Après plusieurs années d’enquête et de rebondissements judiciaires, un médecin est renvoyé devant la Cour d’assises du Gard . En effet, il est accusé d’avoir commis trois viols aggravés en vue de l’abus de l’autorité conférée par sa fonction. Après avoir procédé au tirage au sort des jurés, dont certains ont été récusés par la défense, la présidente a procédé à la lecture des faits reprochés au médecin, désormais à la retraite.
Trois victimes, des faits similaires
Trois femmes ont déposé plainte contre lui, l’accusant de pénétration digitale et d’un acte de sodomie pour l’une d’elles. La première plainte remonte à 2004. Une patiente, venue consulter pour des douleurs lombaires, affirme que le médecin l’aurait massée sans gants avant de la pénétrer digitalement pendant une quinzaine de minutes. Le praticien a toujours maintenu avoir effectué un geste médical. La plainte ayant été classée sans suite, les investigations ont cessé … jusqu’à une deuxième dénonciation en 2010. En effet, une seconde patiente dépose plainte pour des faits similaires. Un juge d’instruction est alors saisi pour les deux dossiers.
Une affaire d’extorsion révèle une troisième victime
En 2013, le médecin dépose plainte à son tour, cette fois pour extorsion. L’enquête met en cause un couple ayant reçu plusieurs milliers d’euros de sa part. La femme du couple s’explique. Lors d’une consultation, le médecin l’aurait pénétrée par voie anale. Il aurait, par la suite, fait plusieurs chèques à cette femme afin de la dissuader de déposer plainte contre lui. Le couple sera finalement condamné pour escroquerie, mais cette procédure aura donc permis de révéler l’existence d’une troisième victime présumée.
La Cour d’assises du Gard devra examiner ces accusations au cours d’un procès public, une décision portée par la volonté des femmes concernées. « Les femmes se sont battues pour que cette publicité soit réelle et effective », souligne Maître Khadija, ancienne bâtonnière du barreau de Nîmes.