Depuis ce mercredi 24 septembre, la Cour criminelle de l’Hérault, à Montpellier, est plongée dans le procès de J. Martins Correia. Cet homme, âgé de 51 ans, est accusé de viols notamment incestueux sur mineurs, corruption sur mineurs, abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne, violences, détention, offre et cession de stupéfiants et usurpation du titre de psychologue-thérapeute.
Investigations sur le dirigeant d’une communauté revêtant un aspect sectaire
Le 28 janvier 2021, les forces de l’ordre entament des investigations concernant les agissements d’un thérapeute semblant exercer malgré l’absence de diplôme. Ce dernier serait également le dirigeant d’une communauté revêtant un aspect sectaire. Ce groupe se traduirait également par des contraintes physiques et sexuelles. Les membres seraient susceptibles d’utiliser des substances hallucinogènes.
Les policiers finissent alors par interpeller J. Martins Correia. Lors de la perquisition de son domicile, ils mettent la main sur des champignons hallucinogènes ainsi que des vidéos montrant des relations sexuelles entre différents membres de la communauté. Débutent alors de très nombreuses auditions des membres de la communauté, dont la plupart sont aujourd’hui parties civiles à ce procès. Certains membres expliquent avoir été sous l’emprise totale de l’accusé. D’autres dénoncent des viols. Les expertises psychiatriques effectuées sur les victimes énoncent effectivement des éléments de vulnérabilité ainsi qu’un phénomène d’emprise psychologique. À l’issue de l’instruction, J. Martins Correia est poursuivi notamment pour viols et usurpation du titre de psychologue-thérapeute. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Polyamour, manipulation et accusations de viols au sein de la communauté
Que s’est-il réellement passé au sein de cette communauté ? C’est ce que cherchera à savoir la Cour criminelle de l’Hérault. En 2013, après plusieurs années de travail au sein d’une entreprise de nettoyage industriel, J. Martins Correia décide de se réorienter professionnellement. Après de très nombreuses lectures, il se revendique psychologue-thérapeute … malgré l’absence de tout diplôme, de toute réelle formation. Commençant alors à exercer, il aurait poursuivi en proposant des thérapies diverses et variées, telles que des ateliers de libération émotionnelle.
En 2020, il créé une association. C’est le début de son « laboratoire philosophique, artistique et émotionnel« . Commencent alors des stages avec les nouveaux membres de cette communauté revêtant des aspects sectaires, les membres ayant consommé des stupéfiants tels que du LSD. Certains ont même affirmé, lors de leurs auditions, avoir totalement perdu leur libre-arbitre à cause de la prise de drogue. Puis, les stages se sont transformés en cohabitation menant au développement de paranoïa chez certains membres, à la rupture de l’environnement familial et amical ou encore à la perte totale d’esprit critique. Selon le juge d’instruction, cette communauté créée par J. Martins Correia présenterait les critères d’une suggestion psychologique au sein d’une secte. Selon l’accusé, cette communauté serait basée sur le polyamour, d’où les relations sexuelles entre les différents membres. Cependant, il nie toute forme d’abus sexuel.
À la suite des signalements, de l’enquête effectuée par les policiers ainsi que des nombreuses auditions, des membres de la communauté ont dénoncé les agissements de J. Martins Correia. En effet, il est notamment accusé d’avoir violé les deux filles de son ancienne compagne. Ces dernières avaient 6 et 14 ans au moment des faits. Il est également accusé par sa propre fille de corruption ou encore de viols et violences sur son ancienne compagne.