InfOccitanie : Dans nos colonnes, le député RN, Nicolas Meizonnet, a affirmé que les municipales se joueront entre le maire sortant et le candidat RN-UDR, Bernard Luciani, en éludant complètement l’alternative que vous proposez. Comment réagissez-vous ?
Charly Crespe : Je ne peux pas en vouloir à Nicolas Meizonnet de soutenir le candidat investi par son parti. Je peux vous assurer que les Graulennes et les Graulens que je rencontre depuis longtemps savent quelle est la meilleure alternative au candidat-maire actuel…
InfOccitanie : « Son projet n’est pas de droite, on ne le différencie pas de celui du maire sortant », avance Nicolas Meizonnet. Pensez-vous aujourd’hui incarner une alternative/opposition franche ? Pour quelles raisons ?
Charly Crespe : Face au maire sortant, qui a passé plus de temps au PS qu’à diriger les affaires de la ville, la tentation est grande de vouloir jouer à « qui sera le plus à droite ». Je suis de droite. Cette compétition ne m’intéresse pas. Ce qui compte, c’est de proposer le meilleur projet pour la ville et ses habitants. La campagne commence et sera l’occasion de présenter les principales mesures. Un élément de réponse se situe toutefois dans mes prises de position au conseil municipal, mais visiblement, N.Meizonnet n’a pas suivi mon travail, à savoir la sécurité, le manque de réponses fermes, les nuisances du train à un euro, la proposition de réduction de fiscalité pour ceux qui réalisent des travaux…
InfOccitanie : Vous faisiez 41,80% au second tour en 2020, pour autant, beaucoup de Graulens ne se sont pas rendus aux urnes, une marge de manœuvre profitable au RN conforté par ses scores nationaux ?
Charly Crespe : Grace à un rassemblement de droite, j’ai pu réaliser avec mon équipe un score honorable pour une première participation en 2020. Nous avons produit un travail d’opposition constructif, siégé dans les organisations de la Ville : Seaquarium, Camping de l’Espiguette, CCAS, Communauté de communes… Nous avons fait des dizaines de réunions publiques dépassant les 200 participants ces dernières années. Je crois dans le bon sens des électeurs, le travail accompli me permet d’aborder la suite avec confiance. Il suffit d’observer les résultats à toutes les élections ces quinze dernières années : les Graulens votent souvent pour le RN aux élections nationales, mais choisissent l’homme et le projet aux municipales…
InfOccitanie : Nicolas Meizonnet apporte sa caution à B.Luciani. Le député RN est bien ancré en Camargue, chirurgical dans sa communication et son avalanche de selfies avec les Camarguais, élu au premier tour des législatives. Six députés sur six sont RN dans le Gard. Une menace pour vous lors des municipales ?
Charly Crespe : J’ai toujours dit que la question de l’identité camarguaise ne devait pas être politisée. Je suis natif du département, j’ai grandi avec la passion des taureaux. Je ne me sens pas dépassé ou menacé par quelque partis sur ce terrain. Je vais aux courses camarguaises, il m’arrive de les attraper dans les rues, j’adore ça, c’est une part de mon identité. Notre mouvement le GRAU fait son assemblée générale de rentrée dans une manade par ailleurs. J’incarne naturellement cet attachement à notre identité.
InfOccitanie : Comment parler aux électeurs du RN pouvant se retrouver dans votre projet ?
Charly Crespe : Je ne parle pas à tel ou tel électorat, mais à tous les Graulens, sans me soucier de leur vote aux élections nationales. Ceux qui aiment le Grau du Roi, l’ont choisi, y habitent ou y sont nés, peuvent se reconnaitre dans la démarche qui est la mienne.
InfOccitanie : Où êtes-vous domicilié aujourd’hui ? Si hors du Grau, serez-vous disponible, proche des Graulens qui ont besoin de proximité et de stabilité en ces temps politiques agités ?
Charly Crespe : De ma naissance à mes 18 ans, j’ai grandi au Grau. J’ai fréquenté l’école maternelle et primaire ici, puis le collègue d’Aigues-Mortes. J’ai quitté la région pour mes études de médecine en Auvergne. J’habite au Grau du Roi depuis 2018. Depuis 3 ans, j’ai pu m’installer dans la maison familiale dans laquelle j’ai grandi. Je travaille à Montpellier en tant que médecin psychiatre, et depuis 2020, j’ai eu le temps d’apprendre à mieux gérer l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Aujourd’hui, je peux dire que je suis bien organisé, pour continuer à travailler et à élever ma fille, tout en exerçant pleinement un rôle de maire du Grau du Roi. Ceci d’autant plus que je n’ai pas pour projet de me disperser dans le cumul des mandats…
InfOccitanie : Quelle vision portez-vous pour la commune ?
Charly Crespe : Dans dix ans, je voudrai que tout le monde se sente fier d’appartenir au Grau du Roi, comme ce fut le cas lorsque c’était un village. Je souhaite un Grau qui attire des jeunes, des familles, des actifs, fiers d’appartenir à cette communauté. Le projet est de redonner au Grau ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, beaucoup n’ont pas confiance, ni l’envie de venir développer une projet économique, pour une multitude de raisons, le parking en fait partie…
InfOccitanie : Trois propositions totémiques que vous souhaitez mettre en place au service des Graulens ?
Charly Crespe : A l’échelle du mandat, faire une école digne de ce nom qui rassemble la maternelle et la primaire dans un bel environnement avec une cour d’école qui ne sert plus de parking l’été ! Il faut lancer le programme de parking en silo en centre-ville. Enfin, je veillerai à ce que les mêmes droits soient appliqués, que l’on soit résident permanent ou secondaire. Je déteste l’injustice. Je reviendrai très prochainement vers les habitants pour leur dévoiler mes autres mesures.
InfOccitanie : Une alliance avec le RN au 2nd tour des municipales est-elle envisageable ?
Charly Crespe : La question des alliances doit s’étudier au regard des différentes forces en présence. Force est de constater que l’on a des candidatures tous les quatre matin. C’est le droit légitime de chacun en démocratie, toutefois, cela ne facilite pas la lisibilité des propositions pour les lecteurs. La question des alliances est un peu prématurée. Je suis concentré sur la campagne, pour agir avec « bon sens et respect » (slogan de sa campagne, ndlr).