Il faut remonter à 2023 et au mouvement contre la réforme des retraites pour voir cette intersyndicale réunie. Après le mouvement citoyen « Bloquons tout » du 10 septembre, ce sont désormais la CGT, la CFDT, FO, UNSA, Solidaires, FSU, CGC et CFTC qui appellent à la grève le jeudi 18 septembre. « Nous sommes tous unanimes pour un même mot d’ordre : « les sacrifices dans le monde du travail » c’est fini », lance Sébastien Boudesocque, secrétaire général de la CGT de l’Hérault, lors d’une conférence de presse des huit syndicats afin de présenter le mouvement.
Quelles revendications ?
Avec ce mouvement, l’intersyndicale expose plusieurs revendications. En première ligne : l’abandon de la réforme des retraites, portée depuis 2023. Malgré la chute du Gouvernement de François Bayrou et son remplacement par Sébastien Lecornu, les syndicats réclament l’abandon du « budget Bayrou » avec notamment l’annulation de la suppression des deux jours fériés, « plus de justice sociale et fiscale ». L’intersyndicale dénonce également un « ruissellement dans le mauvais sens » et attend « une nouvelle répartition des richesses dans le pays ». « N’avoir que les miettes tout le temps et pas la baguette, ce n’est plus possible », affirme Marie-Pierre Zabalete, secrétaire générale du syndicat Solidaires.
Un mouvement d’ampleur
Dans le département de l’Hérault, ce sont plus de cinquante appels à la grève qui ont été lancés, aussi bien dans le secteur public que privé. « Je pense qu’aujourd’hui, l’ensemble des salariés est plus que jamais déterminé à se mobiliser. On risque de se retrouver face à une journée de mobilisation d’ampleur, confie Sébastien Boudesocque. Le monde du travail en a marre d’être toujours des vaches à lait », complète Franck Mary-Montlaur, secrétaire général FO. Cette date du 18 septembre est aussi une date inédite pour l’intersyndicale, étant donné que cette mobilisation survient très peu de temps après la rentrée. « Cela fait plus de 10 ans que je milite et je n’ai jamais vu une rentrée sociale avec autant d’appels à la grève déposés. Habituellement, il faut attendre octobre. C’est l’un des signes encourageants », confie le secrétaire général de la CGT de l’Hérault.
Un 10 septembre bis ?
Pour l’heure, ce mouvement du 18 septembre reste différent et s’organise en parallèle du rassemblement citoyen du 10 septembre, bien qu’il ait été soutenu par la CGT et Solidaires. « Des personnes que l’on respecte ont décidé d’aller dans la rue pour exprimer un ras-le-bol, que tout le monde ressent, mais nous c’est le 18. Nous allons voir ce que cela donne le 18 septembre et nous avançons étape par étape », explique Franck Mary-Montlaur. « Nous souhaitons inviter les salariés, quels qu’ils soient, à rejoindre le mouvement du 18 puisque, comme d’habitude, le service de sécurité sera assuré par l’ensemble des organisations syndicales », ajoute Frédéric de Fondaumière, délégué syndical à la CFDT. « Sur le fond revendicatif de ce qui s’est passé hier et sur ce que porte l’intersyndicale du 18 septembre, il n’y a pas d’opposition à y avoir », tranche Sébastien Boudesocque.
« Le début de quelque chose »
Même si les syndicats affirment « ne pas lire dans le marc de café et vouloir avancer étape par étape », cette grève du 18 septembre semble être la première d’une mobilisation pérenne. « L’intersyndicale a prévu de se revoir. Ce n’est pas une seule journée d’action qui permettra de faire plier les projets de l’ensemble des Gouvernements », explique Sébastien Boudesocque. Des propos complétés par Grégoire Delattre, délégué syndical à l’UNSA : « Organiser une mobilisation en cette période de rentrée sociale et scolaire est quelque chose de très fort. C’est un signe pour dire que « si besoin, on ne va pas s’arrêter là ». C’est le début de quelque chose. »