Montpellier : l’élu Serge Martin, officiellement candidat à la mairie

L'élu d'opposition à la Ville, Serge Martin, annonce officiellement sa candidature en 2026 à Montpellier. Entretien.
© Linda Mansouri / infOccitanie. Serge Martin, candidat aux municipales de Montpellier 2026.

InfOccitanie : Vous êtes élu d’opposition à la Ville depuis la démission de Mohed Altrad en 2024. Certains ne vous connaissent pas ou peu, qui est Serge Martin ?

Serge Martin : J’ai 54 ans, je suis de la génération de l’équipe dirigeante actuelle à Montpellier. J’ai été au PS jusqu’aux dernières municipales, la grosse différence, c’est que je n’ai jamais voulu faire une carrière politique ou devenir apparatchik, à l’image de ceux qui ont toujours voulu vivre de la politique. Je me suis construit en dehors, j’ai fait des études, je suis depuis 2010 directeur de développement économique pour les Chambre de métiers. Je qualifie l’équipe de l’exécutif de Montpellier d' »association de malfaiteurs politiques », des gens qui depuis vingt ans ne vivent que pour s’accaparer le pouvoir et se le partager dans un esprit clanique et malsain. 

InfOccitanie : 30 ans de politique sans avoir exercé de mandat, donc.

Serge Martin : Vous savez, j’ai énormément collaboré avec des élus, notamment Hélène Mandroux ou Michel Guibal, ancien adjoint au maire de Montpellier et ancien vice-président du Département, qui nous a quittés. On m’a souvent sollicité pour être directeur de campagne. J’ai eu des fonctions professionnelles dans des établissements publics, aux manettes du développement et du fonctionnement. J’ai dirigé une Chambre de métier pendant 15 ans (celle du Gard, ndlr), restructuré le club de basket de Montpellier… Je suis aguerri au fonctionnement des collectivités locales. Il vaut mieux ceci que des personnes obnubilées par un mandat politique…

InfOccitanie : Aux dernières élections de 2020, vous avez fait le choix de soutenir l’homme d’affaires et homme politique Mohed Altrad, au détriment du PS. Une trahison ?

Serge Martin : Je ne me suis pas présenté contre mon parti. Deux positions se faisaient face à ce moment-là, la mienne en tant que secrétaire de section PS Montpellier, je considérais qu’il fallait une liste large, ouverte aux citoyens, et celle du maire actuel qui voulait une liste réunissant ses seuls amis, notamment du PS. On a défendu chacun nos positions. Je tiens à rappeler qu’il n’y a jamais eu de vote au sein du PS pour l’investiture aux municipales à Montpellier, le choix a été imposé par Paris. Si les règles avaient été respectées, quel aurait été le choix des militants d’alors ? Je le répète, l’équipe actuelle aux manettes, ce n’est ni plus ni moins qu’un groupe de personnes dispatchées dans différents partis, qui font peu de cas des valeurs et de la vision politique, dans le seul but d’accaparer le pouvoir. En dehors du PS, tous les autres groupes de la majorité ont vu leur leader être imposé par le maire.

InfOccitanie : Vous siégez pour la première fois au conseil municipal de Montpellier en octobre 2024. Quel est votre état d’esprit à ce moment-là ?

Serge Martin : Il faut savoir qu’à l’époque, j’ai été contacté par énormément d’anciens camarades qui se posaient des questions. Le PS a perdu plus d’un millier d’adhérents à Montpellier, ils ne sont plus que 300 environ maintenant. Mon état d’esprit était de dire, d’accord, le maire a gagné les élections, on lui laisse une chance de montrer ce qu’il peut faire… 

InfOccitanie : Verdict ?

Serge Martin : On a un clan qui fonctionne avec un projet des années 70, un peu ripoliné en vert, avec des méthodes de gouvernance désuètes. La ville a changé, le monde a changé. La population à Montpellier a plus que triplé. L’ancien modèle était fondé sur l’industrie du bâtiment, la ville se finance par sa croissance démographique. Or, ce modèle n’est plus possible, Montpellier ne pourra pas passer à 600 000 habitants. On ne pourra plus densifier la ville à outrance car les rues, nos équipements ne le permettent pas. Il faut inventer un nouveau modèle. Le maire est un chef tout-puissant qui impose ses décisions, y compris à ses élus. Nombre de ses promesses ne sont pas respectées, le déplacement du stade de foot de la Mosson ? Un feuilleton catastrophique. Le maire jongle avec les millions d’euros des habitants tel un adolescent capricieux. C’était soi-disant un maire qui se voulait moderne, c’est le maire le plus « has been » que l’on ait eu. Montpellier la surdouée est devenue Montpellier l’embouteillée.

