L’Assemblée nationale a censuré le gouvernement de Michel Barnier, un acte inédit depuis 1962. Dans le Gard, les réactions des personnalités politiques affluent sur la toile. Tour d’horizon non exhaustif.
Vincent Bouget (vice-président au Conseil départemental du Gard, élu d’opposition communiste à Nîmes) : « Le gouvernement minoritaire composé des forces qui ont perdu les élections de juillet dernier est censuré. Ce n’est qu’une mise en conformité avec la réalité sociale du pays. Les forces du Nouveau front populaire et l’ensemble des forces de gauche ont la responsabilité de contribuer à une alternative politique qui s’appuie sur les exigences qui grandissent dans le pays. Elles doivent travailler à la construction des convergences nécessaires avec les salariés et leurs organisations syndicales, le monde associatif et l’ensemble des forces vives du pays. Loin des cris d’orfraie de ceux qui aujourd’hui ont peur de perdre le pouvoir, engageons nous à travailler une issue heureuse pour le pays ».
Franck Proust (secrétaire départemental LR, président de Nîmes Métropole) et Richard Tibérino (président LR 30) : « La représentation nationale a voté pour le désordre quand le gouvernement de Michel Barnier, dans des circonstances très difficiles de crise, menait un travail de redressement de la Nation. La France, notre Pays, notre Patrie a plus que jamais besoin de stabilité, l’opposition a opté pour le trouble. Dans cette période perturbée, les Français ont besoin de responsables publics constants et sérieux, à cela par la censure l’opposition s’illustre de son irresponsabilité. A l’heure où la sécurité nationale demande à être priorisée, nous avons des députés qui par leur censure empêchent le budget de nos armées. A l’heure où l’insécurité ronge nos villes et maintenant nos campagnes, nous avons des députés qui par leur censure empêchent notre police d’avoir un budget augmenté. A nos agriculteurs, à nos pêcheurs, à nos entreprises, qui ont besoin d’un gouvernement pour porter et résoudre leurs problèmes dans l’urgence. Ils n’auront pour réponse que le chaos porté par les extrêmes. A l’heure où le gouvernement de Michel Barnier s’est formé pour sauver le pays de la faillite, les députés d’opposition votent la censure, préférant l’intérêt de leur parti à l’intérêt de la France. On savait la gauche soumise à la France Insoumise complice, des idées de terreur portées par l’islamisme radical et prompt à l’antisémitisme, brandissant plus prestement les drapeaux étrangers que notre propre étendard. Nous avons aujourd’hui les nouveaux alliés dans le camp du désordre. Le RN, dans un souci partisan en oublie l’intérêt de la Nation […] ».
Valérie Rouverand (présidente Renaissance Gard, élue d’opposition à Nîmes) : « il faut être clair : ceux qui par intérêt personnel sont responsables du chaos sont ceux qui ont voté la censure. En unissant leurs voix, le RN et la France Insoumise ont choisi de fragiliser davantage notre pays dans une période où il a besoin de stabilité pour lui permettre d’avancer. Ils ont préféré le coup politique en ne pensant qu’à une chose : leur candidature à la présidentielle. Comment y prétendre alors que ces groupes politiques viennent de priver la France d’institutions stables. C’est d’une inconséquence gravissime lorsqu’on regarde ce qu’il se passe dans le monde. Fragiliser notre pays, quand les Etats-Unis viennent de réélire Donald Trump, que la guerre est aux portes de l’Europe ou que la Chine est de plus en plus agressive économiquement et politiquement, c’est indigne et dangereux. Nous traversons une crise politique majeure, mais elle a au moins servi à faire tomber les masques de ceux qui prétendent défendre la France et les Français. Notre pouvoir d’achat, l’avenir de notre agriculture, le fonctionnement de nos services publics, les taux d’intérêt auxquels nous empruntons : tout cela ne pourra pas s’améliorer, et pire, tout cela ne pourra que se détériorer après la motion de censure du RN et du NFP. Je veux croire en un sursaut, je veux croire au nom des valeurs qui ont construit notre Nation, que nous pourrons évoluer politiquement. […] L’intérêt supérieur de la Nation doit passer avant tout ».
