Occitanie : le littoral face aux risques liés à la mer et aux inondations

Le littoral méditerranéen est un espace de fortes tensions socio-environnementales qui compte près de 3,3 millions d’habitants. 
© Linda Mansouri. Plage du Grau-du-Roi.

La Cour des comptes vient de publier un rapport sur l’aménagement du littoral méditerranéen face aux risques liés à la mer et aux inondations. Ce rapport est issu d’une enquête menée par les trois chambres régionales des comptes de Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie. Ce rapport souligne combien ce littoral est menacé et révèle que l’action publique n’est pas à la hauteur des enjeux de vulnérabilité des populations et des bâtiments.

Les projections d’indemnisation en hausse exponentielle

« À court terme, sur la période 2020-2050, la charge annuelle d’indemnisation projetée des départements littoraux méditerranéens s’établirait à 485 M€ pour les seuls risques inondations (hors submersion marine) », indique la Chambre dans son rapport.

Une prise de conscience trop faible des collectivités

Les collectivités « n’ont pas encore pris la pleine mesure des conséquences de l’exposition de leurs territoires aux risques liés à la mer et aux inondations, mais aussi à la mobilité du trait de côte », peut-on lire dans le rapport. Les collectivités les plus engagées se heurtent rapidement à une insuffisance des moyens à disposition. L’enquête examine notamment la capacité des acteurs publics locaux à adapter leur intervention, à court, moyen et long termes.

Aménagements concentré sur des zones exposées

« Le développement du littoral méditerranéen est largement assis sur l’économie maritime et les attraits du bord de mer. Il attire les touristes dans une zone géographique qui rassemble déjà la majeure partie des populations régionales« , contextualise la Cour des comptes. Outre les fortes pressions qui s’exercent sur des milieux naturels fragiles, elles ont pour effet de concentrer les aménagements sur des zones déjà exposées aux risques littoraux et aux inondations.

L’impact sur les bâtiments, réseaux, populations…

Et le rapport de pointer : « Le sentiment d’exposition à la menace des habitants du littoral, comme parfois celui des élus, reste insuffisant. De même, l’évaluation du coût de l’impact de ces périls sur les bâtiments, réseaux, infrastructures, populations et de ses répercussions économiques demeure imprécise.

Quelques préconisations

« Les collectivités locales doivent combler le retard dans la mise en œuvre de stratégies de gestion intégrée du trait de côte et proposer des mesures d’adaptation, de défense et de recomposition, y compris par la relocalisation d’équipements publics », préconise la Chambre. Laquelle précise que l’État doit être impliqué dans une vision régionale ou interrégionale des problématiques.

La taxe GEMAPI

Le financement des mesures d’adaptation pourrait être soutenu par l’utilisation de la taxe sur la gestion des milieux aquatiques (Gemapi), indique la Cour des comptes. Mais également l’augmentation des ressources liées à l’occupation du bord de mer. Enfin, des établissements fonciers spécifiques pourraient « porter les mesures de recomposition spatiale avec un financement mixte, associant solidarité nationale, locale et utilisation du littoral ».

Un plan d’action en Occitanie

Une initiative récente de la région Occitanie, fin 2023, mérite toutefois d’être soulignée, puisque celle-ci s’est associée à l’État et à la Banque des territoires afin d’accompagner, par un plan d’action, les collectivités dans la mise en œuvre de stratégies locales d’organisation du littoral. « Le refus d’un grand nombre de communes de transférer aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) la compétence « urbanisme » ne favorise pas une vision des enjeux au niveau adéquat. De fait, les documents d’urbanisme continuent souvent d’ignorer les risques », note toutefois la Cour des comptes.

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