Hérault : pourquoi l’Association humanitaire de Montpellier est indispensable

Plus de 400 bénévoles œuvrent au profit des plus démunis, via l'Association humanitaire de Montpellier. Rencontre.
© Linda Mansouri / InfOccitanie. Association humanitaire de Montpellier, AHM.

147 avenue de Boirargues, Montpellier. Une trentaine de bénévoles habillés de gilets fluorescents s’affairent avec entrain. Un formidable élan de solidarité calibré, où chaque bénévole est assigné à une tâche précise. En fond, une musique entrainante, le bruit des ustensiles de cuisine qui s’entrechoquent et les rires des bénéficiaires. Ces derniers viennent en nombre, patientent en devisant dans la file d’attente, afin de repartir avec une entrée, un plat, un dessert et une boisson.

Des bénévoles de l’AHM. Crédit photo : Linda Mansouri / InfOccitanie.

Plus de 400 bénévoles, 180 repas servis par soir

Créée en 2014, l’Association humanitaire de Montpellier (AHM) est devenue en peu de temps une béquille sociale pour de nombreuses personnes écorchées par la vie. « Nous avons parmi les bénéficiaires des personnes sans domicile fixe, mais aussi des familles avec un faible revenu, des actifs qui n’arrivent pas à manger à la fin du mois ou des personnes vulnérables comme des femmes enceintes », liste Aïcha Baghaz, présidente de l’association apolitique et areligieuse.

Une bénévole de l’Association humanitaire de Montpellier, AHM, prépare les desserts. Crédit photo : Linda Mansouri / InfOccitanie.

« Un homme dormir sur un carton »

Pour cette dernière, AHM est une « vocation », un engagement de longue haleine consacré en parallèle de son emploi d’assistante de direction. Originaire de Corse, c’est à 14 ans qu’Aicha Baghaz est confrontée à la détresse sociale, « première fois en visite à Paris, je tombe sur un homme en train de dormir sur un carton, je me suis dit comment est-ce possible », se souvient-elle.

Terrible froid de 2015

En Corse, ajoute-t-elle, « il n’y a pas de SDF, la solidarité est très présente entre les générations ». En 2015, suite au grand froid, les bénévoles de l’association montpelliéraine bondissent d’une dizaine à 80. L’Association Humanitaire de Montpellier se structure alors en différents pôles : communication, social ou évènementiel visant à collecter des dons. « Cela nous a permis de pérenniser notre action et d’avoir l’appui de la ville de Montpellier », ajoute la présidente. Laquelle insiste sur l’importance du soutien d’une institution, quelle qu’elle soit, au regard de l’activité grandissante d’AHM.

Des bénévoles de l’Association humanitaire de Montpellier écoutent un brief des consignes. Crédit : Linda Mansouri / InfOccitanie.

7 jours sur 7, même les jours fériés

Dans ces locaux, environ 180 repas sont servis tous les soirs de la semaine, même les jours fériés. Des denrées offertes par des structures telles que Bibal, Monoprix, Viand’Occ, ou le Crous. « On essaie de gérer le flux de manière à ne pas trop stocker et à en avoir suffisamment pour les bénéficiaires », poursuit Aicha Baghaz. Outre les repas, des couvertures sont distribuées ainsi que des produits d’hygiène. Une coiffeuse exerce une fois par semaine dans les locaux pour coiffer les bénéficiaires.

De la nourriture… et de la chaleur

« Nous avons un rôle de redirection vers toutes les structures sociales de la ville, les bénéficiaires peuvent s’informer ici », complète notre hôte. Une famille avec des enfants fait irruption. Une discussion s’engage afin de démêler la situation et trouver une situation d’urgence. « AHM dispose d’un budget dédié aux nuitées d’hôtel. Il faudra par contre que le 115 s’engage à prendre la suite », confie Aicha Baghaz. Des personnes font quelquefois appel à l’association pour trouver un toit et sortir de la rue. « On appelle le 115 mais ils nous disent qu’ils sont saturés », regrette la présidente. A ceux qui dénoncent une forme d’assistanat, elle rétorque : « beaucoup sont seuls, la solitude est terrible. Certains ont eu des accidents de vie, une maladie, une perte d’emploi ou souffrent d’une addiction. Certains veulent vraiment s’en sortir ».

Des « accident de vie »

Pas de justificatif demandé à l’entrée, « l’accueil est inconditionnel, s’ils font la queue pour manger c’est qu’ils en ont vraiment besoin », juge Aicha Baghaz. Ici, une autre structure accueille des personnes en situation de précarité, Gammes, la journée, AHM prenant le relai pour la soirée. « L’accueil est constant de 8h30 à 21h30 », précise Aicha qui garde en mémoire les bons souvenir du Noël solidaire organisé par l’association ayant réuni plus de 1500 personnes. Vidéo à découvrir ci-après :

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