InfOccitanie : Pourquoi avoir créé le mouvement Social Démocratie Ecologie (SDE) ? Quels sont ses fondements ?

Serge Martin : Pour mettre en avant la vraie écologie. On ne peut pas se prétendre écologiste et vouloir faire un incinérateur à plastique en pleine ville, il faut arrêter de mentir aux gens. Après des mois d’échanges et de réflexion, nous avons pris une décision et je vous annonce que je suis bien candidat aux municipales de 2026 en tant que tête de liste. Pour constituer cette liste je ne vais pas à la chasse aux noms, je veux réunir les compétences. Je rencontre tout le temps des Montpelliérains qui ont cette volonté de prendre en charge eux-mêmes leur quartier, le monde associatif est extrêmement riche, il faut être à leurs côtés. 

InfOccitanie : Quels sont vos chevaux de bataille ?

Serge Martin : L’usage de la ville pour les Montpelliérains est le premier axe essentiel. On constate un mal-être chez les Montpelliérains, ils aiment leur ville mais se sentent moins bien. C’est dû à l’insécurité, la diminution des commerces, de l’attractivité, à la mobilité qui est un gros échec de cette municipalité. Note projet c’est « la ville du quart d’heure » à l’échelle du quartier et à l’échelle de la ville. On souhaite abandonner les 7 quartiers crées à l’époque pour en constituer 32, et décliner l’ensemble de la politique de la municipalité à l’échelle de ces quartiers. Tous les adjoints auront une délégation générale mais auront également à charge obligatoirement un quartier. Il faut que les habitants aient un élu à portée de main dans « la ville du quart d’heure ». Les adjoints ne sont pas pas suffisamment disponibles ou pas du tout. On souhaite mettre en place des consultations citoyennes à l’intérieur de ces quartiers, à l’échelle de la ville mais aussi de la Métropole pour les interroger sur les projet essentiels. Les Montpelliérains redeviendront aux manettes. Nous instaurerons une véritable citoyenneté active.

InfOccitanie : Vous allez jusqu’à affirmer que « les besoins fondamentaux » sont délaissés aujourd’hui par la mairie. C’est un peu fort, non ?

Serge Martin : Pas du tout. La Ville ne s’occupe pas du logement, de l’emploi ou la jeunesse de manière large. Elle continue avec un modèle fondé sur la croissance démographique et l’extensioin urbaine, au lieu de se concentrer sur la ville déjà existante. La Paillade est un échec de la politique urbaine, dans ce quartier l’équipe actuelle pouvait prolonger les actions initiées par H.Mandroux et prolongées par P.Saurel, et ils ont tout gâché. Que fait le maire, que propose-t-il de nouveau ? Le déplacement du stade ? L’arrivée de la clinique Clémentville ? La politique économique est inexistante, c’est pourtant en apportant de l’emploi que l’on permettra au plus grand nombre de sortir de l’éligibilité aux logements sociaux. Cela doit être notre boussole. Et nous devrons aussi retravailler avec les autres communes de la Métropole pour résoudre notre crise du logement.

InfOccitanie : Quelle vision portez-vous pour la petite enfance et la jeunesse ?

Serge Martin : Nos enfants, c’est cataclysmique. La Ville mène une gestion catastrophique des crèches, il y a un vrai déficit. Il y a 4400 places, il en faudrait 9400. Lors de la dernière rentrée, 600 gamins sont restés sur le carreau, sans crèche. La ville déléguait nos crèches à des structures privées, c’est un aveu d’impuissance. Nous avons dénoncé cette situation en conseil municipal. Nous les avons fait reculer. Nous souhaitons créer 1300 places en crèche en 36 mois, c’est notre objectif. Il faut déjà remotiver toutes les équipes de la petite enfance qui sont pour la plupart lessivées. Beaucoup d’assistantes maternelles m’ont aussi fait des propositions, il existe plusieurs modèles, outre le service municipal : les maisons maternelles, les crèches parentales auxquelles je crois beaucoup, les micro-crèches… Hors de question de privatiser les crèches, on ne fait pas de fric sur la tête de nos enfants, ni sur celle de nos aînés ! Sur l’école, nous avons le chantier de la mixité sociale, via notamment la reprise urbaine et pour faire de nos enfants des citoyens à part entière, les activités périscolaires devront être réorientées, ce sera une priorité dans nos 32 quartiers. 

