MHSC : fumigènes, fouilles, barriérage, serrage de vis lors des matchs

Après une saison sportive marquée par plusieurs incidents dans le stade de la Mosson à l'occasion des rencontres de football du MHSC, un contrat local de sécurité (CLS) a été signé mardi 5 août 2025.
© MHSC.

Les règles se durcissent. À quelques jours du premier match de la saison pour le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC), toutes les parties prenantes se mobilisent pour « garantir la sécurité des matchs » et veiller à ce que le « sport reste une fête ». Autour de la table ce mardi 5 août, la préfecture de l’Hérault, le procureur de la République près le Tribunal judiciaire de Montpellier, la mairie de Montpellier, le MHSC et la TAM étaient représentés au Domaine de Grammont.

Signature du Contrat local de sécurité (CLS) appliqué lors des matchs du MHSC. Linda Mansouri / InfOccitanie.

Arsenal de mesures

Les objectifs de l’épais contrat sont divers : prévenir les violences dans et autour du stade, notamment liées aux supporters ultras, bannir l’usage des fumigènes et engins pyrotechniques au stade, interpeller systématiquement ceux qui participent à des violences ou utilisent des fumigènes, multiplier les interdictions de stade au moindre écart de comportement, ou développer la vidéoprotection dans le stade de la Mosson

« Il y avait déjà eu une convention en 2011, mais pas à ce niveau de précision »

Un contrat de sécurité qui s’inscrit dans le cadre de la convention nationale régissant les conditions d’exercice du football en club. « C’est quasiment une première, il y avait déjà eu une convention en 2011, mais pas à ce niveau de précision », entame Thibaud Félix, directeur du cabinet du préfet de l’Hérault, avant de préciser : « on se dote d’un cadre exhaustif et très structuré, impliquant toutes les forces pour que les matchs se passent bien ». Les souvenirs sont vifs des deux épisodes de violence lors de la saison précédente, notamment face à l’OM, « les visiteurs étaient trop nombreux par rapport à notre jauge, ils le savaient ! Plus de 75 gaz lacrymo tirés, des policiers blessés… », se remémore Pierre-Marie Grappin, responsable de la sécurité du MHSC. L’autre épisode marquant fût l’arrêt du match face à Saint-Etienne, « une décision rarissime prise en raison des violences observées ».

« Il faudra venir à l’avance ! »

Les services de l’Etat tiennent à préciser : « un travail a été fait avec les ultra montpelliérains de la Butte Paillade, dans le cadre d’une réunion pour rappeler les conditions et envisager les choses de manière plus apaisée ». La tolérance zéro sera ainsi appliquée sur les fumigènes strictement interdits dans le stade. « Nous aurons un système de barriérage à l’entrée pour fluidifier l’arrivée des supporters qui souvent mettent les agents de sécurité sous pression. Les supporters ne pourront plus faire de poussées sur les stadiers, il faudra venir à l’avance ! », pointe François Bargel, directeur adjoint de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) – Hérault.

Tolérance zéro également pour les violences observées : « il y aura interpellation des auteurs et des engagements pour des suites pénales si nécessaire », clarifie le directeur du cabinet qui dit travailler avec le MSHC pour « perfectionner » le système de vidéoprotection. Les interdictions administratives (déjà 14 signées) et judiciaires de stade (respectivement jusqu’à 1 an et jusqu’à 3 ans), seront également dégainées au moindre écart de conduite.

« L’allumage produit des étincelles entre 600 et 750 degrés. »

Le directeur de la sécurité du MSHC regrette la « banalisation du fumigène » : « l’allumage produit des étincelles entre 600 et 750 degrés. Une étincelle dans un œil, c’est 90% environ de risque de perdre son œil », alarme-t-il. François Bargel y va de son anecdote durant sa carrière : « quelqu’un avait brandi un fumigène dans l’excitation, il l’avait planté dans l’œil de l’enfant placé derrière qui a perdu la vue… ». « Un stade n’est pas une zone de non-droit, des peines d’emprisonnement ont déjà été prononcées par le passé », commente le représentant du parquet de Montpellier. Véronique Brunet, 1ère adjointe au maire de Montpellier, félicite le travail partenarial : « soyez-en remerciés, je souhaite de tout cœur que la fête reste belle ».

La Mosson va « diamétralement changer »

Au chapitre aménagement et signalétique, un besoin est mentionné : des panneaux fléchés à partir de rond-point Schumann. Le réagencement de la Mosson va, de l’avis de François Bargel, donner un nouveau souffle : « plus de vie, un impact sur les habitudes car il y aura des magasins sur l’avenue Heidelberg, ce quartier dans les trois ans va diamétralement changer. On va penser tous ensemble la circulation ». Le même de souligner avec une pointe d’ironie : « c’est sûr que coller un stade en zone inondable, dos à une rivière, ce n’était pas la meilleure décision en matière de gestion de flux et de maintien de l’ordre… ».

Pourquoi pas un carré fumigène ?

Quid des filets anti-projections ? « Ils resteront en place, nous en avons besoin », justifie le monsieur sécurité du MHSC. « Le rapport même au supportérisme est à revoir, supporter son équipe ne veut pas dire haïr celle d’en face », abonde la police nationale. Installer des « carrés fumigène » comme en Allemagne ? « Pour nous, c’est interdit, ce n’est pas la doctrine. Par ailleurs, qui gèrerait les carrés à la sortie du match ? La police nationale ? Avec quels moyens ? », rétorque le MHSC. La Ligue utiliserait les fumigènes dans ses campagnes de communication ? : « Je peux vous dire que les clubs sont pourtant bien sanctionnés à coup de milliers d’euros en cas de fumigène… », souffle Pierre-Marie Grappin du MHSC.

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