L’association « La vie est belle » fondée par le Ballarguois Sébastien Di-Grazia, a développé une application mobile dédiée aux personnes malades. Zoom sur ce nouvel outil qui a vocation à couvrir le territoire national.

C’est en 2017 que « La vie est belle » voit le jour, suite au décès de l’épouse de Sébastien Di-Grazia des suites d’un cancer du sein. « Elle nous a quittés en juin 2017 exactement », confie notre interlocuteur qui, très vite, a souhaité « être utile aux personnes un peu esseulées, aux familles monoparentales ». Le chef d’entreprise et professeur de judo s’est alors projeté à la place des personnes isolées, atteintes d’un cancer et très difficilement accompagnées. Ni une ni deux, les statuts sont créés, les premiers bénévoles affluent. « Cela m’a permis de remonter la pente… », confesse le fondateur.

Financement de perruques, prothèses mammaires, soutien moral…

En peu de temps, 200 adhérents se réunissent autour de la cause, au moyen d’une adhésion de 12 euros l’année. Des actions se mettent en place telles que des courses, des concerts, des jeux de piste dans Baillargues avec une vente de livrets permettant de reverser les fonds à l’association. Des fonds qui servent notamment à financer des perruques de qualité, réhaussant l’estime de soi des femmes écorchées par la maladie. « Les perruques remboursées par la Sécurité sociale sont de qualité médiocre, les bonnes perruques avec de vrais cheveux coûtent minimum 250 euros », le prix pour conserver du lien social. Autre opération, une collecte de fonds pour financer des prothèses mammaires en silicone, l’aide aux transports ou le soutien moral sous la forme de discussions autour d’un café.

Des sushis aux bénévoles

C’est en participant à un groupe de réseautage professionnel qu’une rencontre changera la donne. Sébastien Di-Grazia échange alors avec un entrepreneur venu promouvoir son application mobile permettant de géolocaliser les restaurants de sushis autour de soi. « Cela m’a fait tilt, il me fallait ça pour mon asso ! », se remémore l’intéressé. L’application « La vie est belle » voit le jour en février dernier. Le principe ? L’application mobile géolocalise les bénévoles disponibles autour de soi, dans un périmètre variant de 2 à 100km, faisant la part belle aux liens du voisinage.

Comment ça marche ?

Le bénévole remplit ses coordonnées, puis donne ses disponibilités et les missions qu’il peut assurer parmi plusieurs catégories : sport, course, trajet, enfant, technologie, administratif, bricolage, animaux, cuisine, ménage, café temps libre, ou autres. « Cela peut être une heure par mois, pour faire la course ou promener le chien », précise Sébastien qui mise sur la solidarité d’un grand nombre pour soutenir les personnes malades. Ces dernières étaient initialement des personnes atteintes de cancer, puis le concept s’est généralisé aux personnes atteintes d’infections longue durée, aux aidants, aux personnes âgées isolées… « Les aidants ont tout autant besoin de souffler », juge le fondateur. Une fois les informations enregistrées, la personne malade clique sur une carte affichant la position de tous les bénévoles autour d’elle, ainsi que de leur disponibilité. Charge à elle de contacter le bénévole via un message pré-enregistré, permettant par la suite d’échanger au téléphone.

Application gratuite sur IOS et Android

« On s’est rendu compte que les malades ne prenaient pas l’initiative de demander de l’aide », note Sébastien. Plus encore, les traitements sont lourds et il est difficile de « sortir du protocole » pour s’autoriser des moments de légèreté. « Avec l’appli, ces personnes se rendent compte qu’elles ne sont pas seules. Le texto est plus facile que de saisir le téléphone pour appeler et expliquer sa situation », compare le fondateur. Autre intérêt, l’outil permet de rompre l’isolement social, de discuter avec son voisinage. « Des personnes vivent à côté de personnes malades mais ne le savent même pas », souligne Sébastien.

Financement de la CPAM de l’Hérault

Au regard de son intérêt, l’association de 73 bénévoles a bénéficié d’un financement de la CPAM de l’Hérault dans le cadre du développement de cette application mobile. Pour faire connaitre l’application, Sébastien est allé jusqu’à la promouvoir sur huit aires de repos d’autoroutes, dont Ambrussum et Fabrègues, dans le cadre d’Octobre rose, en partenariat avec Vinci autoroutes. Une cagnotte au sein de l’entreprise de matériel informatique Koesio a vu le jour, récoltant au total 5000 euros au bénéfice de l’association.

« Au fin fond des Alpes ou des Pyrénées »

« Au fin fond des Alpes, des Pyrénées ou même à Lyon, j’aimerais que les associations puissent s’approprier l’appli à destination de leurs bénévoles », appelle-t-il de ses vœux. Il s’agit de créer du lien sur le territoire sud, puis l’ensemble du territoire national, et rompre notamment l’isolement rural. Une deuxième version améliorée verra le jour dans un second temps. Téléchargez l’application sur Google play cliquez ici, sur Apple store, cliquez ici. Site internet, cliquez ici.