Pierre Mauméjean, maire d’Aigues-Mortes, nous livre quelques nouveautés de la cité.
Qu’est-ce qui fait la typicité d’Aigues-Mortes ? Sa situation privilégiée au cœur de la Petite Camargue, avec les remparts connus mondialement. Il y a bien évidemment Saint Louis, Marie Durand et la libération des prisonnières de la Tour Constance, sans compter la rencontre de deux grandes puissances : François 1er et Charles Quint. Nous allons d’ailleurs créer un musée d’histoire sur l’ancien emplacement de la médiathèque, boulevard Gambetta. Nous allons réceptionner les pièces les plus intéressantes de l’ancienne Société d’Histoire et d’Archéologie d’Aigues-Mortes. Dans un second temps, nous travaillerons sur la création d’un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, qui viendra développer toutes ses facettes de l’histoire locale.
Le territoire brille également grâce à un nouveau label ? Tout à fait, les vins de ‘Sable de Camargue’ dont Aigues-Mortes est la capitale, sont officiellement reconnus en Appellation d’Origine Protégée (AOP). Ces vins ont largement été récompensés au Salon de l’agriculture avec une pluie de médailles. Autre atout de notre territoire, les Salins de Camargue, premiers salins d’Europe avec qui nous entretenons un partenariat très fort. Ils fêtent d’ailleurs les 90 ans du sel La Baleine. Sans compter la culture camarguaise qui repose sur la bouvine et la langue provençale.
Combien de visiteurs à Aigues-Mortes en 2023 ? Avec l’Office de tourisme, nous avions estimé 2 millions de visiteurs sur l’année 2023. Or le bornage téléphonique a fait apparaitre 3 millions de visiteurs en 2023 ! Sur deux jours en août dernier, à l’occasion de la Saint-Louis, Aigues-Mortes a enregistré 50 000 visiteurs. Sur le week-end Pascal 2023, nous étions à 70 000 visiteurs.
Comment développer l’attractivité économique en dehors de l’été ? L’objectif est d’étendre les ailes des saisons, ne pas se contenter des deux mois d’été. Pour la deuxième année, nous organisons le Printemps en Camargue les 6 et 7 avril prochains avec une série d’animations. Le mois de mai est toujours un point fort, avec les ponts et les week-ends prolongés, alors que le mois de juin est plutôt faible en matière de fréquentation. Pour essayer d’attirer du monde sur cette période un peu plus creuse, nous proposerons le Championnat de France d’équitation de travail et de tradition, organisé par la Fédération Française d’Equitation. Il devrait se tenir autour des 15 et 16 juin prochains. Nous travaillons également sur un concours international de pétanque…
Avez-vous des dispositifs d’accompagnement des commerçants ? Les conseillers de l’Office de tourisme proposent leur ingénierie et orientent les commerçants vers les bons services. Ils conseillent par exemple sur la communication, les programmes d’investissement, les mesures écologiques… En retour, les commerçants deviennent nos ‘Ambassadeurs du territoire’ et portent l’emblème de la mairie. Ils ont été associés aux habitants et aux agents pour la création d’une marque de destination, visant à développer l’attractivité de notre territoire. Un ‘manageur de commerce’ a par ailleurs été recruté le 1er mars dernier pour faire le lien avec les commerçants.
Aigues-Mortes, nouvel Hollywood ? En effet, nous avons accueilli le tournage d’un épisode de la série ‘Escort boys’ diffusée sur Prime Vidéo. Le deuxième épisode se déroulera en septembre et en octobre. Nous avons un crée un ‘Bureau d’aide au tournage’, unique dans le Gard. L’idée est venue avec le Pôle attractivité, en constatant que la Terre d’Occitanie était la première sollicitée en France pour les tournages de séries, de films et de publicités. Nous avons eu d’autres appels de la série Panda diffusée sur TF1, la série ‘Meurtres de la gare de Perpignan’ et des demandes relatives à des publicités. Je suis très content car nous sommes très sollicités.
Que pensez-vous d’un rapprochement entre Terre de Camargue et Pays de l’or ? C’est un serpent de mer depuis quelques années. Beaucoup de défis incombent à une collectivité locale en termes de travaux, d’aménagement, d’environnement, d’attractivité… Je trouve qu’une intercommunalité de trois communes (Grau-du-Roi, Aigues-Mortes, Saint-Laurent-d’Aigouze, ndlr) est trop petite au regard des enjeux de demain. Il faut absolument s’agrandir.
Où en sont les discussions ? Une première étude a été faite avec le Pays de l’or visant à dégager des pistes de réflexion, en matière de compétences partagées par exemple. La commune de Saint-Laurent-d’Aigouze a plutôt une propension à rester à l’intérieur des terres, avec une certaine réserve à se jeter dans les bras du Pays de l’or. Le Grau-du-Roi s’est réuni, il me semble que l’orientation est plutôt d’aller vers le Pays de l’or. Je pense qu’il est plus difficile pour les Graulens de franchir le Vidourle, question d’identité territoriale. La Chambre régionale des comptes a émis un avis, elle préconise ce rapprochement. Nous nous sommes réunis avec les élus de la majorité et oppositions. Il semblerait opportun de mener une étude vers l’intérieur des terres, à l’échelle du PETR Vidourle Camargue (Pôle D’Équilibre Territorial Et Rural). Il faut prendre un bâton de pèlerin et faire la tournée des maires et des présidents de communautés de communes. En sachant que dans deux ans, il y aura de nouvelles élections et que les exécutifs peuvent changer…