Gard : le préfet décore le président de la Banque alimentaire

© Joseph Pronesti recoit les insignes de Chevalier de l’Ordre national du mérite des mains du prefet. Photo : Linda Mansouri .

Le préfet a rendu hommage au « sens aigu du devoir » de l’homme qui porte la Banque alimentaire du Gard à bout de bras.

Le jour de naturalisation était une « fête », nous apprend Joseph Pronesti, ou Giuseppe. Lui, fils d’immigrés italiens, arrivé en France à cinq ans, au sein d’une fratrie aimante de sept enfants. « J’étais petit, on m’annonçait que la France allait nous permettre de préparer notre avenir. A condition d’être exemplaire à l’école et au travail, d’être bienveillant avec les autres et respectueux », son témoignage au micro résonne dans la salle aux mille dorures de la République française. L’humaniste invétéré est désormais décoré des insignes de Chevalier de l’Ordre national du mérite.

Enfant d’Italie

Joseph Pronesti ne cache pas ses stigmates. Celui qui a côtoyé le « racisme, le froid et la faim » se souvient des personnes qui lui ont tendu la main. Depuis, il ne cesse de rendre la pareille et d’apporter sa pierre à l’édifice. Avec la centaine de bénévoles de la BA30 et ses salariés, il tente de pallier l’exclusion sociale et de redonner une dignité aux plus démunis. Une béquille au régalien qui chaque jour perd de l’emprise sur le terrain de la précarité.

13 000 repas par jour

Un parcours honorable que d’en arriver à 13.000 repas servis par jour aux plus précaires dans le Gard grâce à la Banque alimentaire et sa centaine d’associations partenaires. Sans compter pléthore d’actions sociales et culturelles, en lien avec l’Université de Nîmes, l’USAM, les CCAS… Cette décoration des mains du préfet rend hommage à celui qui a consacré cinquantaine années de sa vie à l’autre et qui fourmille encore de projets.

Culture, social, inondations de 2002

Un temps élu municipal à Aramon, Joseph Pronesti a dédié son énergie aux actions culturelles, sociales et sportives. Egalement à la cause des enfants. Il y a également fondé une épicerie sociale permettant de nourrir des centaines de familles. Puis n’a pas hésité à mettre la main à la pâte en soutien aux personnes sinistrées à l’issue des inondations meurtrières de 2002.

« On projette sur vous notre propre lâcheté »

Le préfet établit alors un parallèle. « On projette sur vous notre propre lâcheté. A l’époque, ma mère nous disait d’aller à la messe. On lui répondait qu’elle y allait pour toute la famille. C’est un peu semblable avec votre action », narre le préfet du Gard. Lequel appuie sur l’action de ce « bâtisseur » dans l’un des départements les plus pauvres de France. Les enfants et petits-enfants présents pour l’occasion n’ont pas réussi à camoufler leurs larmes. Nul doute que cette cérémonie restera gravée.

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