La rentrée au sein du collège Pierre-Delmas, dans la commune de Sainte-Enimie, en Lozère, a été quelque peu particulière cette année. En effet, celle-ci s’est faite sans professeurs, ni élèves…
C’est une rentrée hors du commun qui s’est déroulée au sein du plus petit collège de France, dans la commune de Sainte-Enimie, dans les gorges du Tarn. Une rentrée sans aucun professeur ni élève. » C’est dans les années 1980, après un changement de directeur, que les effectifs ont commencé à chuter », explique Alain Chmiel, maire de Gorges-du-Tarn-Causses, fusion des communes de Quézac, Sainte-Enimie et Montbrun. D’année en année, le collège n’a cessé de voir son effectif diminuer : une quarantaine d’élèves en 2014, entre quinze et vingt l’année dernière, jusqu’à quatre cette année, pour arriver à zéro à la rentrée de septembre.
Un changement de direction fatal
« En raison d’une baisse d’effectif, une UPP (unité de pédagogie proximité) a été créée avec le collège de Florac en 2014 jusqu’en 2020. Mais en 2021, une nouvelle direction est arrivée au collège de Florac qui, selon moi, a négligé notre collège qui n’apparaissait plus dans la liste des collèges du secteur », déplore le maire de la commune. Également, le directeur adjoint rattaché au collège de Sainte-Enimie a été relocalisé à Florac, laissant ainsi le collège sans direction et « petit à petit plus personne ne s’occupait de cet établissement », regrette Alain Chmiel. Le collège de Sainte-Enimie jouissait également de plusieurs options qui faisaient son attrait, comme le fait de bénéficier d’un orchestre, qui ont été également supprimées au fur et à mesure. « L’année dernière, nous avions deux classes, pour une quinzaine d’élèves, c’est un peu ridicule. Cette année, il n’y en a qu’une seule regroupant les enfants de la 6e à la 3e. Pour les parents, cela ne suffisait plus », livre Alain Chmiel.
« Les parents d’élèves et enfants ont été pris en otage »
« J’aurais préféré que l’on me dise, il y a trois ans, « le collège coûte cher, il n’y a plus assez d’effectifs etc » et essayer de trouver des solutions, là, les parents d’élèves et enfants ont été pris en otage. Je ne suis pas satisfait de la façon de faire. » Alain Chmiel a également rencontré les services de l’Education Nationale, à plusieurs reprises. « Ils m’ont déclaré vouloir sauver le collège et que nous pouvions faire ce que nous voulions, mais cela a été bridé par la direction », explique le maire.
A l’heure actuelle, le collège n’est pas fermé administrativement. « Pour l’instant, on va faire des groupes de travail et espérer relancer un projet dessus. Maintenant, les espoirs sont minces mais on ne perd pas espoir », conclut Alain Chmiel.