Tout commence lors d’un stage de danse. Le 26 août 2023, un homme dépose plainte pour harcèlement moral contre une femme rencontrée à cette occasion. Malgré ses mises au clair répétées sur son absence d’intérêt, elle multiplie les tentatives de rapprochement : propositions d’activités, salves de messages, création de faux comptes sur les réseaux sociaux… jusqu’à s’introduire dans sa résidence.
Son explication face aux enquêteurs ? Il ne s’agit pas de harcèlement mais de malentendus à la suite de gestes ambigus. Elle promet d’arrêter. Mais le répit sera de courte durée. Quelques jours plus tard, elle est retrouvée dans le jardin de la victime, venue l’attendre avec un pique-nique. L’homme, inquiet, dit ne plus se sentir en sécurité chez lui. L’enquête révèle l’ampleur des faits : plus de 7 000 SMS, 777 MMS, des dizaines d’appels et des visites nocturnes jusqu’à 2 heures du matin.
De nombreux appels, 7156 SMS, 777 MMS, intrusions à son domicile … Cette femme est mise en cause pour harcèlement moral
À la barre du tribunal correctionnel de Montpellier, ce mercredi 7 mai, la prévenue reconnaît les faits. « Disons que j’ai eu affaire à un séducteur », tente-t-elle, tout en admettant avoir largement dépassé les limites. Elle explique avoir été submergée émotionnellement. Une expertise psychiatrique effectuée dans le cadre du dossier conclut à une conviction délirante d’être aimée. « Est-ce que vous vous rendez compte que vous vous êtes trompée dans l’interprétation des signes ? », lui demande la présidente, Madame Alix Fredon. Elle acquiesce, présente ses excuses à la victime.
Le verdict tombe : cette mère de famille est coupable de harcèlement moral. Retenant l’altération de son discernement, le tribunal correctionnel la condamne à 3 mois d’emprisonnement assortis du sursis probatoire. Elle a l’interdiction de rentrer en contact avec la victime, ainsi que de se rendre dans le département des Bouches-du-Rhône, où la victime habite.