Depuis le 5 avril 2025, au Musée du vieux Nîmes, une exposition met en avant « le jean comme habit-habitat » et « folklore ». En partenariat avec les étudiants du lycée Hemingway, plus de 200 kilos de jean ont été récoltés par les 40 étudiants du DNMADE (diplôme national des métiers d’art et du design) mode et image. L’exposition interroge sur le folklore du jean « tissant des liens entre le vêtement, l’habit et l’habitat, ici et ailleurs ».
De Nîmes à denim : itinéraire d’un tissu devenu culte
Dès le 16e siècle, les tisserands de Nîmes créent une toile solide, la serge de Nîmes, à partir de laine et de soie, puis plus tard de coton. C’est de là que vient le nom denim, qui est une contraction de « de Nîmes ». La toile est exportée massivement vers l’Europe, via le port de Beaucaire, puis vers l’Angleterre. En Amérique, Levi Strauss, commerçant installé à San Francisco, achète des lots de cette toile de Nîmes via Gênes. En 1873, avec Jacob Davis, il invente le pantalon renforcé, donnant naissance au « bleu jean ». De cet usage initial comme vêtement de travail, le jean devient progressivement un symbole de rébellion puis un incontournable de la mode mondiale au 20e siècle.
Le jean, une seconde peau universelle
« Le jean comme habit-habitat » est la première partie de l’exposition. Elle met en lumière le denim comme un véritable cocon textile. Robuste et protecteur, il est devenu un marqueur d’identité, « individuel et collectif ». Pourtant, porté par tous, il s’est fondu dans le paysage au point de se faire oublier. Invisible, parce que trop présent mais c’est justement cette omniprésence qui le rend unique : « un second chez-soi, une enveloppe familière, simple et partagée ».
Jean dans tous ses états : entre culture et conscience
« Folklores » est la deuxième partie cette exposition. Elle montre à quel point le jean est partout, presque comme un ingrédient universel. Il s’infiltre dans des traditions et cultures diverses, parfois camouflé, pour mieux questionner notre rapport au monde : « ethnologie, société, identité, mais aussi des questions éthiques et écologiques » plus urgentes que jamais. Le jean devient alors un miroir déformant, révélateur de nos contradictions, un pont entre héritages populaires et réflexions contemporaines. Plus qu’un simple vêtement, c’est un matériau qui parle, qui interroge, qui dérange. Pour en savoir plus cliquez ici.