Yoann Gillet (député du Gard et porte-parole du RN) : « La censure du Gouvernement n’est pas une victoire. Nous aurions évidement souhaité que cela se passe autrement mais Michel Barnier ne nous a pas laissé le choix. Nous devions protéger les Français et nous avons agit en ce sens. Il n’a pas tenu ses promesses en augmentant dans son projet de budget la pression fiscale de 40 milliards d’euros, en aggravant le déficit public et en n’écoutant pas les propositions des oppositions. Nous n’avons pas voté la censure par esprit de revanche ou d’opposition systématique, mais parce que le projet de budget de M. Barnier, comme cinquante autres avant lui, continue dans la voie désastreuse de sept années de macronisme : toujours plus d’impôts, toujours moins de services publics, toujours moins de protection sociale. […] Nous avons donc agi avec une seule boussole : l’intérêt national et le respect du mandat confié par 11 millions d’électeurs. Contrairement aux mensonges destinés à semer la peur, voter la censure ne signifie pas plonger la France dans le chaos. La continuité de l’État sera assurée par une loi spéciale qui permettra à l’État de fonctionner en attendant une solution durable. Censurer ce budget n’est pas un caprice. C’est un devoir : celui de protéger les Français. La politique du pire aurait été d’accepter sans rien dire un budget toxique et dangereux pour notre pays. Le RN ne s’associe pas à l’extrême-gauche, il utilise les outils démocratiques à sa disposition pour bloquer un budget néfaste. Désormais, c’est au Président de la République qu’il revient de sortir la France de l’impasse qu’il a lui-même créée.[…] ».
Denis Bouad (sénateur PS du Gard): « Malheureusement, cette censure vient sanctionner l’option choisie par le Premier ministre et l’ensemble de l’exécutif de négocier exclusivement avec l’extrême droite allant jusqu’à raboter l’AME contre l’avis des professionnels de santé. C’est là certainement une erreur stratégique et surtout à mes yeux une navrante faute politique. Suite à l’expression démocratique de juillet dernier, la politique menée ne peut pas s’inscrire dans la continuité du macronisme agrémentée de gages donnés à l’extrême droite, dans un reniement total du front républicain qui s’est exprimé au second tour des élections législatives. Pour les socialistes, le vote de cette censure n’a de sens que s’il s’accompagne de réelles propositions et d’un travail de fond afin de sortir de cette impasse politique. L’Etat comme la sécurité sociale auront besoin d’un budget dans les semaines à venir. Compte tenu de la composition de l’Assemblée nationale, ces textes budgétaires devront nécessairement être le fruit d’un compromis qui pourrait prendre la forme d’un accord de non censure. Le prochain budget devra répondre aux préoccupations des français notamment en matière de pouvoir d’achat, de défense des services publics et revenir sur les injustices liées à la précédente réforme des retraites. Il devra également apporter des solutions aux défis qui se posent à notre pays avec notamment la crise agricole et la crise du logement, mais aussi porter une ambition dans notre lutte contre le changement climatique. Enfin, face à la dette et un déficit record, nous ne pourrons pas reproduire les politiques qui nous ont conduits à ces dérapages budgétaires. Aussi, un travail en profondeur doit être mené afin de renforcer la justice fiscale et assainir les comptes publics ».
Nicolas Pellegrini (coordinateur Jeunes Insoumis du Gard) : « Il ne pouvait en être autrement, après le coup de force démocratique d’Emmanuel Macron qui par deux fois à refusé de reconnaître le résultat des urnes du seul souverain légitime: le Peuple. Il faut maintenant qu’il prenne ses responsabilités, qu’il s’en aille ou ce sera censure sur censure. Un autre monde est possible. Nous l’avons démontré ».