La SPA de Nîmes saturée : « aujourd’hui, on prend un animal comme on prend un scooter »

12 000 animaux abandonnés dans les refuges depuis le début de l’été. C’est le constat alarmant que dressait la Société Protectrice des Animaux le 3 août dernier, alertant également sur la saturation des lieux d’accueil partout en France. La SPA de Nîmes, n’échappe pas à cette situation critique.

« Tout comme nos confrères, nous sommes également saturés », c’est l’accablante réalité que déplore Claude Gabach, Président de la SPA de Nîmes, qui, comme les dizaines d’autres refuges en France, se voit dans l’incapacité d’accueillir davantage de résidents. Concernant le refuge Nîmois, « il y a autant d’abandons qu’en 2022, à la même période, le seul changement est que l’on reçoit plus d’appels de personnes qui souhaitent se séparer de leur animal » constate le Président de l’établissement. Les listes d’attentes s’allongent mais le faible taux d’adoption à cette période de l’année ne permet pas de réduire l’effectif.

Avertir pour limiter les achats compulsifs

Depuis le 1er octobre 2022, selon un décret de juillet 2022, les personnes souhaitant adopter un animal, doivent obligatoirement signer au préalable « un contrat d’engagement » où il est stipulé les besoins physiologiques, médicaux et comportementaux de l’animal afin d’en prendre connaissance et d’y réfléchir dans un délais de 7 jours. La mise en place de ce contrat vise à lutter contre le fléau de l’abandon.
Aux termes de ce délai, si les personnes sont toujours demandeurs, alors, les membres en charge du refuge prennent le temps de discuter et d’échanger avec ceux-ci afin de constater si les conditions dans lesquelles l’animal va évoluer sont favorables à son bien-être.

Avec ces contrats et cette démarche, nous voulons être sûrs à 200% que l’animal soit bien dans sa future famille et ainsi éviter les achats compulsifs.

Claude Gabach, Président de la SPA de Nîmes

Cependant, malgré ces mesures et diverses campagnes de prévention le taux d’abandon reste très élevé chaque année, notamment durant la période estivale. « On ne peut pas dire que ces campagnes soient suffisantes au vue du nombre d’abandons » affirme le Président de la SPA Nîmoise.

Les abandons trop peu punis ?

« Les lois visant à punir les personnes qui abandonnent leurs animaux ne sont pas appliquées, regrette Claude Gabach. Prenons l’exemple d’un chien placé en fourrière, si le propriétaire est identifié, une fois prévenu, si celui-ci refuse d’aller chercher son animal, il ne sera puni pour cela alors qu’il le devrait. Les lois ne sont pas appliquées ». Selon le Président du refuge de Nîmes « si elles étaient appliquées correctement, je pense que cela dissuaderait d’abandonner son animal ».

Pour rappel, abandonner un animal est un acte de cruauté passible de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende.

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