), le Département de l’Aude à hauteur de 6% (11,4M€), l’Agence de l’eau à hauteur de 12% (21,7M€). Viennent ensuite les agglomérations de Montpellier, Sète, Hérault méditerranée, Béziers et Carcassonne, à hauteur de 5% (9,3M€). BRL finance à hauteur de 14%, soit 26,7M€.

Projet Aqua domitia. DR Brl
Pourquoi la Région lance-t-elle des études pour une extension jusqu’aux Pyrénées-Orientales ?

Carole Delga (présidente de la Région Occitanie, ndlr), mène une stratégie de l’eau très volontariste sur les deux territoires à l’Est et à l’Ouest, à travers les deux opérateurs que sont BRL et la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). La présidente a acté le principe d’une étude sur l’extension du réseau hydraulique régional pour contribuer à l’approvisionnement en eau des Pyrénées-Orientales, en l’articulant avec les projet locaux actuels. La Catalogne du nord en France et la Catalogne du sud vivent une sècheresse depuis quasiment trois ans, très impactante pour l’économie au sens large du terme. La pluviométrie a considérablement diminué et les températures se rapprochent de celles du Maroc.

Quels seront les prélèvements dans le Rhône ?

L’écoulement total annuel du Rhône à Beaucaire, et donc à la mer, est de 55 milliards de m3. Le volume prélevé par BRL représente 0,3% à l’année. Je rappelle que le projet Aqua domitia représente 12 millions de m3 par an maximum. Le débit maximum que l’on a prélevé est inférieur à 14 m3 / seconde. Dans les scénarios les plus ambitieux, on ne prélèverait même pas la moitié des autorisations données par l’Etat de 75 m3 / seconde. Nous avons une très grande marge de manœuvre que nous ne souhaitons pas utiliser à son maximum. Le débit du Rhône évoluera, nous restons dans une extrême prudence.

Quel agenda ?

Le projet ne pourra se faire avant un horizon de dix ans. Une étude sera lancée au second semestre 2024 qui s’échelonnera sur 2024 et 2025. Si l’étude est concluante, elle laissera place à une enquête publique sur 2026 / 2027. Sans compter les études de faisabilité technique, juridique, de maitrise foncière, et liées au tracé de l’extension. Nous allons réfléchir a bénéficier de la dynamique lancée sur la ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) pour occuper les mêmes emprises foncières. L’étude définira également le coût que devra supporter le futur abonné du réseau.

D’autres alternatives n’existent-elles pas pour une utilisation raisonnée de l’eau ?

L’étude ne nous empêchera pas de réfléchir à d’autres solutions locales. Je pense à la réutilisation des eaux usées, aux retenues collinaires, aux exploitations agricoles moins gourmandes en eau… BRL ne constitue pas la solution avec ce projet, mais une solution parmi d’autres. L’avantage est d’être durable, la ressource du Rhône reste abondante. Quoi qu’il en soit, une économie sans eau n’existe pas, puisse-t-elle être économe.

Le tuyau Aqua domitia pourra-t-il un jour s’étirer jusqu’à Barcelone ?

La réflexion doit se mener d’Etat à Etat. Il est certain que plus vous mutualisez, plus vous partagez les coûts d’investissement, et moins ils pèsent sur les utilisateurs.

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