Depuis ce mercredi 24 septembre, la Cour criminelle de l’Hérault est plongée dans le procès de J. Martins Correia. Faux thérapeute et créateur d’une communauté, il est notamment poursuivi pour viols, violences et corruption sur mineurs.

Après s’être plongée dans le récit des accusations, la Cour s’est concentrée sur la personnalité de l’accusé. Qui est J. Martins Correia ? Accompagné de ses notes, un psychiatre s’approche alors de la barre afin de dresser l’enquête de personnalité de l’accusé.

Enfance douloureuse, éducation stricte et Témoins de Jéhovah

Né en 1973, l’accusé est le fils d’un terrassier et d’une gardienne d’immeuble. Lors de sa rencontre avec le psychiatre le 22 mars 2022 à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone, l’accusé évoque une enfance douloureuse. Son éducation stricte serait liée à l’appartenance de ses parents aux Témoins de Jéhovah. Son parcours scolaire s’est rapidement compliqué, en raison de son isolement et de ses difficultés d’attention et de concentration. À l’âge de ses 18 ans, J. Martins Correia commence à travailler dans le nettoyage industriel et il finira même par créer sa propre entreprise treize ans après ses débuts. C’est à l’aube de ses 40 ans qu’il s’installe en tant que psychologue-thérapeute à Bordeaux, dans le Vaucluse puis à Montpellier. Tout cela malgré l’absence de formation et de diplôme.

Un parcours sentimental marqué par l’instabilité

Sur le plan sentimental, l’accusé a vécu huit ans avec sa première femme, avec qui il a eu deux enfants. Cependant, leur relation a rapidement été marquée de l’insatisfaction pour lui ce qui a donné lieu à une séparation. Ayant eu d’autres relations vaines, J. Martins Correia aurait le sentiment de ne pas réussir à se fixer dans une relation.

Aucune abolition ou altération du discernement

L’accusé est « parfaitement lucide et a des capacités de compréhension et de jugement qui se situent dans la normale« , souligne l’expert psychiatre. J. Martins Correia se décrit une personne calme pouvant être sujet à des emportements. D’après le médecin, l’accusé s’efforce de minimiser les faits pour lesquels il est poursuivi. En se prétendant psychologue-thérapeute, il n’aurait pas réellement le sentiment d’un exercice illégal de la médecine.

Lors de l’expertise, une fragilité narcissique ainsi qu’une personnalité structurée sur un mode névrotique ont été décelées par le psychiatre. Cependant, aucune abolition ou altération du discernement n’est retenue.

« Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir affaire à un confrère »

J. Martins Correia a été expertisé par un second professionnel. Le psychologue pointant également une scolarité lamentable s’est par la suite concentré sur l’auto-formation de psychologue-thérapeute de l’accusé. « Lors de l’expertise, avez-vous, selon vous, été face à un confrère ?« , demande le président de la Cour criminelle de l’Hérault. « Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir affaire à un confrère« , répond spontanément le psychologue juste avant de rappeler qu’un diplôme d’État est nécessaire depuis 2010 pour l’exercice de cette profession. Selon lui, J. Martins Correia, appréciant être au devant de la scène et ayant une tendance excessive pour la séduction, n’a aucun trouble de la personnalité et dispose de capacités intellectuelles normales.