Nîmes : nouvelle prison, « nous déposerons l’autorisation environnementale très bientôt », Gérald Darmanin

Gérald Darmanin était en déplacement à Nîmes ce mardi. Le ministre de la Justice s'est rendu au tribunal judiciaire ce matin pour un échange avec les magistrats avant d'inaugurer un nouveau bâtiment à la maison d'arrêt de Nîmes. 
© Linda Mansouri / infOccitanie. Gérald Darmanin, ministre de la Justice. .

Le protocole était strict, les téléphones de certaines rédactions initialement non autorisés. Ce n’est qu’après moult négociations auprès de l’administration pénitentiaire que les smartphones ont pu être dégainés afin de filmer les réponses du garde des Sceaux lors de la séquence des micros tendus. La communication était quelque peu cadenassée autour de la prison de Nimes ce mardi 19 août, figurant tristement dans le haut du classement des plus surpeuplées de France.

Tribunal judiciaire, puis maison d’arrêt

Avant cela, c’est au tribunal judiciaire que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a été accueilli, en présence de Cécile Gensac, la procureure de la République de Nîmes, Richard Schieven, l’adjoint à la sécurité à la mairie de Nîmes, Franck Proust, le président de la Métropole, Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard et Pascale Bordes, députée RN de la 3e circonscription du Gard. Le ministre a notamment échangé avec les magistrats.

« Je suis fils d’une femme de ménage »

Ce mardi après-midi, la visite s’est poursuivie au pas de course au centre pénitentiaire de Nîmes pour l’inauguration du nouveau bâtiment de détention qui jouxte l’actuelle maison d’arrêt de Nîmes. Il accueillera 150 détenus supplémentaires avec un transfert qui débutera dès demain. A noter, la venue du ministre avait été décalée en raison de la découverte d’une « table de massage » au sein de la prison. Le ministre avait demandé à ce qu’elle soit transférée aux agents pénitentiaires. 

Table de massage ou table de formation ?

La fonction de cette table avait nourri les divergences, un temps qualifiée de « table de soins dédiée à la formation esthétique ». Le ministre clarifie : « vous savez, je suis élu local, fils d’une femme de ménage, on m’a appris à parler français. Une table on s’allonge et on peut avoir des soins, cela s’appelle une table de massage, je ne pense pas que c’est en mettant cette table qu’on respecte la victime, ni la société ». Lequel liste aussitôt des dysfonctionnements : « je vois des agents pénitentiaires fatigués, en sous-nombre, des prisons l’on trouve des téléphones, de la drogue, des couteaux en céramique… La moitié des peines de prison ne sont pas exécutées dans notre pays ».

Des « tensions, des conditions de travail dégradées, une insécurité »

Reste que l’enjeu nîmois numéro un réside dans la surpopulation carcérale. Les agents pénitentiaires affiliés au syndicat UFAP à la maison d’arrêt de Nîmes ne cessent de monter au créneau pour dénoncer la problématique, réclamant une solution pérenne pour désengorger l’établissement. Le syndicat UFAP UNSa Justice de la maison d’arrêt de Nîmes s’est déjà mobilisé dans le passé. En mars 2025 par exemple, 484 détenus étaient recensés pour 180 places. Le syndicat alertait alors au sujet d’une centaine de personnes dormant sur des matelas posés au sol, une surpopulation entrainant notamment des « tensions, des conditions de travail dégradées et une insécurité pour les agents pénitentiaires, comme pour les détenus. » Le ministre le reconnait : « la plupart de nos prisons ne sont pas dignes d’une République et de la France ». L’administration pénitentiaire se veut rassurante : « les nouveaux bâtiments vont amoindrir la surpopulation pénale, normalement on ne devrait plus avoir de matelas au sol une fois les transferts de détenus terminés ».

« La Justice est le seul ministère qui va connaitre une progression très importante de ses effectifs »

Le ministre de la Justice l’affirme, la volonté du gouvernement est constante : « nous avons 84 000 détenus sur le territoire qui doivent vivre le plus décemment possible et se projeter, mais aussi respecter la victime, la société et réparer leur faute ». Gérald Darmanin indique « pousser énormément » et « se battre » pour d’avantage de places en maison d’arrêt, ainsi que des crédits supplémentaires depuis son arrivée au ministère, il y a six mois. Il convoque les chiffres : « le ministère de la Justice est le seul ministère qui va connaitre une progression très importante de ses effectifs, soit 1600 effectifs supplémentaires, c’est-à-dire tous les magistrats promis par les anciens gardes des Sceaux, un millier d’agents pénitentiaires supplémentaires, une centaine d’agents d’insertion de probation en plus, quasiment une centaine d’agents de protection de l’enfance en plus ».

A quand une nouvelle prison à Nîmes ?

Concernant le projet de nouvelle prison à Nimes, Gérald Darmanin précise avoir échangé sur le sujet avec les élus du territoire nîmois, et notamment Franck Proust. « Nous déposerons l’autorisation environnementale très bientôt, dans les semaines à venir. Le problème se trouve dans la compensation environnementale et les hectares à trouver ailleurs… », tout en soutenant également la magistrature pour un projet de nouveau palais de justice à Nîmes. Extrait vidéo de la visite ce mardi ci-dessous :

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