Mohamed El Annabi* a lancé un collectif informel ‘Préservons les Hauts de Massane’ pour protester contre l’installation future de l’association Uni’sons sur le site du Tennis club des Garrigues. Il estime que le projet « détruirait en partie le site ». Le directeur de ladite association récuse toutes allégations.
« Je n’ai rien contre l’association Uni’sons, qui propose un festival Arabesques chouette, mais je ne comprends pas pourquoi elle a jeté son dévolu sur ce terrain ?, questionne Mohamed El Annabi. Comment cela se fait-il qu’une association ait le privilège de choisir son futur emplacement et pourquoi bénéficierait-elle d’une construction nouvelle ? » Les raisons de la colère ? L’installation future de l’association socioculturelle Uni’sons, fondée en 2000, sur l’un des terrains de tennis du complexe.
« Pourquoi cette association bénéficierait d’un tel privilège ? »
Le Tennis club des Garrigues est implanté au cœur de la pinède qui entoure le lac des Garrigues. Il se compose notamment de cinq courts de tennis en béton et d’un mur de frappe. « Le club, géré par l’association Fête le Mur fondée par Yannick Noah, participe à la vie sociale du quartier et favorise une certaine mixité sociale « , plaide Mohamed El Annabi.
L’association Uni’sons est actuellement située au 475 Avenue du Comté de Nice. Contacté par nos soins, le directeur Habib Dechraoui livre son éclairage. « J’ai vécu à 130 mètres du tennis club pendant quarante ans, je connais parfaitement le quartier et ses voisins, expose-t-il. Nous nous sommes battus en faveur du stade Coubertin ou pour initier la Fête du lac des Garrigues. »
« Il est piloté par un groupe de personnes politisées »
Pour Habib Dechraoui, l’enjeu est tout autre : « Mohamed, que j’ai déjà invité à discuter, est piloté par un petit groupe de personnes politisées ». Le directeur d’Uni’sons contextualise : « Dans le cadre du projet ANRU, nos locaux actuels vont être démolis. Pour continuer à œuvrer dans la réussite éducative, la formation, la culture, il nous fallait un nouvel emplacement. »
De son côté, Mohamed El Annabi affirme que d’autres locaux ont été proposés à Un’isons, au niveau du centre commercial Saint Paul et à proximité du parc Georges Brassens. « Habib Dechraoui aurait refusé ces options ! », fustige-t-il . « C’est faux, rétorque le directeur d’Uni’sons. On m’a proposé d’autres lieux que j’ai déclinés car ils étaient trop proches des habitations et qu’il était difficile de se garer. » Ce dernier n’a jamais caché sa préférence pour ce site du lac, auquel il est « particulièrement attaché ».
Quid de l’environnement ?
Autre point de friction, l’environnement. Mohamed El Annabi affirme que le « projet présente le risque d’imperméabiliser encore plus le site qui est entouré d’une zone naturelle protégée où il y a une certaine biodiversité dont certaines espèces classées sur la liste rouge des espèces menacées ». Des inquiétudes qu’Habib Dechraoui balaie d’un revers de main : « Quelle qualification a-t-il pour affirmer ceci ? Ce projet a été conçu avec Coralie Mantion, à l’époque vice-présidente de la Métropole, en charge de l’écologie. » Le directeur d’Uni’sons rappelle par ailleurs que le terrain de tennis « est goudronné et isolé ». Reste que pour Mohamed El Annabi, « les habitants sont d’autant plus surpris que ce club de tennis a fait l’objet d’une rénovation en 2022 qui a coûté 113 500 € d’argent public ».
« Fadilha Benammar-Koly est en charge du volet international, et non de la culture ! »
L’association qui compte vingt salariés, œuvre sous la houlette de sa présidente, Fadilha Benammar-Koly, également conseillère régionale PS Occitanie et vice-présidente de la communauté de Communes de Lodève. « Nous ne comprenons pas pourquoi l’association bénéficie d’un tel privilège », insiste Mohamed El Annabi. Le directeur d’Uni’Sons rebondit : « nous bénéficions de subventions européennes notamment. Je rappelle que Fadilha est en charge du volet international et non de la culture ! C’est baver pour baver ».
« On a l’impression qu’ils font de l’entre-soi »
Mohamed El Annabi poursuit : « les gens les connaissent très peu ici. On a l’impression qu’ils font de l’entre-soi. Je pense qu’ils veulent rester au quartier prioritaire Hauts de Massane car ils reçoivent un tas de subventions ». « De l’entre-soi ?, fulmine Habib Dechraoui. On a juste crée un festival qui réunit 30 000 personnes, accueilli dix-sept ministres, deux Présidents de la République et 300 personnes lors de la dernière exposition. Mohamed El Annabi a peut-être un problème de cécité ».
*Nom fictif