« J’apprends, par une parente d’élève indignée, dont la fille est scolarisée en terminale, que le 13 octobre prochain, Camille Juan, ex-torero devrait ‘présenter sa passion’ entre 13h30 et 15h50 à l’Institut d’Alzon à Nîmes », s’indigne Claire Starozinski, fondatrice et présidente de L’Alliance Anticorrida.
Une rencontre prévue le 13 octobre prochain
Ni une ni deux, la militante envoie un message à la direction de d’Alzon : « Outre que les terminales, ce jour-là, ont des options importantes comme spécialité de mathématiques, le professeur d’Espagnol impose leur présence à cette intervention sur un sujet hautement polémique. Mais surtout, on note qu’aucune contradiction ne pourra être apportée et ce, en violation de la déontologie qui devrait être celle d’un enseignant ».
L’Alliance Anticorrida dénonce un « conditionnement »
Pour appuyer son argumentaire, Claire Starozinski invoque une circulaire du ministre de l’Éducation nationale qu’elle s’est procurée, précisant, qu’ « Il n’est pas dans le rôle de l’Éducation nationale d’assurer la promotion de la corrida auprès des enfants », et qui demande au recteur de [s]’«assurer que les opérations menées dans les établissements scolaires autour de la corrida soient exemptes de tout prosélytisme et qu’elles puissent réunir les associations œuvrant dans ce champ ».
D’Alzon insiste sur le caractère facultatif
Aussitôt interpellé à ce sujet, l’Institut d’Alzon, par la voix de François Dufour, directeur-adjoint du lycée, réplique : « Soyez rassurée, l’intervention de M. Camille Juan qui ne répond en rien à un objectif prosélyte sera réservée aux seuls élèves intéressés et volontaires. Il va de soi que les élèves qui ont cours sur ce créneau assisteront à leur temps d’enseignement en priorité ». Une réponse qui ne convainc pas la présidente : « Je trouve cela particulièrement inapproprié. Curieusement, dès lors que je les interpelle, l’intervention passe d’obligatoire, comme me l’a informée le parent d’élève par message, à facultative ! ».
« Ce genre de rencontre est toujours du fait des professeurs d’espagnol »
La même fustige une nouvelle fois l’absence de contradictoire : « en terminale, on apprend à faire une dissertation. Il y a toujours la thèse, l’antithèse et la synthèse. Là, il n’y a que la thèse », pointant du doigt les personnes à l’initiative : « ce genre de rencontre est toujours du fait des professeurs d’espagnol par ailleurs. Qu’ils aiment la corrida, cela les regarde, mais qu’ils s’octroient le droit de faire du prosélytisme est scandaleux ». Claire Starozinski est invitée le 6 novembre prochain au lycée de la CCI, au sujet de « l’animal être sensible ». « Heureusement, tous les lycées nîmois ne sont pas comme d’Alzon ! », assène la militante.