42 morts sur les routes gardoises depuis le début de l’année, contre 34 morts en 2023 à la même période. Les pouvoirs publics entendent sortir l’artillerie lourde.
« Plus d’1/3 des accidents mortels sont des accidents frontaux, des personnes qui n’ont strictement rien demandé peuvent perdre la vie, c’est intolérable », entame, mine grave, Jérôme Bonet, préfet du Gard, lors d’un point presse à 11h ce jour. Nous en faisons malheureusement régulièrement l’écho sur InfOccitanie. Récemment, un violent accident sur la RD57, à Saint-Bonnet-de-Salendrinque dans les Cévennes, a fait 3 morts et 3 blessés graves. En moyenne 5 personnes sont tuées chaque mois depuis janvier sur les routes gardoises.
Des hommes à 72%
Le profil des conducteurs responsables dans les accidents mortels ? Ce sont des hommes à 72%, à bord d’un véhicule léger (68%), âgés de 25 ans ou moins (34%). Quant aux principales causes de mortalité sur les routes du Gard en 2024, ce sont la vitesse excessive ou inadaptée, les dépassements dangereux et la perte de maîtrise du véhicule (37% des accidents mortels sont des chocs frontaux) auxquelles on peut rattacher la consommation d’alcool et de stupéfiants.
3 morts, 3 blessés il y a quelques jours
Au regard de ce constat alarmant, un État Major de la Sécurité s’est réuni en préfecture du Gard. Le préfet du Gard et les procureurs de la république de Nîmes et d’Alès, Cécile Gensac et Abdelkrim Grini, ont annoncé de concert quelques mesures. Les accidents conduisent les acteurs publics à déployer « tous les moyens administratifs et judiciaires » pour être « implacables en termes de répression ».
Une « réponse pénale plus lourde »
La procureure de la République de Nîmes souligne la volonté déjà affichée « depuis plusieurs mois » d’une « répression majorée », visant à apporter une « réponse pénale plus lourde ». Un renforcement qui passe notamment par un passage devant le tribunal « plus rapidement » et un nombre accru de saisies de véhicules, en plus des suspensions de permis. 1 867 suspensions de permis de conduire ont été faites au 5 septembre 2024, principalement en raison de la conduite sous stupéfiants (849).
Remonter aux distributeurs de drogues et d’alcool
Les procureurs affichent également une volonté « d’analyser au plus près » les comportements graves, et notamment les conduites addictives, en remontant « à tous ceux qui s’apparentent à des complices de ces comportements ». Et de citer les « distributeurs de résine de cannabis, de cocaïne, voire d’héroïne, mais également les distributeurs d’alcool ». Des fermetures administratives seront multipliées au besoin, les contrôles renforcés sur les routes.
« Groupe local de traitement de la délinquance«
Un Groupe local de traitement de la délinquance à l’échelle du département voit le jour, dédié à la délinquance routière. Lequel consiste à conjuguer les compétences d’analyse et de répression en matière administrative et judicaire. Un travail de synergie avec les polices et les gendarmes sera renforcé afin de changer la « culture » du risque sur la route. Les mesures prennent effet dès aujourd’hui, le groupe se réunira sur une base régulière afin de suivre la situation au plus près.