45 personnes sont mortes dans le Gard les 8 premiers mois de l’année. Des chiffres préoccupants qui ont conduit à une énième opération de contrôles routiers ce jour.
167 km/h retenue pour un conducteur sur la RD999, récidiviste et positif à l’alcoolémie. Il est placé en garde à vue dans l’attente des confirmations du dépistage de stupéfiants envoyé au laboratoire. « C’est un délit de grande vitesse », lui assène le gendarme. « Je suis foutu », rétorque le contrevenant en se frottant les yeux. Après le rond-point du lycée agricole de Rodilhan, route de Beaucaire, 11 gendarmes étaient mobilisés ce jour à 16h30, dont quatre motorisés et un opérateur positionné en amont, constatant les infractions.
Délit de grande vitesse
« Il observe notamment les excès de vitesse, le téléphone, les dépassements dangereux et nous informe via la radio », liste Olivier Galon, commandant de l’escadron départemental de sécurité routière du Gard. La fermeté est « maximale », chaque passager majeur du véhicule est verbalisé en cas de manquement au port de la ceinture.
« Fermeté maximale » pour le port de la ceinture
Une autre conductrice est arrêtée, 138 km/h retenue, les passagères à l’arrière ne portent pas la ceinture. « Sur les trois derniers accidents dans le Gard, nous constatons deux infractions au port de la ceinture. Je rappelle qu’elle est obligatoire à l’avant depuis 1973, à l’arrière depuis 1990 », insiste le commandant Olivier Galon. La première opération coup de poing de contrôles routiers menée il y a trois semaines, impliquant 90 gendarmes dans tout le Gard, n’a visiblement pas suffi à marquer les esprits. Dans la nuit du 23 au 24 septembre dernier, un nouveau décès a été déploré, portant à une moyenne de 5,6 par mois. Sur le seul mois d’août, 5 personnes ont perdu la vie sur les routes gardoises.
5,6 décès par mois en moyenne
Il y a quelques semaines, un Etat-major de la sécurité se réunissait en préfecture du Gard. Autour de la table, le préfet, la Procureure de la République de Nîmes, celui d’Alès, sans compter le commandant de groupement de Gendarmerie du Gard. La plus grande fermeté avait été annoncée, par le biais d’une série de mesures. « Plus d’1/3 des accidents mortels sont des accidents frontaux, des personnes qui n’ont strictement rien demandé peuvent perdre la vie, c’est intolérable », alarmait Jérôme Bonet, préfet du Gard. « En 15 jours, nous avons noté 300 suspensions de permis », abonde l’air grave Grégoire Pierre-Dessaux, directeur de cabinet du Préfet.
Un Etat-major de la sécurité il y a quelques jours
Une tolérance zéro qui passe notamment par un passage devant le tribunal « plus rapidement » et un nombre accru de contrôles routiers et de saisies de véhicules, en plus des suspensions de permis. 1 867 suspensions de permis de conduire ont été faites au 5 septembre 2024, principalement en raison de la conduite sous stupéfiants (849). Egalement, la volonté a été affirmée de remonter « au plus près » des distributeurs d’alcool et de stupéfiant et d’envisager des fermetures administratives si nécessaire.
Le profil des conducteurs ?
Le profil des conducteurs responsables dans les accidents mortels ? Ce sont des hommes à 72%, à bord d’un véhicule léger (68%), âgés de 25 ans ou moins (34%). Quant aux principales causes de mortalité sur les routes du Gard en 2024, ce sont la vitesse excessive ou inadaptée, les dépassements dangereux et la perte de maîtrise du véhicule (37% des accidents mortels sont des chocs frontaux) auxquelles on peut rattacher la consommation d’alcool et de stupéfiants.