Nîmes : quelle stratégie touristique ? Réponse avec Xavier Douais

© Rencontre avec Xavier Douais, adjoint en charge du Tourisme à Nimes. Crédit photo : Linda Mansouri .

Xavier Douais, adjoint en charge du Tourisme, fait un point d’étape sur la fréquentation estivale de Nîmes.

InfOccitanie : sur quels outils repose le calcul de la fréquentation touristique à Nîmes ?

Xavier Douais : nous avons des cellules photos à l’entrée de l’office de tourisme qui nous indiquent le trafic. Nous travaillons également avec l’opérateur Flux vision émanant d’Orange. A partir des cartes SIM présentes sur un périmètre défini, en l’occurrence Nîmes, on peut comptabiliser le nombre de personnes présentes, savoir si elles restent moins de deux heures, toute la journée, si elles dorment chez nous et surtout d’où elles viennent.

Quelle est la stratégie touristique de Nîmes ?

Nous avons une stratégie d’étirement de la saison, voire même d’absence de saison. D’où l’ambition du maire de construire le Palais des congrès pour développer le tourisme d’affaires toute l’année. Sur le premier semestre 2024, nous notons une augmentation des visiteurs en journée de 3,54% par rapport à 2023. +4,13% en ce qui concerne le nombre de nuitées. Globalement, nous avons un premier semestre qui est bon.

Quel est le pouls du tourisme en juillet ?

On conserve une stabilité générale de la fréquentation en journée avec une légère hausse de 0,27%, presque identique à juillet 2023. On note une progression plus importante du nombre de nuitées : +2,53%. Concernant la typologie, la fréquentation de la clientèle française en journée diminue de 7,24%.

Comment expliquez-vous cette baisse des touristes français ?

Je pense que les JO à Paris sont un aspirateur à touristes. Une fois les JO terminés, les touristes reviendront après le 15 août, les tarifs seront plus bas. Comme le littoral souffre beaucoup, les excursionnistes qui viennent habituellement du Grau-du-Roi, de la Grande-Motte, de Palavas, ne sont pas venus à Nîmes. Puis je vais faire de la macro, pour moi, c’est en lien avec les dernières législatives.

Qu’en est-il des étrangers ?

On assiste à une nette augmentation de la clientèle étrangère, +15% de fréquentation en journée, +4,76% de nuitées par rapport à juillet 2023. USA, Espagne, Allemagne est le trio de tête. On peut y voir le penchant pour les JO, certains touristes n’hésitent pas à se promener sur le territoire. Et puis ce sont les premiers résultats de l’inscription de la Maison Carrée au patrimoine mondial de l’Unesco, qui intéresse la clientèle américaine par exemple.

Que faites-vous pour attirer la clientèle asiatique ?

On fait de la promotion sur les marchés de la Chine, du Japon, de la Corée et de Taïwan depuis 2017, avec une responsable promotion qui s’y rend chaque année. Du reste, nous nous rendons également avec Atout France aux salons qui ont lieu aux Etats-Unis et au Canada pour rencontrer les tours opérateurs, les agences de voyage, la presse… Si le New York Times s’intéresse à Nîmes en 2023, ce n’est pas tombée de nulle part.

Quelles sont les projections ?

Grace à l’Observatoire mis en place au sein de l’office de tourisme, nous pouvons analyser les réservations de nuitées marchandes à venir. On assiste jusqu’au 12 août, peu ou prou la fin des JO, à une stabilité des réservations. A partir du 12 août, les réservations augmenteraient de 15% en comparaison avec 2023. Cela peut correspondre au positionnement diffèrent des prix pratiqués dans le secteur, à compter de mi-août.

Quel est le budget de la Ville consacré à la promotion touristique ?

Autour de 200 000 euros par an. Cela englobe les actions de communication autour de la destination, les actions digitales, l’évènementiel, l’accueil des tours opérateurs, des journalistes… Cela ne se fait pas partout, mais je précise que monsieur le maire tient à ce que la totalité des taxes de séjour collectées soit reversée pour les missions touristiques de la ville. Toutes les villes ne le font pas.

Le Palais des Congrès souffre de beaucoup d’attaques de l’opposition : surdimensionnement, coût exorbitant, projet dépassé de temps… Qu’avez-vous à y répondre ?

Je suis d’accord avec rien de ce vous venez de dire. Le tourisme d’affaire est loin d’être mort ou d’être moribond comme j’ai pu l’entendre. Le projet nîmois s’inscrit parfaitement dans la nouvelle tendance d’affaires. Il y a beaucoup d’inepties et de fausses informations dans ce que l’on peut entendre…

Avez-vous des synergies avec les autres offices de tourisme du sud ?

Nous travaillons avec le groupement des sites Unesco de Provence, dans le but de faire inscrire la Maison carrée dans les tours opérateurs. Ce regroupement va de la Grotte Chauvet jusqu’à La Cité radieuse – Le Corbusier à Marseille. Nous sommes au milieu avec la romanité. Nous avons une formidable histoire à raconter à nos visiteurs !

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