Deux salles, deux ambiances. D’un côté, l’exécutif à dominante socialiste persiste et signe : « Montpellier se transforme », en plaidant une « promesse tenue », lors de l’inauguration de l’extension de la ligne 1 de tramway jusqu’à la gare Sud de France, samedi dernier (lire ici) La cérémonie poétique et artistique (dj, street art, shows) célébrait alors la jonction entre les deux gares montpelliéraines en une vingtaine de minutes. Un soulagement pour les 3 800 voyageurs attendus chaque jour. « Ce tramway, c’est bien plus qu’un moyen de transport : c’est le symbole d’un territoire qui avance, solidaire et confiant dans l’avenir », abondait le maire/président, Michael Delafosse.
« Les deux gares montpelliéraines en une vingtaine de minutes«
Le tramway ne sera d’ailleurs pas le seul moyen de transport proposé à la gare Sud de France. L’extension de la ligne 15 de bus, des vélo-lignes, une deuxième station de taxis viendront compléter l’offre pour une dimension multimodale.
‘Cause commune’ sur les rails
De l’autre côté, les sceptiques, voire plus, les révoltés. Le mouvement ‘Cause commune’, à l’origine de sept mesures phares en vue des municipales (lire ici), saisit aussitôt sa plume. Ou plutôt son clavier tranchant, pour dénoncer une gabegie et un cirque d’hypocrisie. « La gare Sud-de-France est enfin reliée au transport public de Montpellier, plus de dix années après sa mise en service. Ce retard est inacceptable. Plutôt qu’une cérémonie, de plates excuses nous semblaient plus appropriées », assène Cause Commune qui compte notamment l’élue d’opposition à la Ville et Agglo, Alenka Doulain, candidate aux municipales de 2020.
« 10 ans que nous courons – chargés comme jamais – après des navettes bondées! »
Le même mouvement citoyen use de l’anaphore : « 10 ans que la gare Sud-de-France a été inaugurée ! 10 ans que les usagers galèrent pour simplement prendre un TGV ! 10 ans que nous courons – chargés comme jamais – après des navettes bondées! 10 ans que les plus fragiles d’entre nous n’ont d’autre choix que de prendre la voiture pour rejoindre Sud-de-France! ».
Et de rappeler la casquette du maire-président autrefois : « M. le maire, vous êtes un défenseur de la première heure du projet de gare Sud-de-France. Vous étiez à l’époque adjoint délégué à l’urbanisme (sous le mandat de l’ancienne maire Hélène Mandroux 2004-2014, ndlr). Une responsabilité indéniable ». Concernant la cérémonie d’inauguration ? Ni plus ni moins « qu’un tour de passe passe très habile, tel un alchimiste, de transformer une erreur de gestion majeure en une fête manipulatrice et provocante ». A couteaux tirés.

