La ville de Montpellier a récemment reçu le prix de la « Ville respectueuse des animaux » décerné par l’association PETA France. Une distinction qui récompense son interdiction des tournages avec des animaux sauvages sur son territoire. Une mesure saluée par certains, mais raillée par d’autres, notamment par l’humoriste et militant Rémi Gaillard, qui n’a pas hésité à épingler cette décision jugée opportuniste.
Un prix en chocolat pour une mesure sans impact ?
C’est sur X que l’affaire a pris une tournure ironique. Le Parti Animaliste, se félicitant de cette récompense attribuée à la ville, a tweeté. Une annonce qui a immédiatement fait réagir Rémi Gaillard. L’humoriste, connu pour ses engagements en faveur de la cause animale, a répondu :
Cher @PETA_France,
— Rémi Gaillard (@nqtv) March 19, 2025
Geste fort de @MDelafosse, grand défenseur de la #corrida : interdire à Montpellier les tournages avec kangourous, girafes ou requins ! Un fléau qui ravageait la ville…
Préparez un nouveau prix : demain il va s’attaquer à la chasse à courre sur la place de la…
Un message teinté de sarcasme, pointant l’absurdité d’une interdiction visant des situations inexistantes, tout en rappelant le double discours du maire de Montpellier, Michaël Delafosse, sur la corrida.
Quand la corrida reste en dehors des débats
L’association Anymal, fondée par Rémi Gaillard, a enfoncé le clou en publiant un tweet reprenant la contradiction flagrante du maire de Montpellier : « M. Delafosse sur la corrida : « Je ne veux pas l’interdiction ». Un vrai courage politique… qui lui vaut un prix de PETA pour le bien-être animal ! Bientôt une médaille pour son combat héroïque contre l’élevage de dahus en centre-ville ?
Un tacle direct à Michaël Delafosse, qui adopte une posture ambiguë sur la corrida : « Je ne veux pas l’interdiction, mais je n’y vais pas ». Une manière de ménager à la fois les pro et anti-corrida, sans prendre de position tranchée sur un sujet pourtant très controversé.
Rémi Gaillard et PETA, une histoire commune
Cette opposition entre Rémi Gaillard et PETA France a de quoi surprendre. En 2016, l’association avait remis à l’humoriste le premier prix de personnalité PETA de l’année, récompensant son engagement pour la cause animale. Son action coup de poing dans une cage de la SPA de Montpellier, où il avait vécu enfermé pour sensibiliser à l’abandon des animaux, avait permis de récolter plus de 200 000 euros.
En 2017, Rémi Gaillard et PETA avaient également collaboré pour une campagne virale contre les animaux dans les cirques. La vidéo dénonçant ces pratiques avait récolté plus de 15 millions de vues et marqué les esprits.
Les animaux sont pas des clowns pic.twitter.com/Hy8slICcu3
— Rémi Gaillard (@nqtv) May 27, 2017
À l’époque, le maire de Montpellier, Philippe Saurel, avait entendu le message et décidé d’interdire les cirques avec animaux sauvages. Une victoire pour les défenseurs de la cause animale, obtenue sous la pression médiatique exercée par Rémi Gaillard et PETA France. Mais en arrivant à la mairie, Michaël Delafosse a récupéré cette mesure en la reformulant habilement : il a annoncé interdire les cirques avec TOUS les animaux. Un tour de passe-passe qui, selon Rémi Gaillard, lui permet de s’approprier un combat déjà gagné, tout en cherchant à maximiser les retombées symboliques.
Bonjour @MDelafosse, tartuffe de Montpellier,
— Yes We Clown (@yesweclown) October 6, 2020
Le voeu pour des cirques sans animaux date précisément du Conseil de Métropole du 24/11/2016 après ma rencontre avec @Saurel_P.
Pourquoi être "fier" de ça 4 ans après ? Montpellier montre la voie que si vous êtes maire ? #Récuperation pic.twitter.com/eFjbp9TAxb
Contacté par la rédaction, Rémi Gaillard n’a pas mâché ses mots :
L’humoriste, fidèle à son ton acerbe, dénonce une hypocrisie politique et un prix qui, selon lui, « sert plus à soigner l’image de certains qu’à améliorer le sort des animaux. PETA qui honore Montpellier, c’est comme un gouvernement qui confierait le ministère de l’Éducation nationale à Jack Lang ».
Une polémique qui en cache une autre ?
Au-delà du buzz, cette récompense met en lumière une stratégie politique qui divise. Si certains y voient une avancée symbolique pour la protection animale, d’autres y dénoncent un coup de com’ sans réel impact. Pendant ce temps, les corridas continuent d’être organisées dans les arènes du sud de la France, sans que Montpellier ne prenne position. Le débat est lancé. Mais une chose est sûre : les kangourous, girafes et requins peuvent dormir tranquilles, Montpellier leur est désormais interdite…