« Monsieur le préfet, avant d’entrer dans la période de réserve précédant les élections municipales de
mars 2026, veuillez prendre en considération nos remarques sur la situation calamiteuse des
finances de la Métropole de Montpellier », voilà un extrait du courrier envoyé par Philippe Saurel le 23 juillet 2025. Une nouvelle lettre qui vient garnir la besace de courriers de l’ancien maire / président de Montpellier, envoyés aux services de l’Etat ou autres organismes. « L’ennui avec les finances, c’est que c’est facile à détériorer et même très vite, ce que l’exécutif a fait avec un certain talent d’ailleurs, c’est beaucoup plus difficile et plus long à remettre en état », assène-t-il à l’égard de l’exécutif PS.
« Un seul indicateur suffit »
« Un seul indicateur suffit », précise l’ancien locataire de la maison bleue, dont voici la formule : « Dépenses réelles de fonctionnement + remboursement de la dette en capital, divisés par les recettes réelles de fonctionnement ». Cet indicateur doit rester impérativement inférieur à 100%, car il est interdit aux collectivités de financer le fonctionnement par la dette. Philippe Saurel donne les chiffres de ce ratio sur les dernières années : « 2020 : 87,7% ; 2023 : 92,14% ; 2024 : 95,2% ; 2025 : 99,1% ». Le même de s’étrangler : « L’équipe en place laisse une Métropole surendettée, 1,2 milliards d’euros ainsi qu’un trou béant qui est le financement de la gratuité dont le poids deviendra de plus en plus lourd pesant de façon croissante sur le budget de la Métropole ».
« 10 millions d’euros sont empruntés auprès de la Société Générale »
Lors du budget 2024, Philippe Saurel avait déjà écrit au préfet le 22 avril : « La ligne rouge que constitue
le niveau d’endettement et le niveau d’emprunts est tellement proche que la probabilité d’insincérité
des comptes n’est pas à exclure ». Malgré ce, l’élu du groupe « Montpellier citoyens », dit constater que « l’exécutif continue à emprunter comme témoigne la décision lors du dernier Conseil de Métropole du 16 juillet 2025 où 10 millions d’euros sont empruntés auprès de la Société Générale sans préciser l’objet, à taux variable et remboursable sur 25 ans ».
« Une gestion maîtrisée des dépenses de fonctionnement »
De son côté, la métropole se défend sur le site Montpellier en commun : « Pour financer ses projets et ses actions, la collectivité mise sur une gestion maîtrisée de ses dépenses de fonctionnement et l’optimisation de ses recettes. Cette stratégie permet de dégager des marges de manœuvre nécessaires pour soutenir les investissements, répondant ainsi aux besoins du territoire ».
Renaud Calvat, adjoint en charge des finances à la Métropole, contextualise : « les décisions de l’État entraînent une perte de 6,3 millions d’euros sur les recettes de TVA. Malgré des taux d’intérêt encore élevés, les dépenses énergétiques et l’inflation montrent des signes d’amélioration. La loi de finances Bayrou […] impacte tout de même le budget à hauteur de 9 millions d’euros. La capacité de désendettement de la collectivité s’établit à 14,9 années. Sans les 9 millions d’euros de pertes, elle aurait pu descendre à 12,5 années, ce qui est un indicateur de la bonne gestion intercommunale ».