L’homme de 33 ans a reconnu avoir attaqué la synagogue de La Grande-Motte et a livré quelques explications.
Il a été mis en examen et écroué par un juge antiterroriste, mercredi soir. Une enquête supervisée par le Parquet national antiterroriste (Pnat) a été ordonnée, suite à l’attentat antisémite ayant visé la synagogue Beth Taacov de La Grande-Motte, le samedi 24 août. Le suspect en question, « sans emploi, sans revenu », a déjà été condamné en octobre 2022, pour des faits de conduite en état alcoolique, apprend-on par le Pnat. Ce dernier précise qu’il est « inconnu des services spécialisés ». Toujours selon la même source, « il apparaît qu’EHK s’est radicalisé dans la pratique de sa religion depuis plusieurs mois et nourrit également, de longue date, une haine des juifs, plus spécifiquement focalisée sur la situation en Palestine ». Le suspect a « fait part à certains de ses proches de son intention d’aller combattre à Gaza », précise le Pnat.
« Sans emploi, sans revenu »
Selon de premières investigations, « dans les semaines précédant les faits, EHK avait acquis une arme de poing et procédé à diverses recherches internet sur des synagogues de la région, des fêtes juives et la période du shabat. Il avait enfin effectué des repérages plus ciblés sur la synagogue de La Grande-Motte », poursuit le Parquet. Dans la nuit du vendredi au samedi 24 août, il s’est rendu seul à proximité de la synagogue avec sa voiture, « dans laquelle il dormait une partie de la nuit ».
« Inconnu des services spécialisés »
Peu après 8 heures du matin, « muni de plusieurs bouteilles en plastique remplies de carburant, d’une hache » et d’une arme de poing, le suspect a escaladé le mur d’enceinte de l’établissement. Il était alors vêtu d’un keffieh et avait un drapeau palestinien attaché à la taille, comme l’ont montré les caméras de vidéosurveillance. Il a ensuite allumé plusieurs foyers de la synagogue, avant de mettre de mettre le feu à un premier véhicule sur le parking. « Après une trentaine de secondes, il incendiait une paillotte située le long d’un mur du parking et un second véhicule », détaille encore le Pnat.
Muni d’une « hache »
Grâce à une connaissance, il a ensuite regagné Nîmes et son logement dans l’après-midi, indique le parquet. Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées devant son appartement, poursuit la même source, le suspect s’est saisi de son arme de poing – chargée de munitions à blanc – et a tiré « à cinq reprises dans leur direction ». Il a été blessé en retour « par un tir de riposte au niveau du bras et du thorax et présentait une plaie au visage consécutive à l’action d’interpellation ».
« Faire réagir les autorités israéliennes »
Le suspect, après avoir été pris en charge médicalement, « a reconnu les faits dès sa première audition ». Selon le Pnat, « il a expliqué avoir agi pour soutenir la cause palestinienne, contestant toute intention homicide mais concédant avoir eu l’intention de faire peur. Il entendait […] faire réagir les autorités israéliennes ». Ce père de famille « accro au cannabis » qui squattait un appartement au dixième étage d’une des tours de la cité Pissevin, à Nîmes, là où il a été interpellé, a raconté avoir préparé son acte et agi seul, rapporte Métropolitain.
« Tentative d’assassinats »
Il est mis en examen par un juge antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris pour « tentative d’assassinats, commise en raison de la race ou la religion, en relation avec une entreprise terroriste », suivant le réquisitoire du Pnat, qui vise également les chefs de « tentative d’assassinats, commise en raison de la race ou la religion, en relation avec une entreprise terroriste, dégradations par incendie ou moyen dangereux pour les personnes, ayant entrainé une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours, commises en raison de la race ou la religion, en relation avec une entreprise terroriste ».