En se promenant dans la rue du Faubourg du Courreau à Montpellier, une devanture attire subitement l’oeil des passants. Et pour cause. Dans un décor de goudron et de béton, ressort l’intensité d’une teinte de vert produite grâce aux plantes de PILEA, une jardinerie urbaine née il y a deux ans.

Créé sous l’impulsion du mouvement Urban Jungle aux Etats-Unis, ce concept de jardinerie urbaine a conquis la France et Montpellier. « Cela consiste à végétaliser son intérieur et d’utiliser la plante comme moyen de décoration en reproduisant la nature dans sa maison », explique Emmanuelle Paul-Nathou, gérante de PILEA. Dans sa boutique, la vendeuse propose un choix varié de plantes d’intérieur, mais aussi d’extérieur. A Montpellier, le commerce de la passionnée fait partie des deux seules jardineries urbaines installées. En France, on en comptabilise une petite dizaine seulement.

Des plantes « qu’on ne trouve pas ailleurs »

« Les clients viennent et me disent « ce que vous proposez, on ne le trouve pas ailleurs », et ça, c’est parce qu’à la différence des fleuristes, qui n’ont seulement que quelques plantes, nous, nous pouvons aller beaucoup plus loin dans le choix des plantes », explique Emmanuelle. Cette large gamme de végétaux n’attire pas seulement les Montpelliérains, mais aussi des amoureux à la main verte de nombreuses communes voisines. « En ayant beaucoup de choix cela me permet de proposer des plantes rares. J’ai des gens qui viennent même de Nîmes ou d’ailleurs afin de trouver certaines variétés qu’ils ne trouvaient avant que sur Internet », livre la gérante.

Des plantes, mais pas seulement

« J’ai développé également beaucoup de décoration autour de la plante, des accessoires, des bijoux, des stickers, des arrosoirs ou encore des systèmes d’irrigation, le tout avec des designs sympathiques », détaille Emmanuelle. Dans son jardin urbain, la gérante propose aussi « tout ce qui est nécessaire pour la plante. J’ai une pièce avec du terreau, des engrais ou encore des billes d’argiles en vrac ».

Ateliers et conseils avisés

En plus des accessoires, Emmanuelle Paul-Nathou instaure également un aspect pédagogique au lieu. « Il y a une pièce qui sert à des ateliers. Tous les mercredis, j’en organise pour les enfants afin d’apprendre à utiliser la nature et les plantes. Et pour les adultes, j’organise des conceptions de terrarium ou de kokedama (sphères de mousse) ». En s’inscrivant sous l’étiquette de « commerce de proximité », Emmanuelle prend le temps « d’échanger, de discuter et de conseiller sa clientèle » de manière plus approfondie. « J’ai beaucoup de clients qui m’envoient des photos de leurs plantes, quand elles vont bien et aussi quand elles ne vont pas bien, j’en ai plein dans ma galerie », rigole la patronne de PILEA.

Des concurrents qui cassent les prix

Malgré que PILEA « s’aligne sur les prix des pépinières », entre 3 et 80 euros pour les plus gros modèles, le commerce s’efforce de « lutter avec les comparatifs Ikea ou Lidl », explique Emmanuelle. En effet, généralement, ces enseignes proposent des plantes et fleurs à des prix plus bas que chez des fleuristes, pépiniéristes ou jardineries traditionnelles. « Nous avons également un autre concurrent, ce sont les « Plantes pour tous », qui achètent en gros volume et viennent sur trois jours afin de proposer des plantes à prix cassé. Mais ce sont des plantes de type Lidl et Ikea aussi, qui sortent de frigo et qu’ils mettent sur des chariots », déplore Emmanuelle. Même si la gérante « comprend les gens qui achètent auprès de ces points de vente en raison des prix avantageux », elle constate toutefois que « trois semaines après on récupère ces clients avec leurs plantes qui font la tête et on les soigne puis on leur explique qu’une plante qui sort d’un frigo ce n’est pas idéal ». « C’est un peu la fast-fashion des plantes, nous, on se différencie par le suivi, les conseils, la qualité et l’acclimatation », conclut Emmanuelle Paul-Nathou.