InfOccitanie : En termes de sécurité, vous militez pour des moyens largement plus conséquents, pouvez-vous developper ?

Serge Martin : Nous allons opérer une modernisation historique de la police municipale à Montpellier qui n’a pas évolué depuis G.Frêche et ne dispose pas de suffisamment de moyens. Il faut lui donner les outils modernes pour mener à bien ses missions. On souhaite moderniser le CSU qui n’a de CSU que le nom, celui de Lunel est beaucoup plus performant ! Nous allons augmenter les effectifs à 600 policiers, et remodeler les brigades pour créer notamment la brigade scolaire. Elle sera déployée autour des établissements, notamment aux heures d’entrée et de sortie des classes, afin de sécuriser les abords, protéger les enfants et rassurer les familles. En cas de harcèlement scolaire, une équipe spécialisée avec l’unité scolaire interviendra rapidement, à la demande des établissements, pour gérer la situation avant qu’elle ne prenne des proportions irréversibles. Parallèlement, les enfants des écoles primaires seront sensibilisés aux règles essentielles de sécurité routière et de la citoyenneté : traverser en toute sécurité, circuler à vélo ou en trottinette, respecter les feux et passages piétons. Nous mettrons en place une unité STUP, déterminée à démanteler les points de deal qui prolifèrent dans les parcs et les quartiers et aggravent le sentiment d’insécurité des habitants. Sur sollicitation des services, elle interviendra au contact des dealers et de leurs acheteurs pour user leur activité, dans le strict respect de nos compétences et en coopération étroite avec la police nationale, que nous ne remplaçons pas mais que nous aiderons afin qu’elle puisse se concentrer sur ses missions régaliennes.

InfOccitanie : Vous déclenchez la guerre aux tags sauvages également…

Serge Martin : La Ville dépense chaque année 3 millions d’euros via une société privée pour enlever les tags. Les contribuables paient ! Une unité spécialisée anti tag de nuit serait dédiée à cette mission, sans compter la volonté d’équiper la ville de caméras intelligentes. Les trois quart des caméras de la ville ne fonctionnent pas, quand elles fonctionnent, c’est par rotation de 17 secondes pour filmer un mur ou un arbre… Dans tous les villages autour, vous avez des caméras 360 degrés, et pas à Montpellier ? Nous souhaitons passer à 500 caméras. Les moyens semblent être disproportionnés mais il faut une reprise de contrôle.

InfOccitanie : Comment les financez-vous ?

Serge Martin : L’argent existe, il est simplement mal distribué, dilapidé. On est capable de dépenser un milliard d’euros pour faire la Comédie, l’esplanade, les Arceaux, la place des Martyrs de la Résistance… Si on avait demandé aux Montpelliérains de choisir entre se promener en sécurité dans les rues ou avoir huit arbres sur la Comédie, j’ai mon idée sur ce qu’aurait été leur réponse ! Je ne veux pas pour ma part investir des centaines de millions d’euros pour des chantiers qui au final ne feront qu’améliorer les conditions de travail des dealers… Nous avons comme objectif d’avoir la meilleure police municipale de France !

InfOccitanie : Attractivité commerciale de l’écusson, que proposez-vous ?

Serge Martin : C’est peu de le dire. On est allés se balader la dernière fois, sur trois rues collées de l’écusson, 42 commerces étaient fermés, vous avez bien entendu : 42 ! Pourquoi ? La politique de mobilité qui n’a aucun sens, les travaux incessants en perspective des élections, l’insécurité grandissante, ont fait beaucoup de mal. Je vous donne une première mesure que l’on appliquera : installer une permanence de l’adjoint au commerce en plein centre-ville via un local que nous trouverons. Sa place est ici. Nous allons ressusciter Montpellier.

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