L’un des acteurs phares de la série se livre sur son parcours et ses multiples inspirations.

Casquette noire vissée sur la tête, lunettes noires et veste rembourrée, Franck Monsigny est « presque » incognito ce lundi 12 février sur le Quai de Sète. Le temps d’un café, le comédien, alias commandant Martin Constant, s’est confié sur ses passions avec autodérision et bienveillance. De la « sapologie », à la production de ses propres musiques, en passant par le surf et la boxe anglaise, l’homme se nourrit d’horizons divers et façonne son avenir au gré de ses aventures.

Voilà quelques années que le comédien originaire d’une banlieue de l’Essonne a embrassé Sète. Il y savoure le soleil, la mer et la proximité avec ces commerçants qu’il connait bien. La série ‘Demain nous appartient’ (DNA) qui culmine à 10 millions de téléspectateurs par semaine en moyenne, s’impose comme un formidable levier marketing au profit de la ville de Brassens.

L’engouement est massif. 200 personnes étaient attendues lors de l’inauguration de la boutique de souvenirs au mythique restaurant le ‘Spoon’. 2000 personnes se sont finalement ruées, invitant les forces de l’ordre à la plus grande vigilance. « Des comédiens avaient été logés chez les voisins », se souvient-il avec le sourire.

12 années de théâtre

Avec un planning qui offre une visibilité à trois semaines, Franck Monsigny oscille entre la capitale et le sud. « Un luxe » que de conjuguer les deux atmosphères et s’épanouir dans ‘l’acting’. Une passion débutée par douze années de théâtre, notamment à Avignon. L’école Périmony et les cours Eva Saint-Paul à Paris lui ont inculqué les fondations pérennes.

Le comédien s’est bien essayé au métier d’agent immobilier, en vain. Le planning millimétré l’oppresse, lui qui se complait dans l’excitation de l’inconnu. Il reste les pieds sur terre malgré la notoriété grandissante. Le père est géophysicien et navigateur, la maman a élevé quatre enfants tout en jonglant avec son travail. D’elle il loue le courage infaillible. Sur ses réseaux sociaux, le comédien entretient la proximité, jusqu’à répondre en personne à sa communauté et à rester fidèle à l’essence de sa personnalité.

 « DNA est un exercice à multiples facettes, humainement et techniquement », précise-t-il. Dans ce feuilleton où la vie des habitants est rythmée par les rivalités familiales, les romances et les intrigues policières, les secrets et trahisons tiennent le public en haleine. « Une telle façon de travailler, d’imbriquer les différents corps de métiers, de l’écriture à la post-production n’a jamais été vue auparavant », souligne Franck Monsigny au sujet de la série.

Mélomane invétéré

L’harmonie, Franck Monsigny la retrouve également dans ses musiques disponibles sur toutes les plateformes. Sous le pseudo Mancini, il y diffuse ses mélanges de ‘drill’ hyper moderne et british. Il ose un slam réfléchi et urbain sans s’interdire des sonorités électro à l’avenir. Du hip hop influencé par les mastodontes Dr.Dre, Snoop Dog, IAM, à la bossa nova, les influences sont multiples. « Je construis ma personnalité musicale en fonction des retours et des avis constructifs », poursuit l’artiste. Ses trois premiers morceaux ont vu le jour auprès du producteur musical paris JP Manova, quelques notes se sont muées en lignes.

Le surf et son côté « méditatif »

A 19 ans, Franck Monsigny s’essaie au ‘kick-boxing’ avant de dévier sur la boxe anglaise. « Je remercierai toujours ce sport qui m’a donné l’assurance qui me manquait », reconnait celui qui a souffert de harcèlement durant sa jeunesse. Un moment marquant, le tournoi de combats amateurs organisés par ses soins au club Training camp de Sète en 2020. Un évènement ayant réuni des comédiens de DNA, « on ne cherchait pas le KO, mais à s’éprouver, à chercher la difficulté ». A l’image du lot d’adversités que réserve la vie.

En guise d’apaisement, Franck Monsigny médite pleinement à travers le surf. « Je me sens nourri grâce à l’eau qui a un secret à nous transmettre, quelque chose à nous apprendre », philosophe-t-il. Une sérénité qu’il retrouvait étant enfant, aux côtés de son père, lors de ses excursions en bateau à Douvres en Angleterre. Sa signature, c’est également son style vestimentaire arboré en couleurs et matières, sur son compte Instagram. Franck Monsigny surf sur les codes des années 90 réactualisés. « On aime bien s’habiller comme on était jeunes, mais sans être des vieux », ironise celui qui affectionne les ‘baggy’ « moins larges ». Son adresse fétiche ? Isakin Paris, qui propose des modèles limités, ou l’art d’être « quasi unique » dans une société uniformisée.

Linda Mansouri