Le 15 octobre dernier, une nouvelle étude européenne a été lancée pour explorer l’utilisation problématique d’Internet chez les jeunes. Intitulé BootStRaP (Boosting Societal Adaptation and Mental Health in a Rapidly Digitalizing Post-Pandemic Europe), ce projet se déroule dans 14 pays européens dont le volet français est coordonné par le CHU de Montpellier.

« Cela fait longtemps que les parents remontent leurs inquiétudes quant à l’utilisation d’Internet chez leurs enfants », livre le Professeur Diane Purper Ouakil, cheffe du service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Montpellier et coordinatrice, avec son équipe, du volet français de BootStRaP. A Montpellier, cette étude concerne 400 élèves de la capitale héraultaise et de Castries, durant laquelle leurs habitudes en ligne sont étudiées à l’aide d’une application mobile répondant au nom de « BootstrApp« .

Une application ludique personnalisée

Selon les scientifiques du projet, 10 à 17 % de la population mondiale est touchée par une utilisation problématique d’internet, englobant des comportements tels que les jeux d’argent, les réseaux sociaux, la cyberintimidation et la cyberchondrie. L’objectif de BootStRaP est d’identifier les contextes dans lesquels l’utilisation d’internet devient nocive, d’aider parents et professionnels à mieux comprendre les risques, et de développer un outil de prévention numérique personnalisé pour limiter ces effets.
C’est ici que l’application BootstrApp intervient. « Cette étude est la première partie du projet et va permettre de mieux comprendre les différents profils des utilisateurs et de les distinguer, que ce soit les utilisateurs impulsifs ou les utilisateurs anxieux », détaille le Professeur. Ensuite, avec les données récoltées, « nous allons pouvoir leur adresser des contenus personnalisés via l’application », poursuit-elle. Cette application est la pierre angulaire de cette étude. « C’est avant tout une idée ludique, co-développée par des jeunes collégiens, explique le Professeur Diane Purper Ouakil. Sur l’application, il y aura des jeux ou encore des questionnaires pour obtenir un recueil passif d’informations et de données ».

Un projet qui voit plus loin

Avec cette expérimentation, le Professeur espère « sensibiliser à la recherche de manière générale » tout en « essayant de garder les collèges dans cette dynamique ». De plus, avec BootStRaP, les chercheurs souhaitent « interpeller les pouvoirs publics sur cette question de l’utilisation d’Internet afin de déterminer les contenus sur lesquels il est nécessaire d’agir », conclut la cheffe du service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au CHU de Montpellier.