La mobilisation nationale était à l’initiative de la CGT Santé et action sociale, finalement soutenue par plusieurs confédérations. Une mobilisation prévue de longue date, à l’aune des débats sur le PLFSS, Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. « Il faut cesser cette politique d’austérité qui sabote notre hôpital public, les services médico-sociaux et sociaux », martèle Lenaïc Berger, secrétaire de l’union départementale Hérault CGT Santé et Médico-Social, place de France, Odysseum. Egalement présent : Sylvain Carrière, député LFI de la 8e circonscription de l’Hérault.

« La Macronie c’est le bordel, LR nous propose un cirque »
Dans un contexte institutionnel kafkaïen, le syndicaliste appelle à clarifier « l’imbroglio » politique dans lequel est plongé notre pays. « La Macronie c’est le bordel, LR nous propose un cirque comme si ils étaient en mesure d’imposer quoi que ce soit. Chacun campe sur ses positions. Elisabeth Borne, mère de la réforme des retraites, nous dit maintenant qu’il faudrait la suspendre ! On nous ressort Bruno Le Maire du saloir, qui soi-disant donnait des cours d’économie à des étudiants en Suisse, le déficit programmé est multiplié par deux, mais ce n’était pas lui. Il n’était pas au courant ! Il n’était pas ministre de l’Economie !? », interroge avec véhémence le syndicaliste CGT.
« On assiste à une marchandisation outrancière de la santé »Les revendications sont claires : des salaires dignes, « on n’est pas dans le haut du panier par rapport aux pays de l’OCDE, croyez-moi », un grand service de la santé et de l’action sociale, la régulation de la santé privée « lucrative » et l’abandon de la réforme des retraites. « On assiste à une marchandisation outrancière de la santé, à un mercenariat de l’interim médical. L’hôpital public est désarmé au profit de la santé privée », éructe Lenaic Berger.

« Un collègue est parti pour faire fleuriste »
Le 26 septembre dernier, un dialogue était ouvert entre les principaux syndicats représentatifs du secteur et l’ARS Occitanie, qui n’a pas convaincu : « ils nous ont parlé de stratégie, de RH, ça fait des années, rien n’a bougé. En attendant, les urgences sont embolisées, partiellement fermées ». Un contexte moribond est également dépeint dans les relations de travail : « dans mon établissement, 20 sont en disponibilité ou en détachement sur 375 agents. Tous les mois, des collègues veulent aller ailleurs, veulent faire fleuriste par exemple, le gouvernement n’a pas conscience de ce manque d’attractivité ». Le syndicaliste pointe un paradoxe : « Ces grands directeurs qui prônent la merveilleuse ‘famille de la santé’, qui appellent à bosser ensemble, alors qu’existe un sacré niveau de procédures disciplinaires… »
